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Il y a bien heureusement très peu de monde lorsque Bloor traverse la cantine pour rejoindre le comptoir de la cuisine d'où il peut apercevoir Karuto. Les quelques Gardiens et Gardiennes présents sont assis du côté des fenêtres et sont bien trop absorbés dans leur conversation pour remarquer sa présence. Comme il s'y attendait, Feng Zifu est là lui aussi, il est assit bien droit sur sa chaise comme à son habitude, sur la table la plus proche de la cuisine, de Karuto, sa main droite portant une tasse de thé à ses lèvres. La fumée qui s'en échappe disparaît lorsque le Feng Huang souffle dessus afin de pouvoir déguster sa boisson sans craindre de se brûler avec. Le jeune homme s'approche et se courbe légèrement.
- B-Bonjour, Feng Zifu.
Le vieil homme l'observe avec son regard intransigeant, avant de poliment hocher la tête sans pour autant lui répondre. Bloor a soudainement très chaud, mais c'est déjà une étape d'accomplie. Il se tourne et continue vers le comptoir sur lequel est posé une petite clochette. Il se doute que Karuto va s'énerver si quelqu'un l'utilise mais après tout, si elle est posée là c'est bien pour s'en servir.
Bloor saisit la petite cloche et la remue doucement. La mélodie cristalline retentit et évidemment, le cuisiner râle avant de prendre le temps de se retourner.
- Bonjour, Karuto...
- Qu'est-ce qu'elle fait là, la brindille ?, lâche l'intéressé sans même lui laisser le temps de finir.
Le jeune Métamorphe est tenté de partir en courant, mais il ne doit pas. D'un côté, il n'a même pas eu le temps de bégayer et celui lui permettra de ne pas se confondre en explications.
- Je voudrais q-que tu me prennes en apprenti cui-cuisinier.
- Nan, j'ai pas que ça à faire d'avoir un cornichon comme toi dans les sabots qui ne sait pas faire une phrase sans bredouiller ! Dégages !
Bloor est à deux doigts de tourner de l’œil tant il a honte, mais heureusement et il lui en est reconnaissant, Feng Zifu s'approche et s'éclaircit la gorge pour faire signe qu'il va prendre la parole.
- Mon cher Karuto, je sais bien que ce jeune homme ne paye pas de mine, mais il me semble bien motivé, ce qui de nos jours, est plutôt rare pour sa génération. Pourquoi ne pas lui donner une chance ? Cela vous permettra de déléguer du travail et prendre un peu de temps... pour vous.
Bloor regarde Feng Zifu avec étonnement, mais quelque chose lui dit que si le vieux Feng Huang s'est plus ou moins porté garant, ce n'est pas pour le plaisir de le voir s'épanouir mais plutôt de lui en faire baver. Peut-être que la lueur amusée dans son regard en est pour quelque chose.
Dernière modification par Bloor (Le 23-05-2021 à 10h57)