Ce petit être qui grandit
De nouveau, Moody se trouvait dans une situation déplaisante : la tête au-dessus de la cuvette des toilettes. Son petit déjeuner n’avait pas fait long feu, encore moins que celui d’hier. Un nouveau record à battre, pensa-t-elle avec sarcasme. Elle se sentait vidée et épuisée, à peine sortit du lit. La journée s’annonçait longue.
Se relevant en tirant la chasse d’eau, son regard croisa son reflet dans le miroir : elle faisait peur à voir. Heureusement, ses maris étaient absents en ce moment ; on leur avait confié une mission loin de la garde. D’habitude, la jeune femme n’aimait pas les savoir éloignés d’elle. Ils étaient un couple fusionnel, malgré leur caractère parfois opposé. Le trouple ne passait pas inaperçu et avait réalisé un mariage assez inhabituel mais finalement les autres s’étaient adaptés. Bien sûr, avoir deux des plus beaux hommes de la garde comme maris avait suscité beaucoup de jalousie envers la lunienne, mais cette dernière se fichait bien de tout cela. C’étais sa vie et peu importe ce que les autres pensaient ou disaient. Au contraire, elle s’en délectait. C’était un petit plaisir personnel, pour flatter son égo. Moody adorait quand les autres la jalousait.
Oui , elle n’était assurément pas à son avantage ce matin, les yeux tirés et le teint bien plus pâle qu’à son habitude. Elle savait les causes de ses nausées, cependant elle refusait de l’admettre. Après tout, satisfaire deux maris autant actifs sexuellement est certes épuisant et épanouissant quand on a les mêmes désirs, mais pas sans risque. Néanmoins, était-elle prête à cela ?
Moody ne le savait pas, ou en tout cas ne s’était pas posée la question sérieusement. Finalement, peut-être se faisait-elle des idées ; elle avait surement juste attrapé une gastro-entérite. Rien de bien grave, c’était le genre de maladies qui circulait facilement dans le quartier général. Elle en avait déjà eu par le passé. Oui, cela ne pouvait être que ça.
Péniblement, elle se lava et s’habilla. La solitude lui pesait, mais était source aussi d’apaisement face à l’éventuelle annonce, que son esprit aimait lui rappeler. Si la gardienne avait raison, sur sa première intuition, elle redoutait le moment de l’expliquer à Lance et Nevra. Ses deux hommes pouvaient être les plus attentionnés du monde quand ils le voulaient, ils étaient aussi deux mâles alpha bourrés de testostérone. Elle soupira en sortant de la douche, qu’elle avait pris prestement. Une chose à la fois, avant d’angoisser sur les réactions de ses amours, elle devait être sûre.
Elle s’habilla rapidement tout en restant élégante. Moody était le genre de femme que n’importe quel vêtement mettait en valeur et elle adorait en jouer avec des tenues parfois osées, parfois d’apparence plus sages, surtout dans les tons noirs et violets. Sa tenuie du jour ne faisait pas exception : une robe avec un beau décolté, dévoilant ses jambes nues.
Elle maquilla rapidement son visage, davantage pour cacher sa fatigue que pour plaire, et sortit de la chambre. Bien que déterminée, son envie de savoir la source de ses nausées vacilla une fois dans la salle des portes et elle décida de plutôt vaquer à diverses occupations quotidiennes. Enfin, c’était ce qu’elle voulait avant que son corps en décide autrement. Les nausées reprirent de plus belle.
Et la voilà forcée à courir dans les couloirs pour atteindre les toilettes communes et vomir encore. Vraisemblablement, il restait encore un peu de viennoiseries dans son estomac. L’acidité remontant de son estomac lui brûla tout l'œsophage et elle se retient de gémir de douleur. Oh comme elle aurait aimé avoir un de ses hommes près d’elle en ce moment pour qu’elle puisse se blottir contre lui et être réconfortée.
“Moody ?”
La résonance de son prénom dans cette pièce qu’elle pensait vide la fit sortir aussitôt de ses pensées. Effrayée à l’idée que son état puisse être découvert, elle tourna vivement la tête vers la voix. Elle découvrit alors le visage inquiet d’Eweleïn. La lunienne n’avait plus de possibilité de se cacher maintenant. Elle allait devoir faire face avec son destin, son secret allait être découvert.
Comme une enfant que l’on prend sur le fait, quand une bêtise a été réalisée, Moody baissa le regard et ferma les yeux en soupirant. Elle n’avait plus le choix. Se relevant et tirant la chasse d’eau, elle suivit l’infirmière sans un mot. Elles n’en avaient pas besoin dans la situation.
Une fois rentrée dans l’infirmerie, l’elfe prit place à son bureau et invita la gardienne à s'assoir en face d’elle. D’abord réticente, elle finit par obéir et donnant le change dans son attitude : elle se tenait bien droite et possédait toujours ce regard observateur et hautain. Elle croisa ses bras sur sa poitrine, renfermée dans son secret.
“Bien, ne tournons pas plus longtemps autour du pot : depuis quand n’as-tu pas eu tes règles ? Demanda Eweleïn sans préavis.
- 2 ou 3 mois, finit par répondre Moody, sentant bien qu’elle ne pourrait y couper, mais visiblement mécontente de cette question brute.”
L’infirmière nota sa réponse et ne fit aucun commentaire sur son attitude. Elle en avait l’habitude. L’elfe se leva pour aller près de la table d’auscultation. Elle invita la gardienne à s’installer dessus. Elle ne le montrait pas, mais Moody stressait. La jeune femme avait l’impression de réussir à le cacher à l’elfe, mais il n’en était rien. Cependant, aucun mot ne fut prononcé, le silence était roi dans la pièce.
Eweleïn remonta le haut et descendit un peu le bas de la lunienne afin d’accéder à son bas ventre pour l’examen médical. Elle déposa une crème froide, qui fit frisonner la jeune femme, et prit un appareil d’observation assez étrange. L’instrument aidait à visualiser le maana dans un être vivant et détecter des sources différentes. Elle pressa le tube qui sortait du moniteur sur le bas ventre de Moody et observa silencieusement.
“Félicitations, tu es enceinte.”
Et voilà, cela devenait officiel, réel dans l’esprit de la gardienne. La lunienne ne savait pas comment réagir. Était-elle heureuse ? Oui, elle en avait l’impression. Pourtant, une angoisse montait en elle : gérer ses deux maris face à la nouvelle. Elle ne connaissait que trop bien leur égo. Un soupir dépassa ses lèvres, elle n’avait aucunement envie de parler de ses états d’âme avec l’elfe maintenant. Elle la remercia poliment avant de se rhabiller et de sortir.
“Il faudra que tu reviennes pour un suivi, réussit quand même à déclarer Eweleïn avant que la porte ne se referme.”
L’infirmière était en colère contre la réaction de la gardienne, mais en même temps une partie d’elle était habituée à la solitude de la jeune femme. Elle souffla pour se détendre avant de reprendre ses occupations matinales.
~
Moody mordillait ses doigts, visiblement agacée. Son attitude repoussait les autres gardiens si bien qu’elle était seule à errer dans les couloirs. À force de se torturer l’esprit avec le flux de questions sans réponse, elle finit par avoir une migraine et décidait de retourner dans sa chambre pour se reposer. Elle n’avait rien de mieux à faire pour le moment, et personne à qui en parler.
Une main douce caressait sa joue, ce qui la réveilla. Elle grogna un peu, mécontente d’être sortie de son doux rêve érotique, avant d’ouvrir les yeux et de découvrir son vampire près d’elle. Elle sourit et se rapprocha de lui pour venir se blottir contre son torse. La journée n’avait pas si bien commencé mais cela changeait maintenant.
Nevra passa sa main dans les cheveux de sa belle, libérant son odeur. Il ne l’avouait pas mais sa femme lui avait énormément manqué. Il voulait profiter de cette intimité avant que le dragon n’arrive ; pour une fois, il ne l’avait que pour lui.
Ils restèrent ainsi de longues minutes, harmonisant leur cœur lentement. Ils n’étaient plus qu’un, un même battement. Elle ne désirait pas perturber ce qu’elle vivait en annonçant sa grossesse. Puis Lance n’était pas encore rentré lui, elle avait encore tout son temps.
Le chef de la garde descendit doucement sa main dans le dos de la lunienne, non sans arrière-pensée. Et ce fut un plaisir de sentir sa femme réceptive. La fin de la soirée allait être animée. Il était rare que le trouple ne soit pas réuni pour le sexe, mais chacun de ces messieurs en profitait quand ils avaient Moody pour eux. Elle en profitait à chaque fois pour assouvir ses désirs.
~
La gardienne sentait les gouttes de transpirations coulées le long de son corps fatigué par tant d’exercices. Où était-ce parce qu’elle n’avait rien avalé depuis le matin ? D’ailleurs, quelle heure était-il ? Paresseusement, elle ouvrit les yeux et fut ébloui par le soleil qui filtrait à travers les rideaux. À sa droite dormait toujours son vampire, sur le ventre. Elle sourit en le regardant et caressa son dos avec sa main, jusqu’au creux de ses reins nus. Ses cheveux mi-long cachait une partie de son visage, le rendant encore plus craquant.
“Je vois que vous vous êtes bien amusés sans moi, gronda une voix masculine.”
Vivement, la jeune femme se retournât et vit son mari, partagé entre la frustration de ne pas avoir participé aux ébats de la veille et la joie de la retrouver. Il tenait un plateau contenant deux petits déjeuné. Visiblement, il avait envie de faire payer à Nevra son désir, comme un enfant mécontent de ne pas avoir son caprice. Moody sourit avant de s’approcher du dragon, qui était assis au bord du lit. Elle se mouva de manière féline avant de passer ses bras autour de sa nuque, se collant à son dos.
“Bonjour mon cher mari, vous m’avez manqué.
- J’espère bien, même si je vois que tu ne t’es pas ennuyée sans moi.”
Elle rit doucement. Moody aimait être l’attention de ses deux hommes et qu’ils se chamaillent pour elle. C’était une forme de dominance secrète qu’elle exerçait sur eux et dont elle était fière. Ils étaient à elle, et pour la vie, jamais elle ne partagerait. Cela l’excitait et avait eu le don de lui faire oublier l’annonce d’hier. D’un geste lent, elle prit une viennoiserie dont elle mangea un morceau avant de donner à Lance. Le dragon la regarda avec amusement avant de croquer dedans, sensuellement. Lui aussi avait envie de s'amuser, mais la lunienne sentait la nausée monter, ce qui la mit en colère. Elle en avait envie, elle voulait chevaucher le dragon. Son corps lui avait aussi manqué.
Moody n’avait plus le choix, elle devait partir du lit, sous le regard surpris de Lance et de Nevra qui commençait à se réveiller. Les deux hommes se regardèrent inquiet, avant de se lever et de la rejoindre dans la salle de bain. Le chef de la garde Obsidienne qui était plus alerte que le vampire, prit les cheveux de sa douce, comprenant qu’elle essayait de vomir. Son second mari s’accroupit près d’elle en caressant son dos avec amour. Il murmurait des mots doux pour la rassurer, car les deux mâles n’étaient pas dupes : il y avait quelque chose d’anormal. Bien sûr, il avait déjà vu Moody vomir, après des soirées trop arrosées, mais jamais sans raison. Et ils avaient bien compris les enjeux, néanmoins, pour le moment, personne n’osait briser le silence.
Ils restèrent ainsi de longues minutes, sur le sol froid de cette salle de bain. Moody n’avait plus rien à vomir, mais elle refusa d’affronter le regard interrogateur de ses amants. Elle redoutait leur réaction et savait qu’ils n’étaient pas idiots. C’était aussi bien pour cela qu’elle les aimait, tous les deux dans leurs différences et leurs ressemblances. Ils étaient son socle sur lequel elle avait toujours pu compter et la peur que ce nouvel être bouscule un équilibre si difficilement acquis la stressait énormément. Non, elle ne voulait pas affronter la réalité qui se profilait. Pour une fois, la gardienne préférait garder la tête baissée.
“Moody, finit par dire tendrement Lance, serais-tu enceinte ?”
Voilà, il n’était plus possible de reculer. La fatidique question avait été posée.
“Bien sûr que non, répondit-elle avec son air arrogant pour donner le change. C’est juste la nourriture que j’ai mangée hier qui ne passe pas.
- Bébé, tenta le vampire avec douceur, ne nous ment pas. Nous savons pertinemment quand tu le fais.”
Elle se mordit alors la lèvre, comme elle le faisait à chaque fois qu’elle était prise sur le fait. Évidemment qu’ils la connaissaient par cœur, en tout cas bien plus que les autres membres de la garde. Ils avaient appris au fil des mois à la décrypter, et à l’apprivoiser. Elle allait encore essayer de leur mentir, quand Lance se mit à sa hauteur et la força à le regarder dans ses yeux bleu glace.
“Ne tente pas de nous mentir de nouveau chéri. Nous méritons la vérité.”
Alors, comprenant qu’elle n’avait plus aucune échappatoire, la jeune femme fondit en larme dans les bras de son dragon. Elle n’avait pas besoin de le dire, les deux chefs avaient compris qu’ils avaient vu juste. Toutefois, ils ne comprenaient pas pourquoi elle se mettait dans de tel état. Ils leur étaient arrivés de parler de l’avenir et de potentiel bébé. Cela n’avait jamais été un sujet de discorde et les deux hommes avaient déjà exprimé plusieurs fois leur envie d’être père. Peut-être pas aussi rapidement, mais peu leur importait. Ce bébé était voulu dans un avenir proche. Il était juste arrivé plus tôt que prévu. Néanmoins, il était certain que les deux amants aimaient déjà ce petit pois qui grossissait dans l’utérus de leur femme.
“O-Oui, finit-elle par avouer. Je suis enceinte.”
Elle pleurait de chaudes larmes et sa voix était saccadée. Rarement ses hommes ne l’avait vu ainsi.
“Je…je ne veux pas que cela change quoi que ce soit entre nous.
- Oh chéri, cela ne changera rien entre nous. Cet enfant sera aimé et choyé par nous trois, le rassura Lance.
- Oui, nous sommes heureux de vivre cela avec toi bébé, acquiesça Nevra.”
Moody ne pouvait être plus heureuse à ce moment-là. Ses doutes et ses peurs avaient été balayés d’un revers de mains, témoignent de leur caractère idiot. Elle était aimé, entouré et choyé par ses maris si compréhensif.
La journée passa dans le calme et l’amour du trouple. Le lendemain, Eweleïn convoqua Moody, pour un examen plus approfondi et un suivit de sa grossesse. Les garçons étaient restés dans la chambre. Lance lisait tandis que Nevra finissait un rapport. Tous les deux n’avaient qu’une question en tête, mais personne ne voulait la poser.
“Hey, à ton avis qui est le père ? Finit par demander le vampire.
-Soit toi, soit moi.
-Ne joue pas les idiots avec moi Lance, tu as très bien compris la question, s’impatienta le chef.
-Oui, j’ai bien compris, soupira le dragon. Mais, on s’en fiche non ? Je veux dire, cet enfant aura trois parents pour l’aimer. Peu importe qui est le père.”
L’autre homme ne releva pas, n’ayant pas d’argument contre. Bien sûr, il pensait comme lui, assurément qu’il aimerait l’enfant comme le sien s’il n’était pas le géniteur. Mais, c’était un combat de coq et il sentait que même si le chef des Obsidiennes était calme, lui aussi était tiraillé par son envie d’être le père du premier enfant. Juste par égo, juste être le premier à mettre enceinte la déesse de leur passion.
Ils se regardèrent un moment, en chien de faïence, avant de reprendre leur occupation. La tension était palpable dans la pièce. Moody finit par revenir et observa ses maris avant de soupirer. Elle avait compris sans n’avoir rien à demander. La gardienne connaissait assez bien ses amants pour savoir à quel point ils pouvaient être idiots, et avoir un égo démesuré. Elle croisa ses bras, mécontente de l’ambiance.
“Comment s’est passé la visite ? Questionna poliment Lance.
-Bien, répondit-elle froidement.”
Elle avait les émotions encore plus violentes à cause des hormones, surtout les négatives. Le dragon subit ses foudres sans broncher, mais pensa que les 7 mois à venir allait être long.
Finalement, la journée se passa comme la précédente, et la suivante aussi. Les semaines se transformèrent en mois. Les garçons continuèrent de se chamailler pour savoir qui était le père, sous les regards agacés de Moody. C’était essentiellement Nevra qui attaquait avec son envie grandissante d’être le géniteur, Lance était plus réservé sur la question. C’était sûrement dû à son passé, il n’était pas encore vraiment prêt d’être le paternel biologique, enfin, plutôt pas encore prêt à se pardonner son passé et l’expliquer à son enfant. Cependant, personne ne savait qui avait donné ses gènes.
Les deux hommes étaient silencieux quand ils étaient ensemble, perdu dans leur réflexion personnelle, mais toujours au petit soin pour la future maman. Cela avait créé des tensions plus vivaces, mais cachées à Moody, pour ne pas l’inquiéter durant la grossesse. Puis quand le père biologique sera révélé, les piques s’arrêteront naturellement.
Peu de personne était au courant de son état, ils n’avaient pas eu réellement envie de l’ébruiter. Toutefois, les garçons avaient expliqué la situation à Huang Hua pour demander des aménagements, notamment le fait de ne pas être en mission ensemble, ou simultanément. Ainsi, il y avait toujours un mari auprès de Moody, qui n’avait plus le droit de faire des intentions dangereuses. Cela la rendait encore plus irritable, comme un aslytte en cage.
Les deux hommes lui passaient tout, et comblaient chacune de ses demandes, même les plus étranges. C’était déjà une princesse avant cela mais aujourd'hui elle était une reine. Et la gardienne en profitait allègrement. Pourquoi s’en priver ? Ainsi, il lui arrivait de réveiller en pleine nuit un de ses maris, juste pour un câlin ou pour un plat spécial de Karuto. Tout ses désirs étaient des ordres. Parfois, elle s’en voulait, mais son ventre qui grossissait un peu chaque jour lui rappelait qu’elle en avait le droit. Après tout, elle avait un petit parasite dans son sexe, qu’elle aimait de tout son cœur.
Quand elle était seule, la jeune femme se surprenait à lui parler, comme s’il était déjà là. Elle avait eu peur de l’annonce mais maintenant elle ne voulait plus rien d’autre que lui. Eweleïn lui avait demandé si la lunienne souhaitait connaitre le sexe. Moody n’avait jamais été très curieuse sur ce genre de point, alors elle avait décliné l’offre. Ce sera l’une des surprises finales.
Les papas avaient eu le droit de sentir les premiers coups dans le ventre de la lunienne, bien que la jeune femme les sentait depuis plusieurs jours. Mais ils étaient trop faibles pour qu’ils les sentent. Moody avait été heureuse de voir la joie sur le visage de ses deux amants, de suivre avec eux cette aventure. Leur nouvelle aventure ensemble. Plusieurs fois, ils avaient caressé son ventre, posé leur tête dessus pour écouter le bébé ainsi que de lui parler.
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Puis arriva enfin la fin de la grossesse. Cela se manifesta sans prévenir, comme le début de cette passionnante histoire. La gardienne était en train de lire dans le parc quand elle sentit un liquide couler contre ses jambes. La poche avait été rompue et elle perdait les eaux. Les deux hommes réagirent rapidement quand Moody les appela pour leur dire, paniquée. Heureusement, ils étaient juste à côté d’elle. Elle fut emmenée à l’infirmerie rapidement, portée par Nevra.
L’accouchement se déroula, certes dans la douleur et les cris de la lunienne, mais surtout dans la joie de la délivrance. Le bébé était enfin là. Enfin, tous les trois allaient le rencontrer. Un petit cri leur indiqua que l’enfant était né, et bien vivant. Avant de le donner à sa mère, Eweleïn pratiqua les examens de bases, dans une pièce à côté.
Moody pleurait de joie, embrasser par ses maris. Elle serait leur main, pour les sentir avec elle. Ils étaient en harmonie dans le bonheur de cette nouvelle étape dans leur vie.
“Félicitations, c’est un garçon.”
L’elfe déposa alors le petit être contre la poitrine de sa mère. Ses yeux étaient fermés, mais il couinait légèrement, exprimant ses premières émotions. Il ressemblait à Moody, avec sa peau pâle.
Lance donna son doigt, que l’enfant prit immédiatement, le serra comme un objet précieux pour lui. Cela émut le dragon de glace. Nevra, quant à lui, embrassa le front de sa femme avant de caresser son bébé, qui tétait le sein.
Une petite touffe noire recouvrait le crâne du petit être.