(Re)bonsoir les Leifties ~
Le grand manitou m'ayant autorisée à inonder, j'inonde!OS ~ Lever de Soleil (Leiftan X Banafrit)
Attention aux spoilers! Ce texte se déroule durant les évènements de New Era
Le disque solaire montait paresseusement sous le regard émerveillé de deux Aengels insomniaques. Leiftan s'était assis dans l'herbe humide de rosée sous les premières lueurs de l'aube, rejoint quelques instants plus tard dans un silence respectueux par Banafrit.
Elle leva les yeux au ciel avant de poser sa tête contre son épaule, accueillant la douce chaleur de ce contact avec bonheur. Elle aurait reconnu cette sensation entre mille. Son corps sembla se fondre contre celui de l’Aengel, tandis qu’il passait un bras léger autour de sa taille.
Ils laissèrent tous deux échapper un léger soupir, tandis que leurs émotions se mêlaient un peu plus. La tendresse, la mutinerie, la joie et l’éclat de l’émerveillement glissaient les uns contre les autres dans leurs esprits liés.
Tous deux tentaient à moitié de se convaincre que c’était le spectacle qui leur procuraient de telles sensations. Mais de profiter ainsi de la présence de l’autre leur apportait bien plus d’apaisement qu’ils n’étaient prêts à l’admettre.
L’étoile solaire grimpait doucement dans le ciel, teintant d’une lueur irréelle les plaines d’El. Seul le chant de la brise venait perturber le silence révérencieux de l’endroit.
Banafrit ferma les yeux. Elle avait toujours trouvé une forme de… sécurité, auprès de Leiftan. Quand bien même il avait pu lui apparaître de façon inattendue sous sa forme de Daemon, quand bien même il lui avait ainsi fait peur un nombre incalculable de fois; elle n’avait jamais réellement senti l’étincelle primaire du danger allumer le brasier de sa terreur.
Elle avait toujours senti cette chaleur familière, accueillante, presqu’indéfinissable, qui venait caresser les portes de son âme et faisaient chanter son esprit.
C’était exactement cette sensation qui vibrait en elle à cet instant. Cette note unique de confiance, cette sensation d’être parfaitement à sa place. Elle en avait eu si peur, au début. Aujourd’hui, elle ne savait plus. C’était simplement… apaisant. Étrange, mais agréable.
Elle leva les yeux vers son compagnon d’une matinée, détaillant son visage tandis qu’il était perdu dans l’observation du ciel.
Il semblait s’être… adoucit. Le masque constant d’intéressement détaché qu’il abordait sept ans auparavant s’était brisé, laissant apercevoir un peu de cet homme blessé et solitaire qu’il était réellement. Elle pouvait décrypter la moindre de ses émotions dans les ridules qui se plissaient au coin de ses yeux quand il était inquiet, dans la façon dont les muscles de ses joues se tendaient sous la colère, où dans la façon dont ses lèvres s’entrouvraient en un ersatz de sourire quand il était heureux.
Elle devinait dans la décontraction de son visage son étonnement face au spectacle du soleil levant, son émerveillement enfantin et un relâchement involontaire de sa vigilance. Il avait d’ailleurs resserré sa main contre sa taille, la serrant un peu plus fermement contre lui, comme par inadvertance.
Elle le vit dans sa façon de la regarder, avant de desserrer doucement les doigts avec un air penaud.
Elle sourit en secouant la tête. Lisait-elle en lui si facilement, auparavant ? Cela avait-il réellement une importance ? Elle se perdait dans les traits du visage de l’Aengel. Elle leva la main, traçant doucement du bout de ses doigts le contour de ses sourcils froncés. Ainsi, ils assombrissaient l’émeraude de son regard de façon troublante. Quand elle ramena ses doigts à elle, elle lui offrit un sourire apaisant. Puis elle se leva au moment exact où le soleil allait atteindre son visage, lui offrant une main illuminée de ces rayons.
Il la contempla un moment comme si il ne savait pas réellement comment réagir, puis il glissa sa main dans la sienne d’un geste gracieux qui ressemblait à une caresse. La jeune femme frémit de plaisir avant de l’aider à se relever.
- Où… ?
L’Aengel avait incliné la tête, et sa longue tresse dévala son épaule en un mouvement que la jeune femme ne pu que suivre des yeux. Quand elle les releva vers les pupilles vertes de son interlocuteur, elle lui offrit un sourire mutin.
- Je ne vais pas te laisser mourir de faim.
Il sourit et les muscles de ses bras frémirent comme si il avait arrêté le mouvement de l’enlacer. Leurs mains étaient toujours logées l’une contre l’autre, mais c’était naturel. Nécessaire.
- Ce n’est pas la première fois que tu t’inquiète de mon appétit ainsi, rit-il. Je suis un grand garçon, pourtant.
Mais il y avait dans ce rire une étincelle de souffrance, une douleur profondément ancrée qui noircissait la moindre de ses pensées. La jeune femme ne releva pas la taquinerie, mais inclina la tête lentement, prononçant tout aussi doucement ses prochaines paroles pour ne pas l’effrayer.
- Évidemment. Tu n’es plus seul, Leif.
Il détourna les yeux comme si il n’y croyait pas. Comme si il refusait d’y croire.
Banafrit soupira, mais ne continua pas plus dans le pathos. Il lui faudrait du temps, des preuves, des répétitions.
Elle était prête à lui donner tout cela.
OS ~ Oublier (Leiftan X Banafrit)
Attention spoilers! Assurez-vous d'avoir fini l'épisode 22 de The Origins.
Ici, Banafrit et Ezarel filent le parfait amour, mais un évènement fait douter la jeune femme de ses sentiments envers Leiftan...
Aussitôt après avoir frappé, Banafrit recula en se pinçant la lèvre. Peut-être n’était-ce pas… La meilleure des idées. Peut-être vaudrait-il mieux qu’elle fasse demi-tour tant qu’il était encore temps, peut-être que….
Leiftan ouvrit la porte avec confusion, avant que son expression ne se fasse surprise.
- Bana...frit ? Que puis-je pour toi ?
La jeune femme inspira profondément. Puisqu’elle était là, autant aller jusqu’au bout.
- Je… Je voulais parler avec toi de ce qu’il s’est passé sur Memoria.
Le regard du lorialet se fit un instant fuyant, avant qu’il ne retrouve son assurance habituelle. Il ouvrit un peu plus la porte, avant de s’en écarter.
- Entre.
La jeune femme eut encore un instant d’hésitation. Elle n’avait jamais vu la chambre du bras droit de la Garde d’El, et dans ses conditions, alors qu’elle venait juste de renouer avec Ezarel… Le lorialet perçu son trouble, et ouvrit la bouche pour lui proposer un autre endroit, mais elle le prit de court en hochant la tête et en s’avançant dans la pièce.
Il marqua un temps d’arrêt, avant de refermer la porte et de l’inviter à s’asseoir sur le lit.
Elle se pinça à nouveau les lèvres, la tête basse, cherchant des mots qu’elle n’osait pas prononcer. Il lui laissa quelques instants, avant de poser une main sur son bras devant son mutisme.
- Dis-moi.
Elle frissonna à son contact.
- Je…
Elle leva enfin les yeux, les plantant dans ceux du lorialet avec cette détermination toute particulière qui la caractérisait.
- Quand nous avons combattu Marie-Anne. Mes mouvements étaient plus fluides, mes attaques plus fortes. Je sais que nous en avons déjà parlé, mais je ne t’ai pas tout dit.
Le jeune homme hocha la tête, l’invitant à continuer.
- Je… n’étais pas sûre. Mais… Mais il n’y avait pas que ça qui m’a perturbée. Il y avait…
Sa voix trembla, et elle s’arrêta. Mais elle en avait déjà beaucoup dit, et elle n’était pas du genre à s’arrêter au beau milieu du chemin.
- Leiftan, chacun de mes mouvements s’accordait parfaitement aux tiens. Je suis plus forte depuis que tu m’as fait cette transfusion, mais quand tu es là, cette puissance est encore décuplée.
Le lorialet ouvrit des yeux ronds, pris de court.
- Je n’avais pas remarqué, je…
La jeune femme secoua la tête, son souffle se faisant plus court.
- Je n’avais pas terminé. Et si je ne le fais pas maintenant, je n’en serai plus capable ensuite.
Il hocha la tête.
- Quand elle t’as… Quand elle t’a attrapé, qu’elle t’a étranglée, que tu ne pouvais plus te libérer, je…
Elle inspira profondément sous le regard de plus en plus sombre du jeune homme. Chaque nouveau mot qu’elle prononçait augmentait la gravité de son attitude, mais elle devait aller jusqu’au bout, aussi dur que ce soit.
- J’étais folle de rage, Leiftan. Folle et incontrôlable, comme si quelque chose au fin fond de mon âme s’était réveillé en cet instant. Comme si le seul fait de te voir… en… danger…
Elle éclata en sanglots.
D’abord paralysé, le jeune homme passa ses bras autour d’elle, la ramenant contre lui avec douceur. Elle s’agrippa à lui si fort, comme si elle ne supportait plus d’être seule et qu’il était la moitié qu’il lui manquait, l’air dont elle avait besoin pour respirer, l’étincelle de vie même qui l’animait.
- Je ne supportais pas de te voir ainsi. Et ensuite, même quand elle t’a lâché, je… Je la voulais morte pour ce qu’elle t’avait fait. Je la voulais morte. Je voulais qu’elle souffre au centuple, pour chaque instant de douleur. Chaque instant, qu’elle t’avait fait... subir.
- Chuuuut… Tout va bien maintenant.
Leiftan caressa son dos, ses cheveux, avec une douceur infinie. Une douceur tendre et désintéressée qui la perturbait au plus haut point, faisant redoubler ses pleurs.
- Tout va bien. C’est terminé, je te le promet. Elle ne fera plus de mal à quiconque, c’est fini. Je te le promet, je te le promet. Tout ira bien, Anam Cara.
Elle laissa échapper sa douleur et sa frustration dans les bras de cette homme qui avait toujours été là pour elle, et qui le prouvait encore en cet instant. Quand sa respiration se fut suffisamment calmée, elle reprit, sans pour autant oser lever la tête vers le visage de son interlocuteur :
- J’étais folle de rage pour ce qu’elle avait fait à Ezarel. Mais… Pour ce qu’elle t’avait fait à toi…
Elle n’arrivait pas à faire cesser ses tremblements. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez elle ? L’homme qu’elle aimait manquait de mourir sous le joug de cette traîtresse, mais elle sortait de ses gongs pour un autre ?
- Banafrit, regarde moi.
Elle refusa, se serrant un peu plus contre l’épaule du lorialet. Il ne la força pas, caressant une nouvelle fois ses cheveux avant que sa main ne glisse jusqu’à son menton et ne lui relève doucement le visage. Elle se laissa faire, lui laissant voir son visage plein de larmes.
Il s’avança comme pour embrasser le flot de ses pleurs, avant de se reprendre et de simplement les dévier de son pouce.
- Banafrit, c’était simplement la goutte d’eau pour toi. Après ce qu’elle avait fait aux enfants, à Merry, puis à Ezarel, la voir me faire du mal à moi as simplement fait exploser toute cette souffrance. Rien de plus. Sèche tes larmes, tout va bien.
Elle entrouvrit les lèvres, et elle vit le regard que Leiftan posait sur elle. Alors elle les referma et acquiesça, reposant le front sur cette épaule amie, essayant de calmer ses tremblements.
- Je ne sais pas, murmura-t-elle.
Il lui caressa les cheveux jusqu’à ce qu’elle s’apaise réellement et que la fatigue ne fasse s’affaisser tout son corps.
- Parfois, il vaut mieux ne pas chercher à savoir.
La jeune femme releva la tête.
- Tu as dit quelque chose ?
- Tu es épuisée. Tu devrais rejoindre ton compagnon.
Elle s’apprêta à protester, mais… Il avait raison. Sûrement devait-elle retourner auprès d’Ezarel et oublier tous ses questionnements. Peut-être qu’ainsi, le lendemain, ils seraient à nouveau lointains et futiles.
Les mots de Leiftan avait apaisée son âme affolée par des sentiments contradictoires. Elle se leva pour partir, mais… Une de ses mains se glissa dans celles du lorialet malgré elle, comme si son corps l’implorai de ne pas partir en cet instant. Comme si elle savait qu’une fois passée cette porte, ce pour quoi elle était venue s’effacerait. Qu’elle oublierai, qu’elle refoulerai dans un coin de son esprit les sentiments qui l’avaient envahie quand elle avait été aux côtés de cet homme à Memoria.
Mais… Mais n’était-ce pas pour autant la meilleure chose à faire ?
Il la regarda avec attention, tentant de déceler ses pensées. Peut-être y arrivait-il, d’ailleurs. Quand elle se pencha vers lui, elle avait prit sa décision. Elle voulait oublier. Reprendre une vie normale. Être le soutien et l’amour dont Ezarel avait besoin.
Elle glissa doucement ses lèvres sur la joue de Leif, en un baiser doux et empli à la fois d’excuses et de mercis. Puis elle se redressa et se dirigea vers la porte.
- Merci, Leiftan.
Ce merci englobait bien plus que son simple réconfort.
- Je serais toujours là.
Cette phrase englobait elle aussi bien plus.
Mais peut-être n’était-elle pas prête à l’entendre. Peut-être était-ce plus facile d’oublier.
Alors c’est ce qu’elle fit.
Elle referma la porte.
OS ~ A part (Leiftan X Banafrit)
Ce texte prend place durant les évènements de New Era. Pas de spoiler majeur, bien qu'il soit conseillé d'avoir fini l'épisode 30 de TO.
Elle se pinça les lèvres, regardant à distance cet homme qu’elle avait aimé plus que sa propre vie. Celui pour lequel elle avait accepté de pardonner la perte de tout ce qu’elle avait reconstruit sur Terre. Celui dans les bras duquel elle avait sauté à son retour, et qui n’avait fait que lui tapoter maladroitement le dos.
Elle soupira doucement en mélangeant le contenu de son verre, y trouvant une curieuse ressemblance avec le siphon de ses pensées qui ne la menaient nulle part.
Elle comprenait bien sûr. Sept ans étaient passés, il avait refait sa vie – elle aurait fait la même chose à sa place. Mais… Mais cet homme là n’était qu’un simulacre de celui qu’elle avait connu. Plus aucun amusement ne venait craqueler la façade de sérieux qu’il arborait en tout temps. Même quand un sourire éclairait son visage, ce n’était que pour un bref moment.
Etait-ce vraiment son sacrifice à elle qui l’avait changé à ce point ? Qui lui avait volé son éclat, à lui qui avait déjà vécu tant de douleurs avant elle ? Ou avait-elle été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase ? Peut-être était-ce plus complexe. Peut-être cette dureté était venu d’un peu de tout ça. Peut-être que depuis qu’il avait pardonné à celui qui l’avait poussé à se sacrifier, il ne pouvait plus la rejoindre elle. Peut-être ne pouvait-il plus se voir dans une glace depuis qu’elle était revenue.
Elle se demandait si il valait mieux insister. Elle lui avait laissé autant d’espace qu’elle avait pu jusqu’ici, autant par respect pour lui que par protection pour elle. Et elle l’aimait encore – ciel qu’elle l’aimait encore !
Mais peut-être était-ce réellement terminé. Peut-être n’avait-ils plus rien en commun, et peut-être était-ce mieux ainsi.
Elle finit son verre d’un trait.
Quand elle le baissa, elle ne pu que voir la silhouette de Leiftan qui s’avançait timidement à travers la foule. Il inclina la tête quand il capta son regard, et elle hocha la sienne en réponse.
Quand il arriva quelques minutes plus tard avec deux verres à la main, elle ne put que remarquer à quel point c’était plus facile, avec lui.
- Un délice des lagons, lui présenta-t-il en même temps qu’il lui tendait son verre.
Son préféré. Elle l’accepta avec un petit sourire.
Il s’assit à son côté et but quelques gorgées en silence. Mais il ne pût s’empêcher de remarquer que sa compagne de beuverie ne faisait que jouer avec son verre distraitement, le réchauffant entre ses mains alors que son regard était perdu dans la foule autant que dans ses pensées.
- Je comprends mieux, murmura-t-il.
Elle se contenta de l’interroger du regard.
- Ce que tu as pu ressentir en arrivant ici, la toute première fois. Cette barrière invisible entre eux et nous, expliqua-t-il en reprenant les mots qu’elle avait prononcé tant d’années auparavant.
- Excepté que nous sommes plus bienvenus que je ne l’étais en ce temps là.
Il haussa un sourcil, désignant la foule de la main qui tenait son verre, manquant de renverser le liquide sur la pelouse.
- Vraiment ?
Elle les observa à nouveau, se pinçant encore les lèvres dans sa réflexion. Elle ne pu s’empêcher de remarquer que Leiftan les observait – ses lèvres, comme elle ne pu s’empêcher de remarquer comme il détourna le regard avec douleur un instant plus tard.
- Tu as peut-être raison, admit-elle pour rompre le silence. Tout serait plus facile si nous n’étions jamais revenus.
Une grande tristesse l’envahi à l’admission de cette évidence. Tous ceux qu’elle avait aimé avaient refait leur vie sans elle. Peut-être serait-ils plus sage de partir. De recommencer, autre part. Mais elle ne savait pas si elle en aurait la force.
Pour aller où ? Chez les Fengh Huan ? Sa seule vraie amie de là-bas était ici. Chez les kappas ? Rejoindre Miiko, où qu’elle soit ? Elle devait bien se rendre à l’évidence : où qu’elle aille, elle restait en grande partie humaine. Et les humaines ne courraient pas les rues, à Eldarya. Encore moins les semi-aengels.
Les larmes lui montèrent aux yeux. Pour elle, le temps où elle faisait partie de leur groupe était hier encore.
- Mais je n’ai pas la force de les quitter.
Sa voix s’était cassée à la fin de sa phrase, alors qu’elle se refusait à regarder son interlocuteur. Elle aurait dû être heureuse d’être revenue, elle qui n’avait jamais voulu partir. Pourquoi était-ce si dur ? Pourquoi ne parvenait-elle pas à se comporter comme la jeune femme joviale qu’elle était avant ?
Les mêmes larmes brillèrent dans les yeux de Leif. Après avoir voulu leur perte, il avait fini par les aimer suffisamment pour les sauver. Mais si aujourd’hui on s’inclinait en moultes courbettes devant lui, il n’avait pas ici plus sa place qu’autrefois. Et pourtant… Alors, il entrouvrit les lèvres et murmura :
- Je sais.
Ils se regardèrent, la même émotion dans le regard, les mêmes pensées dans leur esprits, comme si ils ne formaient plus qu’un. Comme si il n’avait toujours formés qu’un, mais qu’ils l’avaient oublié.
Ce QG était leur maison. Mais tout avait changé, étaient-ils réellement encore les bienvenus ? Fallait-ils encore un peu de persévérance pour retrouver leur place, où se battaient-ils contre l’impalpable ?
Banafrit vint doucement caresser de ses doigts la main de Leiftan dans une tentative de se rassurer. Il tourna la paume, refermant doucement ses doigts sur les siens.
Un frisson la parcourut, tandis qu’elle maintenait le regard de cet homme qui s’était sacrifié avec elle.
- Ne me laisse pas, murmura-t-elle.
Un éclair de douleur passa dans son regard, mais il resserra ses doigts sur les siens.
- Tu auras toujours un foyer en moi.
Elle hocha la tête. Ça lui suffisait.
Ils passèrent toute la soirée ainsi, discutant poliment avec ceux qui venaient les voir, échangeant des regards quand les questions se faisaient trop douloureuses, divertissant les quelques enfants par des histoires de leurs deux mondes.
Quand Koori passa devant leurs mains liées, elle haussa un sourcil avec un sourire en coin. Mais ni l’un ni l’autre ne se souciait de tout cela.
A part. Ils étaient à part.
Autant se construire un cocon dans la douce soie de la compréhension de l’autre...
*
* *
La musique raisonnait jusqu’à l’extérieur des murs du QG ce soir là; une musique entraînante qui n’était pas sans rappeler les airs irlandais.
Banafrit avait apporté un grand soin à sa toilette, et elle fixait d’imposantes boucles d’oreilles en vérifiant une dernière fois son visage dans le miroir.
Elle était toujours très élégante, mais ce soir là elle était aussi divine que pouvait l’être une mortelle, ses formes encensées dans une longue robe bleu canard, soulignées de nombreux détails qu’elle avait mis plusieurs heures à ordonner.
Quand elle sortit de sa chambre pour aller toquer à celle de Leiftan, il en resta bouche bée – mais peut-être n’était-ce pas un bon indicateur, aux vues de la tendance du Daemon à la complimenter sur ses tenues à la moindre occasion.
Il avait fait un effort lui aussi. En fait, ils semblaient tous deux d’une beauté irréelle.
La jeune femme lui prit le bras en souriant, tandis qu’ils se dirigeaient vers la fête sans se presser, chacun dévorant du regard l’autre.
Les personnes qu’ils rencontrèrent sur leur passage chuchotèrent à leur vue, et un silence se fit quand il arrivèrent sur les lieux de la fête proprement dite. Ils ne firent que souhaiter le bonjour à tous d’un signe de main, avant de commencer à discuter avec entrain du dernier exploit de Karuto. Ensemble à chaque instant, rayonnants de la même lueur merveilleuse, comme un couple parfaitement accordé. Peut-être l’étaient-ils. Peut-être pas.
Quand Leiftan s’inclina devant elle pour lui proposer une danse, Banafrit lui offrit un magnifique sourire avant d’accepter sa main. Il l’entraîna vers la piste, sans parler. Ils n’en avaient pas besoin.
Les autres danseurs s’écartèrent à leur passage, mais ils semblaient ne pas s’en rendre compte. Ils dansèrent, et dansèrent toute la nuit, riant et chahutant comme des enfants sans se soucier vraiment des regards de ceux qui les entouraient.
Ils avaient toujours été à part.
Et ils avaient fini par y trouver leur compte.
Chrome lança un regard légèrement étonné à Nevra. Celui-ci avait donné le change toute la soirée, mais il contemplait désormais fixement le couple que formaient Banafrit et Leiftan sur la piste de danse.
Le jeune loup se rapprocha du vampire, lui donnant un coup de coude en arrivant à son niveau.
- Ta soirée se passe bien ?
- Tu n’es pas avec Karen ?
Outch. De mauvaise humeur, visiblement. Il leva les mains en signe d’apaisement.
- Bon, OK. Tu te décides à l’inviter pour une danse ou je vais chercher les alcools forts ?
Le vampire leva un sourcil hautain.
- Je ne vois pas de qui tu parles.
- Nev. Je te connais, je la connais, et je vous ai connu… Avant. Me fait pas croire que tu penses pas à elle là maintenant.
Le vampire haussa les épaules.
- Qu’est-ce que ça change ? Elle n’a plus besoin de moi. Et je n’ai plus besoin d’elle depuis longtemps.
Il crut que Chrome allait s’arracher les cheveux, et il constata son énervement avec hostilité, sans pour autant lui chercher des noises. Il n’était pas d’humeur à se disputer, ce soir.
Le loup souffla bruyamment.
- Fait comme tu veux, Nev. Tant que tu ne restes pas planté au milieu de la foule à faire le stalker. Comme tu l’as si bien dit l’autre fois, il y a des dizaines de filles qui n’attendent que toi.
Il ne tint pas vraiment compte de cette remarque. En fait, il continua à les regarder un moment. Le Daemon – l’Aengel, le reprendrait Banafrit – avait l’air… heureux. A sa place. Le moindre de ses gestes était doux envers sa partenaire, emprunts d’une affection révérante. Il l’aimait, c’était évident.
Peut-être le méritait-il, après tout. Peut-être méritait-il de se reconstruire, lui qui avait tant donné.
J'en profite pour lâcher un : Diante Evranï, c'est sublime!!
Bonne soirée ~
"Start over, my darling. Be brave enough to find the life you want
and courageous enough to chase it. Then start over and love yourself the way
you were always meant to."© Loplo