22:30
Vint l'heure de dormir. C'était le moment qui l'angoissait le plus lors des missions – partager sa tente avec quelqu'un. La nuit dévoilait toutes ses faiblesses. Ses peurs. Elle redoutait les cauchemars qui, en terme d'apparition, se laissaient bercer par l'aléatoire. Il fallait bien que la jeune femme retourne auprès des autres. Chercher des branches pouvait prendre du temps, mais ça ne durait pas infiniment. Dans un soupir, Estrild déposa les bouts de bois qu'elle avait trouvé près du camp.
– Je me disais bien que tu prenais du temps, l'interpella Lance. Je ne m'attendais pas à te voir arriver avec autant de bois.
La rousse baissa les yeux sur le tas de branches qu'elle venait de laisser au sol. Elle n'avait pas vraiment fait attention à ce qu'elle avait ramassé, bien trop occupée à penser à la nuit qui allait suivre.
– Désolée. Elle s'excusait, même si elle ne savait pas trop pourquoi.
– L'important, c'est que tu sois revenue. Et le bois aussi, ajouta-t-il.
Estrild jeta un coup d'œil vers la tante, qu'elle partageait avec Koori. Les deux femmes ne se connaissaient pas vraiment, mais les quelques échanges qu'elles ont pu avoir étaient assez agréables – même drôles. Elle n'avait plus qu'à espérer une nuit rapide et douce.
– Bonne nuit, lui dit Estrild.
Alors qu'elle se dirigeait vers l'endroit où elle allait passer une nuit stressante, les mots se répétèrent à nouveau. Elle se retourna, jetant un dernier coup d'œil à Lance. Dans un dernier sourire, Estrild rejoignit sa camarade.
Claude Monet, Femme à l'ombrelle
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