Pensez-vous qu’une personne influente sur les jeunes doit mesurer ses propos par rapport à son public ?
En tant qu'enseignant, c'est un sujet qui me parle particulièrement.
Déjà, je pense que n'importe quel adulte, du fait d'être un adulte justement, à une influence sur les enfants et les jeunes.
Après, il y a ceux qui en ont plus que d'autres, ceux qui sont vraiment capables de "façonner" la façon de penser et de se comporter des jeunes.
Ces personnes ceux sont tout d'abord les membres de la famille, et en particulier les parents, et ceux sont tous les acteurs de l'éducation (professeurs, AED, CPE, etc.).
Les parents doivent être un modèle pour leurs enfants, c'est eux qui leur inculquent dès la naissance les règles de savoir-être et de savoir-vivre ensemble. On les socialise, on leur apprend à respecter les autres et leurs affaires, on pose des limites, etc.
Après, ce début de socialisation se prolonge à l'école, sur le "terrain", dès la crèche, ou en maternelle.
Les enfants et les jeunes sont de véritables éponges, ils sont influençables et impressionnables, et surtout ils n'ont pas encore développé la capacité à "penser" par eux-mêmes. C'est à partir du collège, notamment, qu'on encourage la réflexion et le débat, à utiliser ce qu'ils savent pour exprimer leur opinion et forger leur propre personnalité.
C'est pour ça que le professeur n'influence pas ses élèves, au sens où il n'inculque pas telle ou telle façon de faire ou de penser, mais donne des outils, des pistes, des stratégies pour que l'enfant développe ses propres capacités de réflexion et de jugement. Et on leur enseigne justement ça pour qu'ils puissent être en mesure de jauger et d'évaluer les propos d'une personne et sa portée, et de ne pas se laisser influencer par des comportements ou des idées délétères.
Il est certain que si un adulte veut être un modèle pour la jeunesse, il doit mesurer ses propos ou, du moins, il ne doit pas abuser de son autorité pour influencer négativement les plus jeunes. Il ne faut pas avoir peur d'aborder certains sujets, même les plus polémiques, mais il faut laisser la place ouverte au débat, il faut laisser les jeunes s'exprimer à ce sujet, y réfléchir, et ne jamais rien énoncer de façon catégorique. Plus on encourage l'ouverture d'esprit, plus on repousse l'obscurantisme et les risques liés à une quelconque forme d'endoctrinement.
Et surtout, si des propos non-mesurés sont énoncés par des jeunes, il ne faut pas les ignorer. Il faut profiter de l'occasion pour leur faire comprendre en quoi l'idée qu'ils expriment peut être problématique, savoir pourquoi ils ont dit ou pensent cela, et trouver un moyen de les faire y réfléchir et de nuancer leurs propos.
Après, je pense que tous les acteurs de l'éducation qui sont en contact avec des jeunes savent ça. Ça fait partie de leur formation et c'est du bon sens. Ceux qui ne mesurent pas leur propos sont soient mal intentionnés, soit inapte à exercer ce genre de métier. C'est souvent plutôt du côté de la famille qu'on retrouve de "mauvaises "influence, même si je n'exclus pas que ça arrive aussi dans le cadre de l'école (ou autre structure qui travaille avec des jeunes, type colonie de vacances, club sportif, etc.)
“J'adore les huîtres : on a l'impression d'embrasser la mer(de) sur la bouche.”
Punchline sponsorisée par Necro, Roi des Grenouilles et Terreur des Surimis.