, navrée pour le temps que j'ai mis, j'espère que la lecture te plaira, et que j'ai su respecter ton OC au travers de ses réactions. <3
Un amour inattendu
***
Épuisée, la jeune femme s'effondra sur son lit. Elle laissa échapper un long soupir tout en se tournant sur le côté afin d'observer son familier. Le corbeau somnolait déjà. Quelques instants plus tard, Moody sombra à son tour dans les bras de Morphée.
Elle venait de terminer une longue mission pour l'Ombre.
Après avoir remis son rapport à son chef, elle disposait enfin d'un peu de temps libre pour elle-même.
Quand elle ouvrit les yeux, les rayons du soleil perçaient doucement la Cité d'Eel, la piquant légèrement. Elle se sentit revigorée. Après une douche rapide, elle s'habilla sous le regard attentif de son familier. Moody enfila un bustier mettant en valeur sa poitrine, un pantalon ajusté, ainsi que des cuissardes qui remontaient au-dessus des genoux. Quelques bijoux argentés complétaient son allure, et une simple queue de cheval relevait ses longs cheveux. Elle sortit de sa chambre, de bonne humeur, afin d'aller prendre un petit-déjeuner.
Les couloirs étaient encore silencieux à cette heure matinale ; seuls les chefs de garde devaient déjà être éveillés, pensa-t-elle.
À la cantine, presque vide, elle mangea rapidement avant de croiser le vampire, et le chef de l'Obsidienne.
« - Moody, cela fait un moment que je ne t'avais pas vue… J'ai entendu dire que tu es revenue hier ? » S'enquit Valkyon avec un sourire sincère.
- Oui, cette mission a été intense, mais je m'en suis bien sortie. Et toi, comment vas-tu ?
- Et tu ne demandes même pas à ton cher chef adoré comment il se porte ?
- J'allais justement le faire... Rétorqua la jeune femme avec un sourire malicieux.
Le dragon interrompit alors leur discussion pour répondre à Moody :
- Tu as l'air encore fatiguée. Prends soin de toi et repose-toi.
Amusée, la lunienne posa délicatement sa main sur son torse, sous le regard attentif du vampire.
- Merci, cher Obsidien, c'est bien ce que je compte faire.
Un léger sourire se dessina alors sur le visage de Valkyon. Son regard glissa sur les épaules de Moody, où quelques cicatrices rougeâtres étaient visibles.
- Tu as été blessée ? Demanda-t-il en observant les marques.
- Rien de grave, ne t'inquiète pas. Juste quelques échauffourées avec l'une de mes cibles.
- Passe quand même voir Eweleïn rapidement. » Insista-t-il, passant délicatement un doigt sur une de ses blessures.
Moody répondit à ce geste par un sourire doux, heureuse de voir qu'il se préoccupait d'elle. Elle acquiesça, et s'éloigna sous le regard protecteur du guerrier.
Une fois que la jeune femme s'était un peu éloignée, Nevra relança la conversation sans détour:
« - Je ne te savais pas si... proche d'elle ? Interrogea le vampire.
- Hm ? Pas plus que ça.
- Tu ne vas pas me la faire, Val'. J'ai vu comment tu viens de la regarder. Dit Nevra avec un léger sourire malicieux se formant au coin de ses lèvres.
- Ah là là, on n'est pas tous comme toi, Nevra. »
***
Moody passa la matinée à se détendre près de la Fontaine. Elle fit aussi un rapide détour à l'infirmerie pour un contrôle médical. Sa mission lui avait laissé quelques nouvelles cicatrices, mais rien de préoccupant. Plus tard, elle se promena au marché et s'arrêta chez les Purrekos. Purriry tenta de lui vendre une nouvelle tenue, mais Moody déclina poliment et se dirigea vers Purral, qui fut ravi de la retrouver. Ils discutèrent alors jusqu'à la fermeture du marché, puis Moody décida de passer la soirée à la Taverne.
Elle entra dans une ambiance joyeuse et animée. Des Obsidiens s'amusaient au bras de fer, d'autres savouraient de l'hydromel, le tout autour de quelques gardiens qui dansaient.
Moody s'installa au bar et commanda une coupe d'hydromel. En portant la coupe à ses lèvres, elle sentit un regard chaud sur elle, et se retourna alors pour distinguer Valkyon s'approcher.
« - Je t'ai manqué à ce point ? Le taquina-t-elle.
Il prit place à côté d'elle avec un sourire amusé.
- Peut-être. »
Ils échangèrent un regard complice; puis Moody termina son verre sous les yeux du guerrier.
« - Alors, tu es allée voir Eweleïn ? »
- Oui, rien de grave, ne t'en fais pas. » Le rassura Moody.
Valkyon but son verre d'une traite.
«- Et toi alors, la routine de chef ? Questionna la jeune femme, tout en brisant une distance entre eux. Elle en profita pour passer délicatement ses ongles vernis sur les cicatrices de longues dates de Valkyon. Des cicatrices sur son biceps notamment.
L'Obsidien l'a laissa faire, en plongeant son regard dans le sien.
- Comme tu peux t'en douter en effet... » Il paraissait un peu plus déstabilisé que d'habitude.
Il sentit alors Moody se rapprocher de plus près. Le décolleté plongeant de la jeune femme attirant son regard. Pris de court par l'audace pourtant connu de la jeune femme, il déglutit. Moody, d'humeur joueuse, se pencha un peu plus vers son oreille et murmura tendrement :
« - Tu te souviens de la première fois que nous nous sommes vus ici, ce qu'il s'est passé... ? » Les lèvres de la lunienne effleurèrent à peine la peau de Valkyon, qui expira en se redressant, tentant de contenir ses émotions. Moody se releva, et s'éloigna dans une démarche provocatrice pour se diriger vers la sortie, son verre à la main.
Le chef de l'Obsidienne ne put s'empêcher de la suivre, intrigué.
L'air frais passa sur eux lorsqu'ils dépassèrent la grande porte de la Taverne.
« - Pourquoi me rappeler cette soirée si c'est pour rien derrière ? » Demanda-t-il en arrivant derrière elle.
- Rien ? » Moody se retourna brusquement, rapprochant son visage du sien.
- Qu'est-ce que tu veux ? » Chuchota-t-elle.
Valkyon déglutit, sentant son cœur s'emballer. L'Obsidien se surprit même à être gêné en présence de celle qu'il avait pourtant toujours considérer comme son amie. Il détourna un instant le regard.
«- Tu es d'humeur joueuse ce soir, Moody. Mais jouer sans rien derrière... Ça, ça ne me convient plus je crois. » Lâcha t-il finalement en faisant demi-tour.
Surprise, Moody le regarda s'éloigner sans ajouter un mot, encore un peu sous le choc de la réaction de l'Obsidien.
***
Le lendemain, Moody se réveilla en repensant à la veille. Elle se demandait comment elle avait pu blesser son ami si cher. En réalité, elle n'était pas sûr de l'avoir blessé. Mais un léger sentiment de culpabilité l'envahissait, sans qu'elle ne puisse trouver de réponses. Les questions tourbillonnaient dans son esprit tout au long de la matinée.
Elle passa l'après-midi à la bibliothèque, les jambes croisées, le menton posé sur sa main, perdue dans ses pensées.
Elle ne leva la tête que lorsqu'elle sentit l'odeur boisée de Valkyon. Il s'avança vers elle avec assurance.
« - Moody, à propos d'hier, j'aimerais qu'on parle.
- Ça tombe bien, puisque moi aussi. Je ne suis pas sûre de comprendre ce qui s'est passé. »
Valkyon toussota comme pour retrouver un peu plus d'assurance, et se rapprocha un peu plus d'elle. Décidément cette femme avait la faculté de le déstabiliser, à tel point qu'il ne se reconnait plus ces derniers temps. Moody le laissa approcher de quelques centimètres.
« - Qu'est-ce que tu lis ?
- Un livre sur les particularités de certains familiers. »
Tout en parlant, il posa une main sur la couverture de l'ouvrage, frôlant les doigts de la jeune femme. Leurs regards se croisèrent, et il demanda franchement :
« - Es-tu libre ce soir ? J'aimerais qu'on dîne sur la plage. Tous les deux. Ce sera l'occasion de clarifier ce que je voulais dire hier soir.
Moody resta silencieuse un moment, plongeant dans les yeux ambrés du guerrier. Elle commençait tout doucement à comprendre ce qu'il voulait lui dire.
- Eh oui, je suis libre ce soir. J'ai hâte de savoir ce que tu veux me dire, Valkyon. » Répondit-elle avec un léger sourire en coin.
Valkyon hocha simplement la tête avant de s'éloigner silencieusement, décidé à tout lui dévoiler.
***
Le soir venu, Moody enfila une robe légère avec une fente sur la cuisse droite. La robe mettait parfaitement sa silhouette en valeur. Elle se rendit sur la plage, partagée entre l'amusement, et une légère anxiété dans l'estomac. Leur amitié allait sans nul doute prendre une autre direction.
Valkyon l'attendait, le regard tourné vers l'océan, assis sur une grande nappe, entouré de boissons et de plats divers. Il l'accueillit avec un regard appréciatif, savourant d'être seul avec elle ce soir.
« - Tu as tout préparé merveilleusement bien, merci beaucoup ! » S'exclama-t-elle en s'installant près de lui.
- C'est tout naturel. »
Sans attendre, Moody se servit un petit four, sous le regard amusé de Valkyon qui commença également à dînner.
Le bruit des vagues rompit le silence entre les deux amis, jusqu'à ce que Moody prenne finalement la parole.
« - Alors ? Que voulais-tu me dire ?
Valkyon prit une grande inspiration.
- Je ne vais pas tourner autour du pot plus longtemps. Merci d'être venue ce soir. Depuis que tu es entrée dans ma vie ce que je ressens pour toi à évolué. Avec ton caractère fougueux et tes répliques acerbes, j'ai l'impression de jouer avec le feu. Et tu sais quoi ? Et bien je crois que j'adore ça. En fait non, j'en suis sur. Tu es tout ce qui me plait : provocante, sensuelle, forte, sarcastique, et terriblement sexy.
Tu me rends fou.
Tu as une manière de tout contrôler et de me rendre dingue avec chaque mot. Chaque sourire au coin que tu m'adresse est une provocation que je ne peux plus ignorer. Alors voilà, je te le dis franchement : je t'aime Moody. Tu me fais perdre la tête, et c'est la première fois que ça m'arrive. Je veux être avec toi. »
Valkyon la regarda droit dans les yeux, attendant une réponse, guettant une réaction de la lunienne. Le seul bruit qui persistait était celui des vagues.
Moody s'éclaircit la gorge, tentant de digérer la déclaration brute du jeune homme.
- Je savais qu'il y avait quelque chose entre nous, mais je n'arrivais pas à me l'avouer... J'avoue que je le montrais seulement à travers...
- Du flirt. Compléta-t-il.
- Oui…
- Je ne suis pas Nevra, ni quelqu'un qui te poursuit juste pour te mettre dans son lit. Ce que je ressens est sincère. Tu me fais perdre la tête, Moody. »
Avant qu'il ne puisse finir, elle prit son visage entre ses mains et rapprocha leurs lèvres.
« - Valkyon, je te prends au sérieux. Personne n'a jamais été aussi attentif à moi que toi. »
La lunienne l'embrassa alors tendrement, sentant le cœur de Valkyon battre contre sa poitrine. Il posa instinctivement une main sur ses reins. Leur baiser s'intensifia, devenant plus passionné au fur et à mesure des secondes.
Ils s'arrêtèrent un instant, se regardant dans les yeux. S'observant l'un l'autre. Les joues de la jeune femme étaient légèrement rosies par ce baiser.
« - Tu es ravissante, Moody. Prononça t-il doucement.
- Merci… J'ai vraiment envie de tenter quelque chose de sérieux avec toi, Valkyon. »
Ses yeux brillants rencontrèrent ceux de Valkyon, qui répondit par un sourire avant de l'embrasser à nouveau. Dans un souffle, elle posa ses mains sur ses larges épaules. Leurs corps se rapprochèrent, Valkyon se laissa tomber sur le dos, savourant la sensation de la jeune femme contre lui. Ils se fixèrent, leurs pupilles brillantes d'une nouvelle excitation. Valkyon replaça une mèche de cheveux derrière l'oreille de Moody, admirant celle qu'il aimait.
***
Très bonne soirée.