Bonjour les Valkyries,
@Santanya, j'avoue, j'avais pensé aux goûts, mais pas aux couleurs. Comme quoi les goûts et les couleurs ne sont pas si éloignés...
Je m'excuse d'avance, mon texte est loin d'être abouti comme je l'aurais souhaité, mais j'espère qu'il vous plaira quand même...
@Santanya, j'avoue, j'avais pensé aux goûts, mais pas aux couleurs. Comme quoi les goûts et les couleurs ne sont pas si éloignés...
Mon Alter Ego
Je suis vraiment ravie que mon Alter Ego soit Nevra. Super contente, YOUHOU! YES!
Je m'excuse d'avance, mon texte est loin d'être abouti comme je l'aurais souhaité, mais j'espère qu'il vous plaira quand même...
Une amitié revisitée
Ce matin, Karuto m’a laissé sa cuisine pour confectionner un énième gâteau pour le goûter organisé après la chasse aux œufs de Pâques dans le QG.
J’enfile mon tablier, allume le four, puis dispose les récipients sur le plan de travail et commence à peser les ingrédients sur la balance de cuisine mécanique : le beurre, le sucre et la farine.
Concentrée, je n’aperçois pas l’ombre s’avancer dans ma direction. Le bruit d’impact du sac rempli résonne dans la pièce et fait vibrer la table. Surprise, je lâche le paquet de farine. Il s’écrase devant moi et libère un épais nuage blanc.
- Rhaaa, mais… quel… est… l’idiot…?
Je tousse et éternue sous le rire moqueur de mon aide du jour.
- Nevra! Bon sang! crachè-je, la voix enrouée.
- Je me demandais pourquoi tu t’étais teint les cheveux aujourd’hui. Je comprends mieux, mais tu n’en avais pas besoin, tu as déjà l’air enfariné, me lance-t-il, hilare.
J’attrape une poignée de farine tombée et contourne la table. Son sourire disparaît, le mien s’élargit.
- Marie… , me sonde-t-il.
- Nevra…
Les yeux plissés, mon regard ancré au sien, je m’avance lentement. Il recule, les mains en opposition.
- Tu n’es pas obligée d’en arriver là, tente-t-il.
- Non? Essaierais-tu de m’amadouer alors que t’es ouvertement foutu de ma pomme sans t’excuser, Vampire? le menacè-je.
Il s’incline.
- Je suis désolé.
Puis, se redresse.
- À bien y réfléchir, tu m’as demandé d’aller te chercher les ingrédients qu’il te manquait, je ne pensais pas que mon retour te ferait un effet si explosif, me nargue-t-il.
Il se reprend.
- Je voulais juste t’aider.
Je pouffe.
- C’est vrai et plutôt amusant comme entrée en matière.
Il se détend.
- Bien.
- Mais,…
Je réduis la distance et enserre son visage. Il grimace. J’étale lentement la farine sur ses joues.
- Si j’accepte tes excuses, tu me le paieras néanmoins plus tard, mon cher aide cuisine.
Il retire mes mains, frotte ses joues.
- Même si je te répète que je n’y connais rien, tu ne me lâcheras pas, n’est-ce pas?
- Et non, mais dis-toi que c’est l’occasion d’apprendre. La recette est simple et j’avais envie de passer ce moment avec toi avant le retour de Valkyon.
Il croise les bras, faussement vexé.
- Je te sers de bouche-trou ?
J’éclate de rire.
- Pas du tout, mais tu n’as pas remarqué qu’un homme qui cuisine est super sexy ?
Il réfléchit un instant, puis m’adresse un large sourire malicieux.
- C’est vrai, tu as raison. Nous nous y mettons ?
- Tsss. Allez remonte tes manches Don Juan !
Je lui tapote les épaules. De jolies marques blanches apparaissent sur sa veste immaculée. Il secoue la tête en grommelant.
- La matinée va être longue…
Je ricane.
- Bon, que m’as-tu ramené ?
- Je n’ai pas trouvé tous les ingrédients. J’ai dû improviser. Pour remplacer la poudre et l’arôme d’amande, j’ai pris de la poudre et de l’arôme de pistache. À la place du citron, j’ai récupéré des oranges et pour le rhum, du kirsch, de la liqueur de cerise.
Son regard interrogateur croise le mien. Je lui réponds d’un sourire, satisfaite.
- Excellent ! J’adore l’innovation et ces ingrédients s’associent très bien ensemble. C’est une première, nous goûterons à chaque étape pour adapter les proportions, mais je suis presque sûre que le résultat sera délicieux.
Rassuré, il bombe le torse. Je pouffe et lui donne un coup de coude.
- J’ai dit ‘presque’. Nous avons du pain sur la planche, alors ne crie pas victoire trop vite, le taquinè-je.
À la dérobée, je l’observe enfiler son tablier d’un air sérieux. Nevra n’aime pas échouer et se donnera à fond pour réussir.
Je casse les œufs, sépare les blancs des jaunes dans deux saladiers. Je place le premier devant Nevra avec un fouet.
- Et j’en fait quoi ? demande-t-il, démuni.
Son expression désemparée m’amuse et l’envie d’en profiter me titille.
- Tu les bats en neige, s’il te plaît.
- Heu…
Ma fausse innocence ne trompe personne. J’ai du mal à réprimer un fou rire.
- Marie ?
- Oui ?
Il souffle.
- Pourrais-tu m’expliquer, s’il te plaît ?
- Bien sûr.
Je lui lance un clin d’œil.
- Quelle partie ?
- Pfff
- Ok. Tu penches le saladier, prends le fouet d’une main ferme, comme ça, lui montrè-je moqueuse.
- Marie…
- Nev’ ?
Il croise les bras et fronce les sourcils.
- Ok, mon cher apprenti vampire.
J’attrape le saladier, le fouet et décris la procédure. Il prend le relais, mais fouette tellement fort qu’il m’éclabousse.
- Stop !!! interviens-je.
Il s’arrête net, confus.
- Mais…
- En cuisine, le but est qu’il reste de la nourriture dans le plat pour la manger ensuite, pas de la récupérer sur soi.
J’éclate de rire.
- C’est à se demander comment tu fais pour être considéré comme le tombeur de ces dames avec si peu de doigté et de délicatesse, le narguè-je en m’essuyant les bras.
Il ronchonne.
Je lui prends le poignet et refait les mouvements.
- Ton geste doit être petit, énergique et faire rentrer l’air à chaque battement jusqu’à ce que la texture devienne blanche et s’accroche au fouet. Quand tu le retires, il doit rester une sorte de bec au bout. Ok ? Prêt ?
Il acquiesce et s’attelle minutieusement à sa tâche. Je reste planté à côté de lui, figée. En quelques minutes, les blancs montent en neige et leur texture est parfaite.
Il retire le fouet, évalue son travail, puis se tourne, le sourire en coin, satisfait devant mon air hébété.
- Qu’en dis-tu ?
- Impressionnant et sans batteur !
- Qu’est-ce ?
- Un appareil de cuisine qui fait la même chose, mais il fonctionne à l’électricité. À la main, réussir aussi bien n’est pas évident.
Il s’accoude, enjôleur.
- Alors ? Doutes-tu toujours de mes compétences, chère amie ?
Je tapote mes lèvres avec mon index et fait mine de réfléchir.
- En cuisine ?
- Tsss. Nous devrions arrêter de traîner ensemble, je déteins sur toi.
- Si tu savais…
Je ricane, il pouffe. Je croise son œil gris aux reflets violets et nous éclatons de rire. Je lui assène un léger coup de coude.
- Allez jeune padawan, tu as prouvé ta valeur, mais nous n’avons pas terminé.
- ‘Padawan’ ?
- C’est un jeune apprenti guerrier dans un film.
- Pourquoi j’ai l’impression que tu te moques de moi ?
Je lève les yeux au ciel.
- Bien sûr que non, voyons, quelle idée…
Il m’ébouriffe les cheveux.
- Disons cela, mais je suis plus vieux que toi, me lance-t-il.
Je m’incline.
- Oh oui, Nevra le Magnifique, le Grand chef de la Garde de l’Ombre, beau, séduisant, extrêmement fort, épéiste hors pair, qui réussit tout ce qu’il entreprend, sauf…
Il me recouvre la bouche de sa main.
- Arrête-toi là, menace-t-il.
Je lève les mains en l’air. Il me libère.
- De…
Il trempe son index dans le saladier et me le pointe sous le nez. Je le défie du regard.
- … trouver…
Je m’interromps devant son expression triste.
- Nev’, m’inquiétè-je. Tout va bien ?
- Oui.
Ma main caresse son bras.
- Tu es plus qu’un compagnon d’arme, tu le sais, hein ?
- Oui.
- Je t’aime Nev’, comme un frère évidemment.
- Évidemment..., je le sais, Marie, mais ce n’est aucunement le problème.
- Alors ?
- Je préfère ne pas gâcher ce bon moment. S’il te plaît, passons à autre chose.
Je lèche rapidement son doigt, l’essuis et le gratifie d’un clin d’œil amusé.
- Pour t’éviter la tentation, le taquinè-je
- Pfff.
Son sourire s’élargit légèrement.
- Merci, Marie.
Je mets les oranges devant lui.
- Allez padawan Nevra, au boulot ! Je voudrais qu’avec l’économe tu retires toute la peau, mais uniquement la partie orange, la découpe en morceaux et que tu les presses, s’il te plaît. C’est bon pour toi ?
- Nevra, le Magnifique, s’en occupe, plaisante-t-il.
Rassurée, mais attentive, je m’attelle à ma tâche. Je mélange les jaunes d’œufs avec le sucre et les grains de vanille (que j’ai préalablement récupérés des gousses) jusqu’à ce qu’ils blanchissent. J’y ajoute la farine, une cuillère à café de bicarbonate de soude et de vinaigre de pomme pour remplacer la levure chimique, la poudre de pistache et le beurre ramolli. Je goûte. Surprenant. Je présente la préparation verdâtre à mon binôme.
- Qu’en dis-tu ?
Il hume le mélange.
- Étrange, mais je pense que les proportions sont bonnes. J’ai également terminé.
Il me présente le jus d’orange et les zestes. Je les verse dans le saladier, y ajoute l’arôme de pistache, le kirsch et les blancs en neige. Je goûte. Succulent.
Je présente une nouvelle fois la préparation à Nevra.
- Ton avis ?
- Je distingue tous les ingrédients et le résultat me plaît beaucoup.
Je beurre le moule et le soupoudre de sucre. Nevra m’observe.
- Pourquoi fais-tu cela ?
- Pour éviter que la pâte n’accroche et pour donner du croquant.
- Ah ? Très bonne idée.
Le gâteau dans le four, je me retourne vers mon ami.
- Nous avons une demi-heure devant nous. Nev’, quelque chose te tracasse, je le sens. Dis-moi ce qui se passe.
Devant mon air inquiet, il inspire profondément, puis abdique.
- Comptes-tu quitter la garde et le QG une fois mariée à Valkyon ?
- Pardon ?
- Tu as dû t’apercevoir que Miiko évite de vous faire partir en mission tous les deux et si vous vous mariez, elle suivra le protocole et vous l’interdira. Généralement, les couples soit se séparent soit quitte Éel…
Sa voix se brise. Il garde le silence. Je caresse sa joue.
- Nev’, nous n’avons encore rien décidé, le mariage n’est pas d’actualité, mais si cela peut te rassurer, même si Valkyon me manque quand il s’absente, et inversement, la distance n’émoussera jamais notre amour. Tu veux savoir pourquoi ?
Il acquiesce.
- Nous appartenons à la même garde, nous avons les mêmes valeurs et l’adversité ne nous fait pas peur quelques soient les risquent. Nous les connaissons et les acceptons. Nous en avons longuement discuté. Si nous officialisons notre relation par une union en bon et due forme, nous savons ce qu’il en coûtera, mais crois-tu que je n’ai aucune conscience ni loyauté ?
- Ez’ est bien parti sans donner la moindre nouvelle...
- Ah ok, je vois. Ton binôme de conneries te manque ?
Il pouffe.
- Si seulement… Valkyon est aussi mon meilleur ami, moins exubérant, mais son calme et son pragmatisme me tempèrent. Il m’aide à garder les pieds sur Terre. Je l’apprécie énormément, mais le problème est ailleurs…
Les yeux humides, il reprend son souffle et joue avec une mèche de mes cheveux.
- Même si nous ne sommes pas du même sang, tu es ma famille, Marie.
Un voile de tristesse passe dans son iris grise. Il me fend le cœur. Je le prends dans mes bras.
- Comment je peux autant aimer un idiot pareil ?
Il tente de se dégager, je le retiens.
- Je ne suis pas Ez’ ni aucun de ces imbéciles qui ne tiennent pas leurs engagements. Même si rien n’est immuable, nous n’avons encore rien décidé, mais je ne t’abandonnerai jamais. Tu es mon frère de cœur, Nev’, ma seule famille. Il faut vraiment que je te trouve une femme.
Il rit contre mon oreille.
- Pitié.
- Alors ne tarde pas trop, tu te fais vieux…
Il pouffe.
- Je vous envie Valk’ et toi. Vous semblez si connectés et soudés. J’ai l’impression que quelques soient les épreuves rencontrées, elles vous rapprochent encore plus.
- Nous savons que la vie est courte et nous profitons de chaque instant. Je ne t’apprends rien. Peu importe les règlements, protocoles, missions ou dangers, notre amour est au-dessus de tout cela. Il est là pour moi et moi pour lui. Tu as peut-être du mal à le comprendre pour le moment, mais tu le découvriras.
- Avec ma réputation…
- Justement, le coupè-je. Tu ne seras pas le même quand tu rencontreras celle que t’aimeras et elle le sentira aussi si tu es sincère. Je te l’ai déjà dit.
- C’est vrai.
Le silence s’installe. Paisible. Il pose sa tête sur mon épaule, je lui caresse la nuque.
- Si un jour, Valk’ et moi avons un enfant, voudrais-tu en être le parrain ?
Il se dégage de mon étreinte, surpris, mais enjoué.
- Avec plaisir !
Ému, il me plaque contre lui.
- Merci, Marie.
Je cherche son regard. J’y lis une reconnaissance infinie et sincère.
- Je vous dérange ?
Cette voix.
- Valk’ ! m’exclamè-je.
Je me jette dans ses bras.
- Tu arrives pile au bon moment. Même si ce n’est pas encore d’actualité, Nev’ accepte d’être le parrain de notre premier enfant.
Valkyon me prend par la taille et serre la main du vampire.
- Je ne pouvais rêver mieux.
Je les observe avec tendresse quand je distingue une légère fumée sortir du four.
- Oh mon dieu !
Je me précipite et sors rapidement le gâteau. Il est plus doré qu’à l’accoutumé, mais n’est pas cramé.
- Ouf.
Il dégage une exquise odeur de caramel. Devant les yeux brillants de Valkyon, je l’éloigne.
- Non. C’est pour les enfants. Mais vu que mon dragon semble affamé et mon binôme culinaire m’a énormément aidée, j’ai préparé quelque chose pour vous deux.
Je dépose des cookies à la bière dans la main de Valkyon et un verre de vin chaud à la cannelle devant Nevra.
- Joyeuses Pâques !
Le vampire me remercie d’un signe de tête, mon dragon m’enlace après avoir croqué dans l’un des biscuits.
- Mmm… Excellent !
Il resserre son étreinte.
- Craquant, tendre, doux et surprenant, comme mon ange. Tu es une excellente cuisinière. Pourrais-je utiliser tes nombreux talents pour d’autres activités ? murmure-t-il à mon oreille.
- Celles que tu veux, mon dragon.
- Intéressant. Jusqu’où es-tu prête à me suivre ?
- Jusqu’au bout du monde, amour, soufflè-je.
FIN
Je vous souhaite une excellente soirée à toutes...
Biz ^^^^
Biz ^^^^
Dernière modification par Manocab (Le 21-04-2024 à 04h36)