Un nouveau évènement se passait au Bastion! Un journaliste! Ca n'arrivait presque jamais qu'ils soient autorisé à entrer, Le conseil d'Etincelant était très attentif à ne pas faire sortir les secrets du QG. Mais même si Corn aimait cette ambiance, parler à un journaliste lui semblait plus difficile que d'affronter une armée de gobelins.
La dernière question avait mis Corn mal à l'aise. C'était qui ce mec tout compte fait?.. Pour se changer les idées et laisser sa place à quelqu'un d'autre, Corn se dirigea vers ses frères et soeurs d'armes pour répondre à leurs gentils mots.
Je suis touchée que tu passes dans l'ombre lire mes textes. Grosse annonce, une nouvelle arrive aujourd'hui!
J'ai vu ton combat contre Lance. Tu as bien progressé! Continue comme ça et viens me voir si tu as besoin d'aide ou d'un punchingball!
L'eau n'est pas mon élément et je vais rarement me baigner ou prendre un bateau, mais plonger avec toi me plairait bien
Quand on se sent en confiance, on peut faire de grandes choses. Et je suis toujours impressionnée par vos recherches. Je cantonne les miennes au moment présent de ma gardienne mais pas sur ses origines. C'est toujours captivant de lire vos trouvailles et l'histoire de vos personnages <3
Oh ton header je trouve qu'il ressemble à un l'explosion d'une fleur d'un feu d'artifice. Il est très joli
Corn vit passer Elehann, elle l'a salua de la main. La valyrie était impressionnée par cette femme. Manier la magie, Pfiou quelle responsabilité. Elle qui n'avait qu'une arme semi enchantée, semi vivante semi démone galérait déjà à garder le contrôle durant les combats alors manier la Magie sans arrêt! Corn était i-m-p-r-e-s-s-i-o-n-n-é-e.
Par l'Oracle! Une valkyrie comme moi! Je n'ai pas pensé du tout à inclure ma force physique comme une arme /ZBAF/ alors que je m'en sers! Pas souvent c'est vrai.
Je suis flattée, vraiment. Le fantasy est une échappatoire si intéressant à exploiter. Comme nous tous.tes, se créer des personnages, des histoires reflètent un peu ce que nous sommes ou ce que nous aimerions devenir.
J'essaie de m'imaginer à fond la dedans.
J'exulte! Je suis en larme et je ris. Cette BD!!! Mon dieu, magnifique, génialissime!! Et je suis dedans *o* *O* OoO J4ai failli louper cette merveille. Ca y est, je suis fan!
Et en avant première! un épopée sur une de mes missions préférées ! Avec ... JAMON!! Une seconde préférée arrivera dans quelques semaines et elle sera avec l'un.e d'entre vous! héhé
Tous les matins, je me levai tôt pour m’entraîner. Ma séance commençait par un footing avec Negi. Nous testions notre endurance, moi à la course, lui en vol. Nous avions fait un peu moins de dix kilomètres, lorsqu’un Seryphon arriva droit vers nous une lettre attachée à une patte. Essoufflée, je pris le message, de grosses lettres en capital formaient mon nom et le sceau de Miiko avait été placé en dessous. Je l’ouvris et lut:
Jamon a besoin d'une bonne combattante pour se rendre dans les Monts Gris. Un camp d'ogre y a élu domicile et Jamon doit s'y rendre pour tenter de les joindre à notre cause. Des ennemis puissants lorgnent aussi sur eux, il faut les devancer voir les anéantir si besoin et Jamon seul n'y arrivera pas. Les chefs étant occupés, je souhaite t'y envoyer.
Miiko
La fierté monta en moi comme une fontaine d’hydromel. J’avais enfin une mission d’importance et pas des moindre… Parcourir la moitié du continent d’Eel pour atteindre les Monts Gris et réussir à entrer dans le camp des ogres n’était pas une mince affaire. Je pris mon valuret dans les bras laissant éclater ma joie. Reprenant mes esprits, je me dirigeai vers la salle de bain commune pour me débarrasser de cette odeur nauséabonde de l’après-entraînement. Puis, je pris la direction de l’Arche des Mercenaires afin de remplir les formalités d’inscription pour une mission. Je discutais un petit moment avec Sélénite qui me souhaita bonne chance. Après avoir terminé les tâches administratives, je trouvais Jamon dans la Salle du Cristal. Je me mis devant lui droite comme un “i”, il me toisa de bas en haut et me dit de sa voix grave:
- Mission ensemble- dit il en pointant son torse puis le mien -[/b] Voyage avec boeuf. Transport nourriture… Partir bientôt.[/b]
- Très bien, je vais me préparer. On se rejoint où?
- Dehors. Forêt.
Je hochais la tête au meilleur garde du corps de Miiko puis je fis demi-tour jusqu’à ma chambre pour préparer un sac de voyage avec des rechanges, des bonbons d’amûres et des fruits secs. En sortant je fermais ma porte à clefs et l’a confiait à Menifael, une amie en qui j’avais toute confiance. Elle me souhaita bonne chance en me donna un coup affectif dans l'épaule et je partais rejoindre Jamon à la sortie du QG près de la forêt.
Il m’attendait avec deux boeufs chargés de vivres. En me voyant arriver, il me tendit une des rênes. Sans un mot, il se tourna et marcha vers la forêt. L’aventure commençait. Elle allait être très longue…
***
- Deux heures que nous marchions… Deux heures!! Et pas… une… parole… Je comprends qu’il n’a pas un langage très développé mais bon… A chaque tentative de conversation, qu’avais-je en retour? Des Grrr. Merci bien la communication! pensai-je fort dans ma tête.
Deux heures de plus, je parlais toute seule... Enfin surtout à Negi qui ne m’écoutait plus que d’une oreille. Il fallait que je me taise, je faisais fuir toute la forêt.
Je marchai en silence maintenant en regardant mes pieds. Je n'aurai pas dû, l'imposant dos de l'orc rencontra ma face. En me frottant le front, je vis l’orc pointer du doigt une clairière.
- Manger, dit-il.
Clair comme de l’eau de roche! Pouce en l'air et clin d'oeil, j’incitai Jamon à passer devant. Il grogna et attacha le boeuf sur une branche basse. Je fis de même et m’installais au pied de l’arbre. Je sortis un bonbon d’amûre que je donnai à mon familier. Jamon chercha de la viande séchée dans une sacoche accrochée à un des animaux de transport. Il en prit et me lança le reste.
Je marmonnais un merci et nous mangeâmes en silence. Lorsque j’eus finis mon déjeuner: viande et fruit sec, je décidais de tenter une approche communicative.
- Jamon, comment va-t-on faire pour convaincre cette tribu de se joindre à la Garde? Nous sommes partis mais nous n’avons pas de plans concret. A part ces boeufs, je ne vois pas comment on pourrait les persuader de s’allier à nous. Ce sont des ogres et s’ils sont aussi bornés que toi, on s’en sortira pas, marmonnais-je. - Bon! Que fait-on maintenant?! …
En plein monologue, je me rendis compte que mon acolyte faisait une sieste digestive. Je soupirais tout haut et me levais. Je devais surveiller les alentours, on n’est jamais trop prudent. Je n’attendis pas longtemps. Jamon se réveilla et pris les rênes de son boeuf. Il huma l’air et dit dans un grognement:
- Partir.
Je lui demandais si tout allait bien et en guise de réponse il détacha les rênes de mon boeuf et me les tendit. Je ne protestais pas, j’avais compris qu’il fallait être patient avec lui. Nous reprîmes notre marche mais avec plus de tension cette fois-ci. Quelque chose tracassait Jamon. Il se tendait de plus en plus à chaque craquement de branche et reniflait souvent l’air.
Jusqu’au soir, Jamon ne se détendit pas. Même Negi semblait apeuré par quelque chose. Notre guide nous mena jusqu’à une caverne abandonnée. Il y emmena les deux boeufs jusqu’au fond et enleva leur chargement. Après les avoir nourri, il revient vers l’entrée.
- Dormir. Ici. Pas feu. Moi garde toute la nuit, dit-il en s’asseyant par terre.
Un peu perdu par ces changements de caractère, je le rejoignis et lui demandai:
- Qu’y a-t-il Jamon? Pourquoi toutes ces cachotteries?! Nous sommes poursuivies?
- Moi sentir odeur. Mal. Nous Prendre même direction qu’eux. Mauvais signe.
- Très bien. Mais nous pouvons allumer un feu non? tentais-je.
- Non.
Après de longues minutes de négociations je réussis à lui faire entendre raison. De nuit, la fumée d’un feu de camp ne se voit pas. Jamon s’occupa d’aller chercher du bois et de l’allumer tandis que moi je cherchais un morceau de viande cru à faire cuire.
La soirée se termina dans le calme et bizarrement ce silence ne m’agaça pas. Après manger, je me mis à l’entrée et regardais le ciel. Tentant une énième discussion, je montrais les constellations que je connaissais. Et je crois que cette fois-ci Jamon apprécia ma compagnie, même sans y avoir participé.
Le lendemain nous reprîmes une fois de plus notre chemin. Jamon et Negi semblaient moins tendus. Nos poursuiveurs menaçants semblaient être partis pour le moment. Jusqu’à l’heure du déjeuner nous restâmes dans la forêt sans rencontrer d’obstacles. Il y avait un avantage de voyager avec un orc car les bêtes sauvages avaient peur de lui. Cependant, nous gardions notre vigilance parce que nos boeufs étaient de la nourriture et, qu’en plus de ça, transportaient de la nourriture. Nous mangeâmes à la lisière de la forêt puis nous continuâmes notre chemin vers les plaines ondulantes. Les Monts gris n’étaient plus qu’à deux jours de voyages.
Je m’habituai vite à ce silence pesant, cela mettait mes sens en alerte et deuxième avantage, je passais plus de temps avec Negi. Notre relation en ressortirait plus forte. La journée se passa tranquillement, un troupeau de dalafas fuya à notre arrivée et nous aperçûmes des cornes de pimpels de temps en temps. Puis, les bruits de la nature cessèrent en même temps que le soir tombait. La plaine devint tout de suite moins accueillante. Cette fois-ci, Jamon n’était pas tendu à cause de nos poursuivants mais bien à cause de cette étendue d'herbe qui ne présageait rien de bon. Nous avions gardé du bois mort pour faire un feu, cela permettait d’éloigner les bêtes un peu trop curieuses. Pendant que je cuisais la viande, Jamon veillait sur le bétail. Je venais tout juste d’enlever la viande du feu lorsqu’un bruit dans les hautes herbes autour de nous attira notre attention. Jamon serra sa hallebarde et regarda attentivement les fourrés. Un silence pesant s’installa coupé par le crépitement du bois dans le feu.
Doucement je me levais, j’émis un ordre à Negi qui s’envola prêt à l’attaque. Ce fut au moment où mon compagnon d’arme tourna son regard vers moi qu’un minaloo sauvage sauta sur l’ogre. Jamon eut juste le temps de se baisser et d’éviter la mâchoire aiguisée de la bête. L’animal atterrit quelque mètres plus loin et rejoignit les herbes.
- Negi, cherche le! ordonnais-je à mon familier. Et reste hors de portée.
Le valuret s’envola et sonda la zone. Encore une fois, le silence se fit lourd. Negi descendit un peu d’altitude pour mieux regarder mais c’est à ce moment que le Minaloo apparut prêt à engloutir le pauvre familier.
La scène se passa vite. L’animal sauvage tomba comme une pierre, une hallebarde dans la gorge.
Je tremblais de rage contre moi moi-même. J'avais été à deux doigts de perdre mon familier. Mon compagnon. Mon meilleur ami.
Je me tournai vers Negi et ouvris grand les bras. Le valuret encore tremblant s’y jeta. Tout en le réconfortant, je me tournai vers Jamon et le remercia d’un geste de la tête. L'ogre retira son arme du cadavre et traîna la carcasse près du feu.
- Nourriture, dit-il.
Je hochai la tête et me mit près du feu, mon arme dans les mains surveillant les alentours. Negi se lova entre mes jambes, la truffe tournée vers le feu. Il s’endormit vite après toutes ces frayeurs.
Je passais la moitié de la nuit à faire le guet. Jamon dépeça le minaloo pour en faire des vivres et s’endormit aussi. Il me relaya 4 heures avant le lever du jour.
A mon réveil nous prîmes un petit déjeuner rapide et le voyage reprit son cours. Nous devrions arriver vers midi si tout se passait bien. Nous marchions toujours en silence. Je n’avais pas envie de parler. La situation de la veille me tracassait. J’avais trop mis en avant Negi et j’aurais pu le perdre. L'intéressé volait devant nous et se posait de temps en temps sur le dos des boeufs pour se reposer. Il se tournait vers moi et me faisait sa tête mignonne que j’adore (celle où il passe ses pattes sur son museau) comme pour me réconforter et me dire que tout allait bien. Je soupirai, un familier aussi mignon était trop cruel! Je cadenassai mes pensées et reprit ma surveillance. Nous approchions midi et entrions dans une forêt. Jamon se raidit et huma à nouveau l’air comme le premier jour de notre mission.
- Encore ces poursuivants? demandais-je.
- Non. Tribu.
- Allons-y alors.
Jamon grogna d’acquiescement et ouvrit la marche. La forêt était accueillante, ouverte et fleurie. Des ombres passaient près de nous entre les arbres sans jamais nous approcher. Puis, les ombres augmentèrent et nous allions maintenant tous dans la même direction: Les Monts Gris. Pour des ogres, ils étaient bien silencieux. Même leurs sangliers en laisse ne grognaient pas à notre encontre. Comme quoi les préjugés sur ce peuple n’étaient pas fondés.
Après cinq petites minutes de marche, la horde d’ogre s’arrêta au milieu d’une clairière. Devant nous se hissait des remparts. De grandes portes en bois avaient été construites contre toutes attaques extérieures. Des pieux ornaient les murs, empêchant toute intrusion. Les portes s’ouvrirent et un très grand ogre s’avança vers nous. Les boeufs qui avaient gardé leur calme jusque là commencèrent à piétiner sur place, apeurés. Je tentai de réconforter le mien en lui fermant les yeux et lui caressant doucement l’encolure. L’ogre se planta devant son cousin et le regarda droit dans les yeux. Puis de sa voix encore plus grave que Jamon, il prononça des mots dans une langue que je ne compris pas:
- Grivb hfeo dkerrr ! Klev aazrth dlelvff, slart niurt d’saaklport.
- Mirr nut,répondit Jamon - puis il se tourna vers moi et dit - Venir.
Nous entrâmes dans le camp des ogres, à l’intérieur duquel des jeunes prirent les rênes des boeufs. Je me rapprochais de mon frère d’arme, il ne semblait pas tendu par la situation. Mais moi si… Je n’étais pas très à l’aise au milieu de ces gros bras. Ils nous firent entrer dans une grande hutte, placée au centre du camp, faite en paille avec une charpente en bois. toit était tiré vers le haut et De la fumée s’échappait du plafond très haut et dizaines de torches accrochées à chaque poutre illuminaient l’intérieur. L’ogre qui menait la marche depuis notre arrivée s’installa sur le fauteuil qui faisait office de trône.
Ce passage a été traduit à Corn par le traducteur ogre Gilho
- Je me nomme BrisKrân, chef de la tribu des ogres des Monts Gris. Je vous remercie pour les offrandes que vous avez faites à notre peuple. L’hiver arrive et des vivres en plus sont … appréciable, déclara le chef des ogres - je fus surprise, comme quoi … second préjugé brisé. Les ogres ont un langage très développé - Ce que je ne saisis pas, c’est concernant l’accord que votre Chef suprême nous propose. Pourquoi n’est-elle pas ici, avec nous? Nous ne sommes pas assez prestigieux pour VOUS, dit il en frappant son accoudoir du point en prononçant le dernier mot.
- Miiko, la chef de la Garde d’Eel voue un profond respect pour la tribu des Monts Gris. Elle a d’autres obligations qui l’accapare, c’est pour cette raison qu’elle ne peut pas être présente avec nous aujourd’hui. Pour s’en excuser, elle a rédigé un mot à votre intention que voici, déclara Jamon en apportant le rouleau fermé du sceau de Miiko (une patte de renard) que je reconnus.
BrisKrân déplia la lettre et lut son contenu. Puis, il l’a mit au feu. Il leva son regard vers nous et s’arrêta sur moi.
- Et qui est cette fragile personne? Un encas? demanda-t-il en riant aux éclats suivis de toute la horde présente dans la hutte.
Mes joues rougirent, je m’avançai et déclarai d’une voix forte plantant ma double hache dans le sol.
- Je m’appelle Corn Turner. Je suis d’origine valkyrie et j’appartiens au bataillon des Assaillants d’Acier de la Garde Obsidienne. S’il vous plaît ne me manquez pas de respect car de mon côté, je vous respecte. Je suis ici pour assister Jamon dans cette mission.
- Très bien… Veuillez m’excuser, me dit-il en inclinant légèrement la tête - je raccrochais mon arme dans mon dos et recula d’un pas - Bien revenons à cette histoire d’alliance. Quels avantages pouvons nous en tirer?
La discussion mit plus de deux heures à se terminer. Jamon expliqua point par point les avantages de cette alliance concernant les ravitaillements, l’aide militaire en cas d’invasion sur le territoire, les échanges culturels, etc. Je restais derrière Jamon a écouter le traducteur qui parlait parfaitement ma langue. Il hésitait seulement sur les gros mots qui échappait à BrisKrân. J’aimais bien ce chef, il voulait le meilleur pour son peuple. C’était un bon leader. C’est lorsque l’assemblé applaudit la poignée de main entre leur chef et Jamon que je sortis de mes pensées. J’applaudis aussitôt et serrai le poignet de BrisKrân. Il leva un sourcil devant ma force je n’étais pas une Valkyrie pour rien.
- Galum miam miam! s’écria BrisKrân.
Jamon se tourna vers moi prêt à me traduire. Je levais ma main pour l’arrêter et lui dit à sa manière d’une voix grave:
- Manger.
Jamon me sourit et m’invita à suivre le chef des ogres. Nous changeâmes de hutte pour entrer dans une autre encore plus grande. Elle avait trois cheminées et un énorme brasier où cuisait deux boeufs qui trônait au centre de la salle au milieu des tables. Au moins je savais où finissait nos deux véhicules de transport.
Tout le monde se mit à table et se servait de viande, purée et d’alcool. Je goûtais à ce nouveau breuvage pour mon plaisir et celui de nos hôtes. C’était extrêmement fort, bien plus que l’hydromel et l’absinthe mélangés.
Soudain une explosion retentit. Des centaines de lucioles illuminèrent le plafond. Une ogresse s’était placée près du brasier et faisait apparaître un feu d’artifice magique.
C'était impressionnant.
Les explosions des feux et de joie retentissaient de partout puis, une explosion, puis deux, puis trois ne collaient pas avec l'atmosphère joyeuse que nous vivions.
Les portes s'ouvrirent en grand et un garde orc courut vers son chef en criant:
- Artackk!
Le visage se Jamon se ferma suite à l'annonce du garde. Il se leva et suivit BrisKrân, je fis de même. Sur le chemin du retour vers la hutte principale, Jamon m'expliqua la situation le visage grave:
- Attaque. Combattre.
Malgré moi, un sourire carnassier apparut sur mon visage. Je dégainai ma double hache et suivit Jamon qui souriait de la même manière que moi.
Ils allaient payer cet affront.
Par chance pour moi le traducteur était aussi un soldat. Il allait pouvoir me traduire les ordres donnés.
Ce passage est de nouveau traduit à Corn par le traducteur et soldat ogre Gilho
- Archer en formation dans les hauteurs et en première ligne ! Les mages placez vous derrière la ligne d'attaque. Que des soldats se mettent sur les murs et repoussent les premières vagues des ennemis! Les enfants et les malades réfugiez-vous dans les sous-sols! hurla le chef des ogres - Ses officiers répétèrent les ordres à chacune de leur unité. Il se tourna vers nous et dit - Vous, vous restez avec moi. Nos adversaires sont des opposants de longue date. Ils se sont ralliés aux ennemis d’Eel. Je pense qu'ils nous attaquent pour nous affaiblir et nous menacer. Mais! Cela ne se fera pas ainsi!! Nous les vaincrons, les exterminerons et broierons leurs os pour en faire de la poussière.
Une exclamation de joie de son peuple suivit ce discours. Les soldats se mirent en position. Le silence pesant des débuts de bataille tomba sur nous. Un homme avec un drapeau blanc arriva à cheval devant les murs du camp. Il commença à balancer le discours habituel de négociation mais il ne put le finir, une flèche lui transperça la gorge. Les cris de rage de nos adversaires se mélangèrent à ceux, joyeux de la tribu des ogres.
L’armée ennemie avança vers le camp. La bataille commençait, des flèches et boules de feu magiques étaient lancées par-dessus les murs et blessaient ou tuaient ceux qui n’avaient pas de boucliers. Les ogres magiciens maintenaient des boucliers pour protéger leurs compagnons d’armes. Nos archers répondirent et la première ligne des faeliens tomba, vite remplacé par d’autres. Tout doucement, l’ennemi monta sous les flèches vers les remparts et l’escalada à l’aide d’échelle et de grappins.
BrisKrân demanda le soutien de quelques ogres et nous montèrent sur les murs combattre les ennemis d’Eel.
Ma double hache fendait l’air et quelques crânes au passage. Je tentais de pousser tous les nouveaux attaquants qui arrivaient à passer par-dessus les remparts. Jamon avait laissé sa hallebarde dans une série de corps et avait emprunté deux haches courtes pour se battre. Nous restâmes le plus longtemps possible sur les murs mais un autre front demandait l’attention de BrisKrân. Les faeliens ennemis avaient fabriqué un bélier qu’ils utilisaient contre la porte principale. Notre chef dévala les escaliers et motiva ses soldats.
La porte craqua plusieurs fois avant de s’ouvrir. Une marée humaine entra dans le camp en hurlant. La bataille reprenait. Je me battais avec plusieurs combattants. J'assommais le premier qui déboula devant moi, transperçai l’estomac du second et enfonçais mon manche dans le pied du troisième que Jamon tua d’un lancé de hache dans le dos. Je la détachai du cadavre et la tendis à l’Etincelant. En un sourire, il me motiva à continuer.
Negi aussi se battait. Il volait les armes des ennemis et griffait tous ceux à sa portée tout en évitant d’un coup d’ailes les attaques des soldats ennemis. Plusieurs fois, je fus blessée par une lame, une hache mais mon arme répondait avec plus de violence et de vengeance.
La bataille continuait, les ogres se battaient avec fougue et la plus grande volonté mais pour notre plus grand malheur, la bataille semblait perdue, les assaillants étaient trop nombreux. Ils semblaient ne jamais s’épuiser. Lorsqu’un tombait, deux autres le remplaçaient. Il fallait trouver une solution ou une aide venant du ciel! Par l’Oracle, nous ne tiendrons jamais, pensais-je.
Soudain comme entendant mes prières, un phoenix de feu apparut dans le ciel. Il vola au-dessus de nous. Derrière lui, sa queue était composée de 6 plumes couleur feu. En volant, une traînée de feu se dissipait à son passage. Un doux rire machiavélique suivit son passage. Fumseck, un ami absynthe rencontré grâce à Avayn.
Le phoenix refit un passage au-dessus des lignes ennemis qui tentaient de l’atteindre avec leurs sorts et leurs flèches. Il leur répondit en jetant quelques plumes sous les rires des faeliens ennemis. Doucement, les plumes descendirent. Lorsqu’elles touchèrent un des soldats, il prit feu immédiatement. Même les plumes qui tombèrent sur le sol entraînèrent un brasier de flammes sur la plaine.
Le champ de bataille s’arrêta un instant, le temps que tout le monde assimile ce nouvel allié pour les uns et nouvel ennemi pour les autres. Les ogres frappèrent leurs armes sur leur bouclier et armures et grognèrent à l’unisson. L’entrée en scène de cet oiseau de feu redonna une confiance et une motivation accrue aux soldats de la tribu des Monts Gris. La bataille reprit avec plus d’entrain. Les ogres se battaient avec hargne, déchiquetant et broyant tout sur leurs passages. Leurs ennemis semblaient moins attentifs, toujours à regarder derrière eux ou au-dessus d’eux afin d’espérer apercevoir cet ennemi volant et d’y échapper. Ce fut leur plus grande erreur. Un mouvement de panique dans les rangs est la pire des situations. En une heure, les humains furent exterminés. Ils se dispersèrent dans la forêt en emportant avec eux leurs blessés.
Lorsque le calme revint dans la clairière, les ogres se mirent tous à genoux, les yeux fermés et les mains posés sur le sol. Par respect, je fis pareil et remerciai l’Oracle de cette victoire. Au même moment, le phoenix se posa près de nous. Instinctivement les ogres eurent un mouvement de recul. Cet animal-là était quand même dangereux… Je n’en croyais pas mes yeux … C’était Fum!
- Fumseck!! Que je suis contente de te voir!? déclarais-je avec joie.
- Corn! J’avais bien reconnu Jamon de là-haut mais je ne t’avais pas vu. Tu es si petite à côté de lui. répondit le phoenix en lisant ses plumes.
- Merci infiniment d’être venu à notre secours. Tes plumes n’ont pas trop été malmenées pendant le combat? lui demandais-je en sachant que mon intérêt au sujet de ses plumes lui ferait plaisir. Comment cela se fait-il que tu sois là?
- Regarde moi ça! j’ai deux-trois plumes toutes ébouriffées, dit-il en faisant la moue - enfin avec ce bec je n’étais pas sûre - Pour tout te dire, je me dégourdissais les plumes après être resté toute une matinée avec Ezarel à débattre sur comment traiter les familiers sauvages. Notre débat n’est pas terminé, nous avons fait une pause et j’en ai profité pour voler et suivre les courants d’air. Et puis, je suis tombé sur cette petite bataille et j’ai aperçu Jamon. Mon coeur vaillant n’a fait qu’un bond et je suis venu vous aider.
- Merci, dit simplement Jamon en souriant.
- Bien maintenant que tout est réglé, je retourne au QG. Je dirais aux gardiens que vous allez bien. Depuis que Miiko vous a envoyé ici, elle stresse de ne plus avoir son meilleur garde du corps avec elle.
D’un puissant battement d’ailes, notre sauveur s’envola vers le ciel. Toute la tribu le suivit du regard et l’acclama.
Puis vint le temps de regrouper les blessés, d’organiser les funérailles et d’anticiper les réparations du camp. Durant la bataille, j’avais reçu quelques blessures : des entailles sur les bras et les jambes et une flèche qui m’avait traversé le muscle dorsal latéral. N’étant pas blessée mortellement, j’attendais mon tour dans une file prévue à cet effet. Negi me soutenait et me réveillait lorsque je fermais un peu trop longtemps les yeux. Heureusement pour moi je fus prise en charge. Je fus autorisée à prendre une douche, aidée par les infirmières puis elles m’appliquèrent des baumes sur les blessures superficielles et me bandèrent le torse après avoir désinfecté mon dos. L’hôpital était déjà bien chargé alors on m’emmena dehors et je m’assis sur un banc installé contre le mur de la hutte où nous avions déjeuné. Je mangeais des fruits et un bouillon de viande que l’on m’avait conseillé. Negi se reposait sur mes genoux, par chance il n’avait pas de blessures.
Je fermais les yeux et soupirai. Le vent était doux et l’air frais. La bataille était terminée et avait emmené avec elle son lot de désolation et de mort. Saleté de guerre.
Un pas lent et lourd arriva à ma hauteur. J’ouvris les yeux et vis Jamon. Il avait retrouvé sa hallebarde.
- Aller bien? me demanda-t-il inquiet.
- Un peu fatiguée, mais je vais bien. Merci.
Le sourire qui suivit ma réponse sembla le rassurer. Il grogna comme à son habitude et repartit à ses occupations quel qu'elles soient. Moi, je n’étais pas motivée et je n’avais pas envie de quitter ce banc. Je restais là à regarder le camp travailler. Lorsque la luminosité baissa, des torches furent allumées partout dans le camp. Je me levais avec l’aide de mon valuret et nous nous dirigâmes vers la hutte principale qui semblait animée.
J’entrais à l’intérieur et je ne m’étais pas trompé, des enfants faisaient un spectacle : celui de la bataille du jour. Ils avaient confectionné un oiseau avec des branches et des feuilles mortes rouges marrons et jaunes.
-Fumseck sera honoré d’être le personnage principal de cette pièce, pensais-je en souriant. De loin, je vis Jamon et le rejoignis. Le traducteur Gilho avait survécu. Nous l’avions perdu de vue durant les combats. Il me sourit et se plaça près de moi près à encore exécuter son premier travail.
Lorsque le spectacle fut terminé, les petits furent acclamés. Puis, BrisKrân prit la parole:
- Mes amis! Aujourd’hui nous avons gagné une bataille supplémentaire dans cette guerre. Une fois de plus, nous avons repoussé les attaques de nos ennemis! Vous vous êtes battus vaillamment et nous honorerons nos morts cette nuit - un silence respectueux suivit cette dernière phrase. Puis le chef reprit - Je voudrais tout particulièrement remercier les gardiens d’Eel pour leur aide et leur venue parmi nous. Une nouvelle alliance et une nouvelle amitié sont nées ce jour!
Son discours fut suivit de battements de pieds rythmés par toute la salle. Briskrân se leva de son trône et s’avança vers nous. Il avait deux colliers dans la main :
- Jamon pour ton aide et ton courage, voici ce présent pour que tu te souviennes de ce jour et de tout ce que tu as fait pour nous - Jamon se baissa et accepta le collier. Puis BrisKrân se tourna vers moi - Corn, à toi aussi nous te donnons ce présent pour ta bravoure à nos côtés.
Je baissai la tête à mon tour. Je le pris dans ma main et le regardais en détail. Le pendentif était fait en bois et représentait ma double hache. Il n’était pas très grand, un peu plus petit que la taille d’un pouce. Pour Jamon, c’était une hallebarde.
La soirée s’organisa en deux parties. Tout d’abord, nous assistions aux funérailles des ogres tombés au combat puis elle se termina autour d’un repas bien copieux et bien alcoolisé aussi. Pour ma part, je mangeais peu et restai un petit moment profiter de l’atmosphère de fête.
Mais mes blessures et mes courbatures me rappelaient que mon corps était fatigué. Des lits avaient été mis à notre disposition chez deux familles. Je quittais la fête et m’endormis aussitôt après avoir posé ma tête sur l’oreiller.
Le lendemain fut douloureux, les muscles de mon dos me tiraient mais au moins j’étais reposée. Je ne savais pas quand est ce que notre retour était prévu au QG. Il fallait que je trouve Jamon. Il avait peut-être organisé le voyage de retour. Je sortis de la hutte après avoir remercié du mieux que je le pouvais mes hôtes et tombai sur Jamon. Je le suivie et dans sa façon si particulière de s’exprimer, il me dit :
- Partir pour QG. Crylasm pour transporter toi. Pas discuter.
Je refermais ma bouche, Jamon avait parlé, Corn allait obéir. Au fond de moi, je savais que je n’avais pas la force de marcher deux jours entiers.
Nos adieux furent simples et courts. Lorsque le crylasm fut préparé, nous empoignâmes le poignet du chef pour le saluer, je fis de même avec mon traducteur qui nous souhaita bonne chance. Le chemin du retour fut calme. De temps en temps, je marchais à côté du crylasm pour détendre mes jambes. La première nuit, nous montâmes le camp à la lisière de la forêt. Et ce coup ci ce fut Jamon qui me montra les constellations qu’il connaissait. Je m’endormis au son de sa voix grave qui nommait dans sa langue les étoiles.
Le petit déjeuner avalé, nous repartîmes en suivant le sentier. Et pour mon plus grand plaisir, Jamon participait plus à nos conversations. Je ne vis même pas le temps passé et le QG apparut devant nous à la sortie de la forêt. Il faisait nuit mais nous étions à la maison. Arrivés au pied des remparts, je descendis de ma monture. Je ne voulais pas inquiéter mes frères et soeurs d’armes.
Après avoir laissé le crylasm dans un enclos de l'écurie de la Garde, nous rencontrâmes Miiko en premier qui nous accueillit avec le sourire. En voyant mon teint pâle, elle me conseilla d’aller voir Eweleïn et rapporta la rédaction du rapport à une semaine. Je quittais la Salle du Cristal, laissant Jamon raconter notre mission à notre Chef Suprême. Eweleïn me garda pour la nuit, il était déjà tard, elle voulait me garder à l’oeil. Avant que je m’endorme, elle me refit mon bandage et me donna une lotion à boire. Je n'avais pas eu le temps de remercier comme il se devait Jamon. Je le verrai une autre fois à la Taverne pour une soirée bien arrosée. Mais pour le moment j'avais sommeil.