Salut o/

Je suis ravi si cet event te plait Florianne ! Et j'espère qu'il emballera plus d'une plume !
J'ai essayé de trouver des thèmes qui puissent titiller l'inspiration en restant un peu dans l'ambiance de ce mois d'octobre. Et ouiii, les challenges en plus, c'est vraiment pour mettre un petit plus. Un thème, bien qu'alambiqué, ça reste "simple" à contenter. Les défis en plus, ça se corse carrément ! (j'appréhende déjà les "n'utilise pas telle ou telle lettre" xD Qu'est-ce qui m'a pris ? ALED !)

J'adore ton texte ! Hahaha, j'imagine tellement la scène de ces deux filous, là ! J'ai envie d'avoir la suite maintenant et de savoir ce qui va se passer ! Tu nous propose la suite à chaque thème du jour ?

"Ecris nous une histoire en un mois !" Voila ton nouveau défi ! xD
Je déconne hein. Encore que, si tu le fais, je me régale !


Et je viens poster ma participation aussi.
Je ne précise pas qui est le personnage que nous suivons. Peut-être le reconnaitrez-vous. Si c'est le cas, dites-le moi, hein ! Mais le texte peut être apprécier sans aucun contexte. Normalement.

Jour 1 - Rituel (+ les mots Oeil, Vert et Fonte)

Placide Fascination

Chaque jour, c’est le même refrain, le même rituel. Il s’éveille avant l’aube, quand le ciel commence seulement à s’embraser. Son corps engourdi se réchauffe et de ses songes, il s’extirpe. Pourtant, il n’ouvre pas les yeux. Pas encore.

Il sent.
                    Il hume.
                                            Il écoute.

Seul entre les arbres, couché sur un matelas de lichen, la rosé humidifiant la fourrure épaisse de sa queue rousse, il observe le temps qui passe. C’est tout ce qu’il lui reste, du temps. Alors il en use comme bon lui semble. C’est silencieux dehors. Les clochers et les rumeurs des rues marchandes ont cédé leurs places au bruissement des feuilles et aux pépiements matinaux.

Doucement, les paupières se soulèvent sur un œil alerte. Pourtant, il le sait, le danger ne viendra pas. Pas aujourd’hui. Ni demain. Quand il décide de déplier ses membres salis de terre, c’est parce que son ventre réclame pitance. S’il a de la chance, il mangera avant le soir. Cette idée ne l’occupe pas longtemps, son esprit s’étiole ; il se lasse. Le vert des forêts qui exerçait autrefois une attraction fascinatoire sur lui est devenu placide. C’est silencieux dehors. Ca l’est depuis un moment, maintenant.

Il a oublié depuis longtemps les cris des fées. La peur a déserté son cœur et il ne se souvient plus du son résonnant des coups de feu. Loin du tumulte, loin des complots, il n’y a plus que le soleil qui perce la lisière pour distiller sur la fourrure rousse quelques ronds de lumière. Quand il retrouve sa peau d’humain, sans même y penser, il ne prend pas la peine de la couvrir de tissu. Il n’y a personne pour le regarder, pas même quand il approche des murailles d'albâtre de la cité. Il oscille entre homme et animal, peut-être perdu à mi-chemin. Même quand il marche sur deux jambes, ses pensées restent simples. Qui le jugera ?

Et quand il s’arrête dans ce qui fut jadis de verdoyants jardins, il enfonce ses pieds dans la terre. Rongé par la fonte des semis, le sol est devenu stérile. Plus personne n’y peut rien.

Plus personne…
                                 n’y peut plus rien.

Alors il relève les yeux. Il abhorre ces rues détruites. Il hait cette tranquillité que rien ne brise. C’est silencieux dehors. Ca le restera longtemps, maintenant.
Chaque jour, c’est le même refrain, le même rituel. Chaque jour, depuis ce jour qui a fait de lui, la dernière âme qui vive.

On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible aux yeux.

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Bonsoir !

C'est à quelques minutes de la fin de ce premier jour que je viens vous poster mon petit texte écrit lui aussi en catastrophe.
Je n'avais pas du tout envie de louper le premier jour de ce challenge super chouette !
Merci pour l'organisation, Waitikka !

Je ne suis pas une grande écrivaine, je suis même plutôt novice dans ce domaine, donc c'est un sacré challenge de faire un Writober cette année !

Pour ce premier thème, j'ai décidé de faire un petit texte léger et comique. J'espère qu'il vous amusera autant que je me suis amusée à l'écrire, hihi.



Jour 1 - Writober
Thème : Rituel
Défi : Utiliser les mots « Oeil, Vert & Fonte »
Nombre de mots : 628
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Le Baluchon

« Un soupçon de poils de bugbear, une larme de myconide, sans oublier l’oeil de…
- T-T-Tu fais quoi, Purral ? »

Comme s’il venait de se faire piquer par un Spadel, le purreko s’empresse de venir plaquer son coussinet sur le museau de son collègue.

« Tais-toi, malheureux ! Personne ne doit savoir ce que je…
- Laisse tomber, Purreru. Tu sais bien que chaque année, Purral déraille à l’approche d’Halloween. »

Lasse, Purral hausse les épaules, n’ayant pas la force de lutter face à la remarque de Purroy. Il se détourne de ses deux compères, avant de farfouiller frénétiquement dans les nombreux baluchons qu’il entrepose dans son échoppe.
Après plusieurs secondes de recherche, il se met à taper vivement de la patte arrière, agacé.

« Vous n’auriez pas vu un petit baluchon vert ? Vous savez, celui que j’utilise lors d’évènements spéciaux… »

Ses deux amis secouent la tête. Purral fait frémir ses moustaches, semblant se concentrer pour tenter de se rappeler où est-ce qu’il a pu égarer sa précieuse besace.

« C’est pas bientôt fini tout ce vacarme ? Je suis en train de créer la plus belle, que dis-je, la plus magnifique tenue de l’année. J’ai besoin de me concentrer. »

Purral s’approche, avant de sentir son coeur rater un battement. Il n’ose en croire ses yeux, lorsqu’il constate que Purriry est en train de coudre un vêtement à l’aide du tissus de son baluchon. Sans réfléchir, il se jette sur elle pour lui arracher l’étoffe des pattes.

« Purriry ! Ne me dis pas que…
- Eh ! Bas les pattes, mon minet !
- Qu’as-tu fais de ce qu’il y avait à l’intérieur ?!
- Ah… Tu parles de ces abominables fragments en fonte ? Jamon me les a acheté une petite fortune. Apparemment, c’est exactement ce qui lui manquait pour une nouvelle arme. Je n’allais tout de même pas refuser ces centaines de maanas. »

Les pupilles du félin se dilatent, prêt à ne plus répondre de rien. Pris d’un accès de colère, Purral se met à saccager la tenue que Purriry tient entre ses griffes. Les deux purrekos se mettent alors à se battre, sous les yeux décontenancés de leurs amis.
Sans plus attendre, Purreru part en courant, en quête d’un gardien qui pourrait venir interrompre ce chaos.

Au bout de plusieurs minutes, Jamon arrive à la hauteur des boutiques en quelques enjambées.
Semblant peser le poids d’une plume, l’ogre soulève aisément les deux vendeurs par la peau de leur cou.

« Purreru appeler Jamon. Purreru pleurer, donc Jamon courir jusqu’à bagarre.
- Ah, Jamon ! Explique à notre cher Purral que nous avons fait une merveilleuse affaire, cet après-midi !
- Purriry dire vrai, Jamon avoir…
- Sombre idiote ! Tu viens de ruiner des années de recherches en vendant pour quelques misérables maanas le dernier élément de mon rituel ! J’étais sur le point de mettre à exécution des litres de potion d’énergie ténébreuse. Un petit flacon se serait vendu hors de prix le 31 octobre.
- Hors de prix…?
- Oui, au moins trente pièces d’or la petite potion et cinquante pour la grande… et je ne te parle même pas de la somme en maanas ! »

Les deux purrekos se calment, le regard vitreux, toujours suspendus dans le vide.
Jamon les repose délicatement sur le sol, échangeant des coups d’oeils troublés avec Purreru et Purroy.
Silencieusement, le chef de la sécurité vient doucement déposer les quelques fragments qu’il a plus tôt achetés à la styliste.

« Vous parler de ça ? Jamon vous les rendre, si important pour vous. »

Purral se lève dans un bon, les yeux brillants d’émotion, avant de venir récupérer ses inestimables fragments, qu’il s’empresse de ranger dans son sac.

« Merci Jamon ! Halloween est sauvé ! »

. ⁎ * ☾ . ☽ . * ⁎ . ·· . ⁎ * . ☽ . ☾ * ⁎ .

Je m'empresse maintenant de lire vos textes !
J'éditerai mon message pour commenter, hihi.

Edit :

Florianne

J'ai trop aimé ton petit texte, il est très drôle !
Ça m'a beaucoup amusé que tu utilises l'expression " Oeil pour oeil, dent pour dent " car j'ai justement songé à l'utiliser pour le défi ! Donc ravie de voir que tu l'as placé dans ton texte, hihi.

Un peu comme Waitikka, je me demande si tu vas proposer une suite ?
En tout cas, ça donne envie de savoir ce qui est arrivé à ce malheureux Ezarel, ahah !

Waitikka

J'ai beaucoup aimé la douceur et la mélancolie qui se dégage de ton texte.
C'était vraiment agréable de pouvoir se mettre à la place du personnage, mais j'ai également ressenti la solitude qui le ronge.

Je me suis creusée les méninges pour essayer de deviner qui se cache derrière cette description, mais j'avoue avoir un gros doute.

Comme tu parles de fourrure et de queue rousse, tout semble pointer en direction de Purral, mais comme tu parles également de la part humaine du personnage, j'avoue que ça me perd complètement, parce que j'ai beau réfléchir (et fouiller le wiki d'Elda) je ne trouve pas de personnage (apparemment masculin) roux possédant queue et fourrure............

Je ne sais pas si tu comptes garder le mystère, en tout cas je suis très curieuse de savoir qui se cache derrière cette histoire !

Bonne soirée !

Dernière modification par Kietsu (Le 02-10-2024 à 01h00)

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❀ Sell-list ❀ Fakes Items [AS/Elda]  ❀ Commissions : On ❀ Vos créations (Merci ♥) ❀ [Recueil d'OS] Murmure ❀

Hello !

Me revoilà pour ce deuxième jour, qui m'a définitivement donné du fil à retordre...
Je ne crois pas avoir déjà fait l'exercice d'écrire un texte sans une lettre, donc c'était très intéressant (et rageant tant j'avais la sensation que mes phrases devenaient lourdes à chaque mot contenant un A que je devais modifier ahah).

Ce texte est lié à « Vide », OS que j'ai écrit pour mon recueil Murmure.



Jour 2 - Writober
Thème : Grenier
Défi : Écrire sans la lettre A
Nombre de mots : 168
____________________

Sourire ou périr

Oubli.

C’est depuis l’intérieur du grenier de ses souvenirs qu’il tente de se remémorer. Où peut-il bien dissimuler ses expériences ?
Il oublie. Tout le temps.
Comment survivre lorsque ce qui vous fut enseigné en premier, dès le début de votre existence, s’est envolé de votre esprit ?
Plein de questions. Il s’en pose tellement.
Difficile de progresser, lorsque votre personne préférée possède en son nom ce qui s’est éclipsé de vos lèvres. Lui fut bercé d’un prénom qui commence d’une lettre qui, de mémoire, clôture une suite de vingt-six lettres.
Tout ce dont il se souvient, c’est qu’elle est l’héritière du Phénix.
Enfin, il croit. Sûreté de ses pensées n’existe plus.
Trouble le ronge, puisqu’il ne peut se remémorer quelle fut cette fichu lettre qui débute identiquement une suite de voyelles.
Les vestiges de son histoire lui donnent le vertige.

« Zifu ? Tu m’écoutes ? Tu te souviens de cette personne ?
- Oui oui. »

Il sourit.




Puis
     o          u
            b

       l


          i


  e
      .
.
    .

. ⁎ * ☾ . ☽ . * ⁎ . ·· . ⁎ * . ☽ . ☾ * ⁎ .

Commentaires

Waitikka

Aaah, merci d'avoir éclairé ma lanterne !
Effectivement, je n'étais pas prête de trouver, puisque je ne connais pas ton univers !
Hâte de le retrouver dans tes prochains écris, dans ce cas. (:

Florianne

Trop sympa ton texte du jour !
En quelques phrases, tu as réussi a instaurer une ambiance bien glaçante... Je n'ai pas envie d'y mettre un orteil, dans ce lieu bien flippant !
Bravo à toi d'avoir réussi le défi du jour, camarade !

Et pour répondre à ton message, ne te casse pas la tête si tu n'as pas prévu de suite à ton premier OS ! La chute permet de tout imaginer ahah, il est très bien comme ça aussi !
En tout cas, suite ou pas, j'ai hâte de voir ce que tu vas nous proposer pour les prochains jours. (:

Bonne soirée !

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❀ Sell-list ❀ Fakes Items [AS/Elda]  ❀ Commissions : On ❀ Vos créations (Merci ♥) ❀ [Recueil d'OS] Murmure ❀

2. Grenier

    Tyrno Lelourche, riche excentrique reclus dans son manoir, avait eu la riche idée d’investir dans un grimoire de magie noire et de donner vie à son immense collection de poupées en porcelaine. Sur les sept domestiques qu’il employait, quatre avaient remis leur démission avant que les jouets ne se rebellent. Les trois derniers, peu désireux de finir en charpies comme leur ancien employeur, étaient parvenus de justesse à s’enfuir et s’étaient empressés de refiler le problème à des professionnels.

    Les professionnelles en question regrettaient d’être venues. Du sang coulait à grands flots d’une coupure plus impressionnante que dangereuse du front d’Alajéa, ses bras engourdis la lançait d’avoir passé les trois dernières heures à matraquer les poupées maléfiques à coup de tisonnier et ses vêtements étaient maintenant bons pour la cheminée suite à une rencontre inattendue avec une marmite de soupe aux champignons moisie. Plusieurs touffes de cheveux et une dent manquaient à Karenn. L’une de ses bottes avaient été perdue dans la bataille. Quant à Céleste, ses amies s’étonnaient de la voir capable de cavaler à travers le grenier. Nul doute qu’Ewelein l’enfermerait à l’infirmerie pour les trois prochains mois si elles parvenaient à rentrer au QG.

    La journée avait été très, très longue et elle était loin d’être terminée.

« Céleeeeste, hurla Karenn. Dis moi que t’as trouvé le foutu bouquin ! »

    Le grenier de feu Tyrno Lelourche était un amas sans nom de meubles pourrissants, de trouvailles étranges dont personne ne voulait, de toiles de spadels et de  poussière. Quelque part dans ce fatras, traînait le fameux grimoire de magie noire.
    Le bruit d’une pile de bazar qui s’écroule répondit à la question de Karenn. Cette dernière et Alajéa échangèrent un regard paniqué. La horde de poupées en porcelaine se jetaient contre la trappe, la percutant avec violence.  Que leur visage poupin se brise en mille morceaux n’avait pas la moindre importance pour elles. Elles ne voulaient qu’une chose : rentrer dans le grenier et les réduire en pièces. Karenn et Alajéa devaient s’y mettre à deux pour maintenir le trappe fermée : les poupées, déterminées, parvenaient à la soulever de quelques centimètres à chaque choc.

« Alors. J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle, s’écria Céleste de l’autre côté du grenier. Je commence par laquelle ?
— On s’en fiche ! Accouche ! »

    Les cheveux en pétard et grand sourire de maniaque aux lèvres, Céleste jaillit de derrière une montagne de bazar avec une sorte de sac à dos métallique attaché à ses épaules. Il était relié par un tuyau à une espèce de lance.
    Karenn, trop occupée à poignarder les petites mains de porcelaine qui se glissaient sous la trappe, ne la vit même pas arriver.

« Bon alors la mauvaise ! Le toit du grenier fuit et le bouquin a prit l’eau, l’encre a coulé… Il est illisible !
— Et la bonne, demanda une Alajéa à deux doigts de la crise de nerfs. »

    Karenn laissa échapper une flopée de jurons particulièrement colorée : les poupées venaient d’embarquer sa dague. Ses deux amies l’ignorèrent ; des choses plus pressantes requéraient leur attention.

    Le sourire de Céleste s’agrandit un peu plus.

« J’ai mieux que le bouquin. Me demande pas pourquoi ou comment, mais… »

    Elle leva sa lance et appuya sur un petit interrupteur qu’Alajéa n’avait pas vu de là où elle était. Aussitôt, des flammes immenses jaillirent de la lance.

« … le vieux Tyrno, il avait un lance-flamme, termina Céleste avec une étincelle de folie pure au fond des yeux. »

    Plus tard, une fois sorties en un seul morceau de la bâtisse en flammes, les trois amies se concertèrent sur des sujets passionnants telles que les sanctions qui attendaient ceux qui faisaient usage d’armes terriennes illégales pour réduire en cendres le manoir et une grosse partie du domaine de leur client. Après une réflexion intense, elles décidèrent finalement de mettre le tragique incendie qui réduisit la demeure de Tyrno Lelourche en cendres sur le compte des poupées. Et si Nevra, Valkyon, Ezarel et à peu près toute la Garde Étincelante ne parurent pas complètement convaincus par leur histoire de jouets incendiaires, ils eurent la décence de ne pas en faire la remarque.

    Ça avait, après tout, été une très longue journée.

Dernière modification par Almodis (Le 02-10-2024 à 21h22)

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[Lance][Leiftan] La Complainte du Daemon que Personne n'aimait

[Recueil d'OS] Esquisses

Salut o/

J'arrive à la bourre puisque je ne poste aujourd'hui que le thème du jour 2. MAIS je le fais avec le challenge "sans la lettre A" aussi.

D'ailleurs, je salue celles qui sont parvenues à le réaliser. C'était pas si évident en fait !

Bravo aussi à Almodis pour son super texte ! Même avec la lettre A, c'était une agréable lecture !

Je ne m'étends pas beaucoup, pardonnez-moi. Je passe pour poster en coup de vent avant de filer sous la couette qui m'appelle !

Jour 2 - Grenier (sans la lettre A)

Le refuge

Le ciel s’est teinté de pourpre et d’or lorsque le petit loup, tout jeune encore, se glisse entre les murs usés d’une vieille bicoque. Le froid grignote l’échine et lui vole des frissons. Le jeune loup revêt son blouson de poils, couleur des neiges, pour le préserver des froidures nocturnes.

Il est exclu de son foyer, puisqu’il est trop médiocre pour prendre une proie. Six hivers seulement qu’il vit et il sent le poids des épreuves futures comme du plomb sur son esprit. Ses géniteurs l’évincent, puisqu’il les répugne. Pourquoi son poil refuse de brunir ? Même en homme, ses cheveux pleurent et oublient toute couleur, comme ses cils. Seuls ses yeux se peignent d’une teinte vermeille qui terrifie même son espèce. Un loup, que le disque nocturne chérit trop ne peut signifier que leur fin.

C’est pourquoi, le petit loup, Red de son nom, prend une forme qui lui convient mieux, sur deux fois deux pieds et plus seulement deux. Il grimpe jusque sous les combles de cette vieille bicoque, où personne ne vient onques. Puis il se dissimule où les ombres sont reines et se roule en boule. Le froid le guette et son ventre grince. Il coince une truffe gelée sous une queue velue et s’endort.

Les poussières le recouvrent, les sons s’étouffent puisque dehors, tout dort. Ce grenier est vide de présence, seulement pour Red, c’est un refuge. Il n’y cherche nul souvenir. Tout ce qu’il veut, c’est une trêve, un peu de repos. C’est bien mérité, pour ce petit loup, que bientôt les crédules et les promeneurs lui créditeront de sombres histoires.

Pour l’heure, il rêve qu’un roi vienne, un jour, si le sort le permet. Et qu’ensemble, peut-être, il quitteront cet endroit odieux pour des terres qui épouseront, sur de longs mois, les couleurs de l’hiver.

On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible aux yeux.

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Bonsoir, bonsoir !

Chouette animation merci Waïti ! <3 Je ne vais sans doute pas tout faire mais je vais essayer de me motiver un peu ! :3

Je poste en express pour la satisfaction personnelle de n'avoir "que" 4 jours de retard au lieu de 5. (ouais, elle commence bien la motivation ! xD). Je reviendrais pour tout bien commenter, etc.

Jour 1 - Rituel
Défi : Utiliser les mots « Oeil, Vert & Fonte »
Nombre de mots : 778 (heureusement pour moi et mes pavés qu'on a droit à 2 pages word !)

Rituel

D’un revers de main approbateur, il congédia le serviteur. Tout était prêt, il était temps. Quittant son bureau, il se planta devant la baie vitrée. D’un œil languissant, il parcourut le paysage. La ville en contrebas, les collines, les eaux paresseuses du marais. Son domaine, pensa-t-il avec orgueil.
Un soupir résigné échappa au démon. Ses caisses étaient vides. Il était temps, en effet. Ce qui ne l’empêchait pas de détester tous ces simagrées. Vraiment, les gens ne se rendaient pas compte des efforts à déployer pour maintenir son train de vie. Les réceptions ! Les soupers ! Les acquisitions ! L’or vous échappait à une vitesse effroyable. C’était d’un ennui… ! Se détournant de la vue, il se décida à passer à l’action. Caressant au passage d’un doigt amoureux le marbre raffiné de sa cheminée, il quitta son bureau pour remonter un long couloir.

Son pas de propriétaire sûr de ses droits s’enraya soudain. À côté de la porte, juché sur une console laquée un félin le dévisageait. Un poil crémeux impeccablement lissé, un port de roi et des yeux d’argent sombre. Le démon sentit son estomac se tordre et sa nonchalance s’envoler. Croiser son trésorier alors qu’on allait chez l’usurier n’était jamais une sensation agréable. Sa contrariété n’émut guère l’animal. Un ronronnement lui échappa puis, sautant à terre, effleura son maître d’une caresse calculatrice et s’éloigna d’un pas conquérant. Un frisson le parcouru de la tête aux pieds.

- Quelle plaie ! Helviti, nourrissez-moi cet animal !
- Bien Monsieur, répondit le domestique qui attendait dans l’ombre, Monsieur a-t-il besoin d’autre chose ?
- Non, non, disposez. … Et qu’on ne me dérange pas ! Je ne suis là pour personne.
- Comme Monsieur voudra.

Sans un regard pour le domestique qui s’inclinait, il pénétra dans la pièce, le contrôle de ses nerfs retrouvé. Il s’agissait d’une simple formalité après tout. Il avait effectué le rituel des dizaines, des centaines de fois !

Il jeta un regard appréciateur aux poudres, aux pierres, aux bougies et à la craie, soigneusement disposés, se débarrassa de son veston d’un geste négligeant et s’installa confortablement sur les coussins de velours vert, prévu à son intention. Le rituel commença ensuite : répandre les poudres, avec lenteur et dans l’ordre ; tracer les signes porteurs de pouvoir, avec exactitude ; porter les joyaux à la fonte, avec respect. Le tout bercé par la voix caverneuse du démon. L’essentiel était dans la psalmodie. Trop rapide, les formules resteraient sans effet. Trop lente, sa vigilance lui ferait défaut.
Plus le temps passait plus la lumière tremblotante des bougies s’amenuisait. Mais cela n’avait pas d’importance car les lieux s’emplissaient également d’une brume opaque. Dense comme une purée de bois elle engloutissait tout. Tout sauf son petit espace, sur ses coussins de velours il était à l’abri. Tant qu’il ne sortait pas de son cercle. Et puis vint l’instant où les bougies moururent dans un soupir. Il entrevit un mince filet de fumée puis ce fut le noir complet. Et le silence. Sa discrète psalmodie le brisa avec fracas.

Ô puissants de l’autre rive, Entendez mon appel,
Vous qui parcourez les steppes infernales, Entendez mon appel,
Vous qui manger à la table du Maître d’en bas, Entendez mon appel,
Vous, joyaux sans prix, Entendez mon appel,

Enfants d’argent, Entendez mon appel ! Je cherche serviteur.

A celui qui daignera entendre mon appel, j’offre paiement.
A celui qui daignera entendre mon appel, j’offre sang, chair et âme.
Car le serviteur d’en bas jamais ne sera inférieur au maître d’en-haut.

Que celui qui daignera entendre mon appel exige, je donne.

Et ce fut l’attente. Elle ne fut pas longue. La fumée se fit plus dense. Il se mit à flotter dans l’air comme une odeur de renfermé. Puis vinrent les chuchotements, les frôlements. Comme une agitation au loin, il put sentir leur présence. Mais ses yeux ne pouvaient percer l’obscurité. Et soudain, le voile de brume se déchira. Deux billes d’argent le dévisageaient. Il ne distinguait rien de plus.

Museau au vent, à ton appel j’ai accouru. Je cherche passeur, tu cherches serviteur.

C’était au tour du matagot, tapis dans l’ombre, d’exiger. Et il exigea. Un marché. Des réponses. Dans chaque recoin de l’esprit du démon, il déversa sa litanie entêtante.

Mes yeux sont d’étoiles. Mon pelage de soie. Mes griffes d’acier.
Ma valeur est sans limite. Mon exigence sans fin.
Je suis Chat d’argent. Et toi, qu’es-tu ? Que veux-tu ?

Encore et encore… Jusqu’à obtenir satisfaction…

…Mes yeux sont d’étoiles…
                                                                                                          ….Mon pelage de soie…
                                                                   …Mes griffes d’acier…
                ….Ma valeur est sans limite.                 
                                                                                                                    ….Mon exigence sans fin.

                …..Je suis Chat d’argent.                     
                                                                                                      …..Et toi, qu’es-tu ?

                                                        ….Que ….veux-tu ?

Bonn soirée !

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« Les plus jolies choses du monde ne sont que des ombres. » Charles Dickens

Hey hey

Oh Caprix ! Comme je suis content que tu passes sur le topic et si tu apprécies l'animation alors je suis joie !

Ton texte est très joli ! J'ai adoré le lire la litanie du Chat d'Argent a ce petit quelque chose d'oppressant, d'interdiction de ne pas y répondre. J'ai très envie d'en connaitre la suite, du coup !


Pour ma part, je viens vous délivrer mon texte du jour 3 et celui combiné du jour 4 et 5.

Jour 3 - Poison (Inclus 3 personnages)
Quid : Saurez-vous identifiez ce 3e personnage, qui est l'Autre ?

L'Autre

Dans le couloir sombre, le cliquetis du vieux trousseau se répercute sur les pierres froides et humides au rythme de ses pas. Il pourrait être parfaitement silencieux, mais il ne sait que trop bien comme l’annonce de son arrivée fait trembler le petit animal. La moisissure rampe du sol au plafond et aurait dévoré la lumière des lanternes si toutefois elles avaient été allumées. D’aussi loin qu’il se souvienne, Fawkes ne les a jamais vu allumées et il n’a aucun droit de demander à ce que ça change.

Il vit dans la petite cellule, avec son jeune frère, depuis que son père a été massacré sous ses yeux en guise d’avertissement et que sa mère a été emportée. C’était il y a un an, peut-être deux. Sa mère a été une bonne femelle en mettant au monde deux petits esclaves, mais maintenant, elle est usée et elle va servir à autre chose. Fawkes ne connaît pas le nom de son maître, celui qui le possède depuis sa naissance. De toute manière, il n’aurait pas le droit de le nommer, sous peine de recevoir cent coups de fouet et bien que ce ne soit pas grand chose, il préfère éviter tout sévices supplémentaires.

Pourtant, il reconnaîtrait ces pas vaporeux entre mille et il tremble déjà. Son petit frère, de huit ans son cadet, à peine âgé de neuf ans, lui accroche le bras.

– Le laisse pas t’emmener… pleurniche-t-il, le nez sale.

Fawkes ne dit rien, parce qu’ils savent tous les deux que toutes les supplications du monde n’y changeront rien. Lui, c’est Warde. Et quand Warde décide, Warde obtient. Et si le jeune goupil se tait, c’est aussi parce qu’il sait que sa voix trahirait sa peur et il veut se montrer courageux pour son petit frère. Il se répète dans son esprit que ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Un moment où Warde poussera toujours plus les limites de sa tolérance à la douleur, les limites de ce qu’il peut supporter. Le spectre sait s’y prendre pour explorer un corps et ses frontières sans trop l’endommager. Fawkes se souvient bien de la sensation des doigts intangibles sur sa rate alors que sa peau n’avait même pas été entaillée…

Warde instille en Fawkes, cette peur, cette répugnance. Ça a toujours été le cas, depuis que son petit corps d’enfant a été capable de supporter ses expériences. Et il a demandé lui-même à ce que ça continue. Pour épargner son jeune frère. Ça coule, au goutte à goutte en lui. Ça s'insinue profondément. Le poison de la haine qui gronde et qui force sa peau à se piquer de fourrure. Warde le sait, que Fawkes n’a pas le choix s’il veut guérir de ses mauvais traitements. Il doit changer pour quérir ses capacités de guérison.

Ça fait mal quand les os sortent de leurs cavités et pivotent. Mais c’est toujours moins douloureux que le toucher de Warde. Ca tiraille quand toute sa fourrure perce sa peau et que son museau s’allonge pour former une gueule. Mais c’est toujours préférable à laisser les entailles à vif sur son corps. Warde le sait. Et c’est ce qu’il veut. Il aime son petit garou, c’est son préféré. Il aime plus encore quand il pleure en silence, parce qu’il arrive au bout de ce qu’il peut supporter et doit faire appel à…

L’Autre.

Le monde d'en-haut

Un habitant de la surface ne l’aurait pas repéré. Par l’expérience et par l’espèce, Kophyn était une ombre parmi les ombres. Sa peau anthracite et ses longs cheveux blancs semblables à des fils de soie, marquaient immanquablement son appartenance au peuple drow. Nul n’aurait pu le démentir et cela lui assurait une certaine forme de solitude quand il se rendait à la surface, dans le royaume de ses cousins, les hauts elfes. Il effrayait, il menaçait.

Le monde de là-haut était un miroir inversé du sien dont l’horizon était l’axe de disymétrie. Tout y était si éblouissant que le drow ne pouvait progresser de jour. Lui qui voulait tant fuir l’obscurité silencieuse de l’Outreterre, voila qu’il était servi. Mais il n’avait pas escompté que l’hostilité de la surface serait d’une autre nature que celle de ses frères.

Les peuples y étaient faibles, craintifs, vulnérables. Piller leurs richesses était incroyablement aisé, dérober leurs vies ne demandait aucun effort. Kophyn ne rencontrait aucune résistance quand il gagnait les territoires des hommes. Pourtant, on lui avait vendu les mérites des bataillons de la surface. La véritable menace venait de la nature elle-même. Du ciel et du soleil. De la chaleur sèche qui épuisait. Le bruit était tel que le jour s’avérait assourdissant, tant loin des villes qu’en leur cœur. Kophyn restait tapi dans une cave durant les heures harassantes. Il tentait de trouver un peu de sommeil, serrant dans sa main, ce vieux collier que son mentor lui avait confié avant qu’il ne parte pour la surface.

C’était là alors le théâtre de sa nouvelle vie, lui qui avait décidé de quitter les tréfonds de l’Outreterre. Kophyn ne savait pas encore s’il regrettait, mais même si c’était le cas, cela ne changerait rien. Il avait prêté serment à sa Déesse. Revenir dessus était aussi sacrilège que se couper les cheveux. Alors quand la nuit venait, il se hissait sur un haut toit pour observer, guetter et cibler. Et puis, quand il avait choisi, il souriait. Parce que la joie pour lui, était de faire pleuvoir sur ce monde de lumière toute les ténèbres qu’il avait toujours connu, jusqu’à ce qu’enfin, la surface soit un miroir fidèle du monde d’en bas.

On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible aux yeux.

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Hello

Je passe poster ma réponse pour le prompt Théâtre. Il y est question d'Herrah, une OC que j'ai créé pour un RP qui n'a jamais abouti.
Je me suis dis que c'était l'occasion de la ressortir

5. Théâtre

    Assise à son miroir, Herrah rajusta le col de sa chemise, passa ses longs doigts griffus dans le plumage de son crâne, puis retoucha légèrement son maquillage. Ce soir, elle incarnait Adrien, l’amant terrien de la princesse elfique Elindra dans l’opéra du même nom. Elle connaissait chaque air, chaque chanson ; c’était loin d’être la première fois qu’elle incarnait ce rôle. Elle le connaissait très bien. C’était même pour cette raison que la Garde d’Eel l’avait approché quelques jours plus tôt. La Divine Aube a été détruite dans un incendie. Des dizaines de personnes, dont presque tous les membres de la troupe qui se produisaient, ont trouvés la mort ce soir-là lui avait expliqué Nevra, le chef de l’Ombre. La Divine Aube a été reconstruite à l’identique, puis abandonnée quand il est devenu clair que les lieux étaient hantés.

    Quelqu’un souleva le pan de tissu qui séparait la tente d’Herrah du reste du monde. Dans le reflet de son miroir, elle vit qu’il s’agissait du chef de l’Obsidienne. Valkyon, se rappela-t-elle. Sa venue ne pouvait signifier qu’une chose : l’heure de monter en scène était venue.

« Aurora ? »

    À l’appel de son nom de scène, Herrah se tourna vers lui. Valkyon lui offrit une sourire rassurant.

« Vous êtes prête ?
— Autant que possible, je suppose, lui répondit-elle avec une grimace. Ce n’est pas exactement le… Genre de performances dont j’ai l’habitude. Ni le genre d’artistes avec lesquels je travaille.
— Vous ne serez pas seule à l’intérieur… Nos forces sont déjà en place pour assurer votre protection si les choses tournent mal. »

    Ces mots ne suffirent malheureusement pas à apaiser les battements frénétiques de son cœur. Avec une grande inspiration, Herrah se leva de sa coiffeuse et sortit de la tente, Valkyon sur les talons. En silence, ils se dirigèrent vers l’entrée de la Divine Aube.
    Malgré les ravages du temps et l’odeur de moisissure qui flottait dans l’atmosphère du théâtre abandonné depuis longtemps, l’ancienne beauté des lieux perçait toujours à travers les années de poussière, d’humidité et de plantes qui la recouvrait. L’escalier monumental qui menait à la salle de spectacle et les colonnes en marbre du hall d’entrée demeuraient aussi impressionnants qu’à leur apogée. Ici et là, quelques dorures subsistaient et les rares lustres de cristal encore au plafond étincelaient à la lumière du couchant.

    Le prélude d’Elindra et Adrien résonnait déjà derrière les portes de salle de spectacle. Bien que le personnage d’Herrah n’apparaissent qu’à partir du milieu du premier acte, elle et Valkyon pressèrent le pas. Ils passèrent pas une petite porte dérobée et empruntèrent de petits couloirs sombres et inquiétants, bien loin de la beauté des parties accessibles au public de la Divine Aube. Ils se retrouvèrent en coulisses. Une fois arrivée à destination, Valkyon lui chuchota bon courage, à son tour, se mettre en position.
    Une fois seule, Herrah s’approcha à pas de loup de la scène. Elle risqua un coup d’œil dans la salle de spectacle, vers le public. La jeune femme ne voyait pas le moindre gardien, mais elle savait qu’ils étaient là, quelque part, prêts à bondir à sa rescousse au moindre problème. Ce n’était cependant pas eux qui l’intéressaient, non. Dans le public, une dizaine de personnes, assises dans des fauteuils élimés. Attirés dans l’Aube contre leur gré et immobiles comme des statues, incapables de quitter le théâtre. Une audience captive dans tous les sens du terme.

    C’était pour eux, pour ces gens qu’Herrah ne connaissait pas, que sa performance devait être parfaite. C’était une question de vie ou de mort. Les ossements de précédents spectateurs encore plus malchanceux qu’eux gisaient dans les fauteuils autour d’eux.

    En lieu et place d’orchestre, une masse sombre fantomatique. À une époque, cet amas spectral avait été des gens. Des musiciens accomplis, avec des amis, des familles et des ambitions. Maintenant, ils n’étaient plus qu’un et ne pouvaient plus rien faire d’autre que de jouer encore et encore le même opéra. Une chose était sûre : malgré son inquiétant aspect, l’orchestre jouait divinement bien. Jamais Herrah n’avait entendu une aussi belle exécution d’Elindra et Adrien, et aucune autre qu’elle entendrait dans le futur ne pourrait l’égaler.
    La troupe ne semble pas savoir qu’ils sont morts, ni même que leur public ne veut pas être là., lui avait dit Nevra le jour de leur rencontre. Pour autant que l’on puisse dire, ils ne veulent qu’une chose : finir leur représentation en présence d’un public. Sauf qu’ils ont un problème : le chanteur qui campait le rôle d’Adrien a survécut à l’incendie.

    Peu à peu, le prélude s’estompa, puis s’arrêta tout à fait. Il y eut quelques secondes de silence, puis l’orchestre se remit à jouer. La première scène d’Elindra et Adrien commençait pour de bon. Une femme translucide, vêtue d’une robe de mariée en lambeaux et couronnée de roses fanées apparut. Le cœur d’Herrah rata un battement en la voyant : Elindra elle-même. Ou plutôt, le fantôme d’une défunte chanteuse, piégée dans le tout dernier rôle qu’elle ait jamais tenu. Elle avait une voix enchanteresse. D’autres spectres apparurent au fur-et-à-mesure que l’opéra avançait, au fil du défilement des personnages.

    Aucun d’eux n’occupait le rôle d’Adrien.

    Jamais ils ne pourraient finir Elindra et Adrien sans ce personnage. Ils ne pouvaient même pas terminer le premier acte… Pas sans aide, en tout cas. Alors que la musique de la quatrième scène laissait place à celle de la cinquième, Herrah se redressa bien droite et prit une grande inspiration. Elle entra sur scène et endossa le rôle d’Adrien avec une assurance qu’elle ne ressentait pas.

    Pour la première fois depuis longtemps, la représentation sans fin d’Elindra et Adrien ne recommença pas à la cinquième scène de l’acte un. Elle poursuivit son cours.

    Et tandis qu’elle échangeait avec Elindra, Herrah espéra très sincèrement que sa performance suffirait à donner le repos à ces artistes décédés et à libérer leur public.

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[Lance][Leiftan] La Complainte du Daemon que Personne n'aimait

[Recueil d'OS] Esquisses

Bonjour

Almodis, ton texte est très beau. J'aime tout particulièrement comme le texte nous dévoile les choses petit à petit. Au départ, je m'attendais à une représentation hommage ou bien à la toute première nouvelle représentation dans un lieu rénové. Et finalement, on y est pas tout à fait, mais c'est tout à fait louable et beau comme scène !

Et tu as bien raison, le Writober est une occasion de ramener au devant de la scène nos OCs un petit peu oubliés


Pour ma part, je viens pour présenter un très vieil OCs, Shaelynn (et son cheval Kaiso), qui sont des OCs issu d'un projet roman de fantasy qui date d'un gros paquet d'années. Voici un petit texte qui pourrait tout à fait être une part d'un chapitre et qui ne nécessite aucun contexte pour être lu et appréhendé.

Jour 6 - Obscurité (sans utiliser les mots Nuit, Noir, Ténèbres)

Le danger qui épie

Un craquement dans les bois la réveille.

Shaelynn ouvre un œil, elle ne dort jamais complètement. Elle sent contre elle, Kaiso relever son encolure. Le frison au pelage sombre dormait lui aussi, mais à présent ils sont tous les deux aux aguets. Les yeux grands ouverts, ils ne voient rien, pourtant, ils scrutent pour voir une image qui n’apparait pas. Ils ne sont pas des proies, mais ils connaissent les dangers et la présence des prédateurs. D’un en particulier, qui les suit depuis des lunes dans l’espoir de les dévorer.

Shaelynn lève les yeux vers un ciel d’encre. Si elle discerne quelques étoiles trop lointaines pour n’être plus que des éclats de diamants sur une étoffe de velours, elle ne trouve pas la lune que la lueur, peut-être, aurait été apaisante. Kaiso s’ébroue. Il vient frotter sa tête contre le bras de Shaelynn et elle sent ses naseaux frémir.

“Oui… ce n’était rien…” acquiesce-t-elle, la voix à peine plus élevée qu’un murmure.

Pourtant, si le cheval repose sa tête pour retourner à son repos salvateur, la jeune femme n’en fait rien. Elle reste là, les yeux grands ouverts à guetter. Les sous-bois sont bavards quand le jour s’efface et que la pénombre s’étire lentement jusqu’à tout recouvrir. Pour qui sait écouter et s’oublier, il y a plus d’un discours à entendre.

Shaelynn en est l’auditoire et elle le sera jusqu’au matin. Elle le sera jusqu’à ce que, à nouveau, le soleil rayonne de sa chaleur et chasse cette humide froidure qui coure le long des jambes et mord des doigts. Elle attend ce moment avec impatience. Alors elle se lèvera et reprendra sa route, avec son étalon.
Mais Shaelynn n’a pas peur de l’absence de lumière. Là d’où elle vient, c’est même chose commune. Ce qu’elle redoute, c’est ce qui s’y cache. Ce qui l’épie et qui se languit de connaître sa saveur.

Là, dans l’obscurité… tapis à quelques mètres d’elle, alors qu’elle ne le voit pas. Le danger veille sur elle. Il hérisse son échine et tétanise ses muscles. Il fait couler la sueur le long de sa gorge et rend bruyante sa déglutition. Il ne la chassera cependant que lorsqu’il fera jour, parce qu’alors, s’ajoutera le goût de la traque, la saveur de l’adrénaline, l’imperceptible fragrance de l’espoir d’avoir une chance…

On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible aux yeux.

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Bonsoir !

Bon vu que mon pic de productivité est en passe de plonger vers les absysses, je passe au moins poser mes commentaires. Un peu en vrac mais ils seront là. x)

Flo : J1 : Le petit rituel est rigolo, que de frustration de te voir t'arrêter avant qu'Ezarel récolte à la première heure ! J2 : Chapeau pour avoir écrit en respectant le défi ! Et c'est tout court, double chapeau ! :'D (par contre "ténèbres c'est féminin donc elles sont "reines" !)

Waïti : J1 : Faaawkouuunet ! Bébé ! <3 ToT Pourquoi il lui arrive toujours que des trucs tristes, même mort il est pas heureux, bouhouhou.
J2 : Bravo à toi aussi d'avoir réussi le défi sans "a" ! Oui, petit Red, rêve cela deviendra réalité ! <3 Il est tout doux ton texte j'aime beaucoup !
J3 : Rrrao, un petit renard sauvage ! Pauvre Fawkounet qui douille encore. T.T Mais je suis contente d'en apprendre un peu plus sur lui !
J4&5 : J'aime le nom de ton perso "Kophyn", c'est vrai et pimpant, même dans le texte qui surf sur la vague triste, c'est comme un cri joyeux qui retombe ensuite !
J6 : Une longue nuit en perspective pour Shaelynn ! Superbe texte encore une fois !

Et merci pour ton com' ! <3 Pour le coup la litanie je l'ai extraite d'un précédent texte et pour le coup il est plus impatient d'avoir une réponse. Par contre sorry, y'a pas vraiment de suite de prévu.

Kietsu : Ben pour une "pas écrivaine" tu t'en sors très bien. Et pas de pression, le but c'est de se faire plaisir avant tout ! J1 : La dynamique entre les purrekos est trop bien décrite ! On sent la fibre commerciale jusqu'au bout des pattounes.
J2 : J'adore le rythme de ton texte, tu arrives à faire monter l'émotion en quelques secondes. C'est tellement triste pour Zifu, ça m'a donné la larme à l'oeil.

Almodis: J2 : Brrr, ton histoire mon confirme que j'aime pas les poupées ! Par contre, je suis curieuse : le " sac à dos métallique", "relié par un tuyau à une espèce de lance", c'était quoi ? X) Un aspirateur ? un extincteur ?
J5 : Tu as bien fait de ressortir cet OS, j'ai beaucoup aimé ! Un vrai spectacle entre frisson et espoir !

Bonne soirée !

Dernière modification par Caprix (Le 08-10-2024 à 20h30)

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« Les plus jolies choses du monde ne sont que des ombres. » Charles Dickens

Hello

Caprix : Nan mais Fawkes... voila. Promis, dans son histoire à lui (la suite du Secret des Moraï en fait), il aura des trucs plus sympa x) Je suis content cela dit, si ça te plait d'en apprendre un peu plus sur son passé ^^
J'essaye un max de faire les défis, c'est pas toujours évident, mais c'est fun^^ Le temps me fait malheureusement un petit peu défaut ces derniers jours
Je crois qu'on connait tous mon amour pour les sonorités en K dans les noms de mes personnages >w<
Kophyn, je l'adore et pour la petite anecdote... c'est une simple orthographe différente du mot Coffin.
Puisque j'ai créé ce personnage pour un RP dont le point de départ était la mort de nos personnages. Donc... Coffin était de thème.

OOoh oui Shaelynn a passé une longue nuit. J'espère pouvoir la faire revenir par la suite ^^



Aujourd'hui, pour le thème du jour 7, je vous amène un OC que vous ne connaissez pas -encore que j'en ai créé une version Eldaryenne pour Apotheosis. Il n'a pas vraiment sa place dans l'univers d'Eldarya, mais il n'est pas nécessaire de connaître son contexte pour appréhender ce texte. De toute manière, je fais en sorte que ça puisse être lu sans contexte

Tout est assez imagé, flou et indistinct, pour refléter la perdition du personnage, mais je suis malgré tout très curieux de lire vos retours sur ce texte. J'aimerais avoir votre interprétation, savoir ce que vous y comprenez.

Jour 7 - Monolithe (un texte de 666 mots tout pile)

Sombre monolithe

Tout est sombre. Il n’y a plus de lumière, seules les ténèbres règnent en maîtresses. C’est un endroit profond, clos et assailli par une menace qui se veut perpétuelle. Les sonorités y sont diffuses, comme étouffées, presque assourdies. C’est un endroit familier, qu’il connait sans parvenir à le situer ou le localiser. Il connait, il le sent, mais il ne sait pas où il se trouve. Pourtant, il en a une vague idée, mais la rejette en bloc. La vérité le hante et l’effraie.

C’est la première fois qu’il voit. Il voit sans voir. Il voit au-delà des yeux. Il n’a qu’un souvenir flou de ce qui a provoqué sa venue en ce lieu : une émotion forte. Il sent encore la chair de poule sur des bras qu’il n’a plus.

Il n’a plus de corps.

Il ne peut avoir de corps, ici, puisqu’il n’est que substance. C’est une émotion et puis, une urgence de survie qui ne subsiste qu’en un instinct. C’est ça. C’est l’instinct de survie qui le cloître ici, dans ces ténèbres, prisonnier d’un corps qu’on lui subtilise. Seule l’odeur d’une allumette qu’on craque emplit son odorat. C’est entêtant.

Tout est sombre. Et pourtant, il distingue une forme, massive, qui trône dans cet espace qui lui est dédié. Tout autour, il devine une structure, une cage qui se meut à un rythme lent. Les barreaux s’éloignent. L’ossature craque doucement, et puis… l’espace s’amenuise à nouveau sans jamais comprimer cette forme massive. Ce monolithe aux angles courbes. Sa surface est faite d’un matériaux noir comme la nuit dont les arêtes reflètent une lumière qui n’existe plus ici bas. Ses abords se révèleraient tranchants pour qui oserait les toucher. Mais il n’y a personne. Personne d’autre que lui.

Quand le monolithe pulse, sa matière s’écaille et s’effrite, comme le torse d’un dragon dont les écailles s’écartent pour qu’il reprenne son souffle. Et ensuite, le monotlithe retrouve sa forme et la cage reprend son rythme, inlassable et continuel. C’est un temps qui est suspendu pour une durée étirée à l’image d’un élastique. Les minutes et les heures sont une invention qui n’a aucun sens ici.

Il veut retrouver la lumière, pourtant il sent que ce monolithe sombre a une tâche qui requiert toute sa présence ici. La roche colossale lévite devant lui, insensible au concept de gravité. Elle l’attend.

Alors il s’en approche, lève ses doigts blancs comme neige avec une audace qui n’appartient qu’à lui et puis, il la touche. Sa surface miroite et lui renvoie son reflet. Un reflet qu’il ne reconnait pas. Une sensation froide au bout de ses doigts le fait frémir. Il retire sa main, saisi d’une panique qui lui serre le cœur. Le monolithe grince et se comprime. Sa noirceur en est pressée et il réalise qu’il en a plein les doigts. C’est comme une huile noire qui colle à sa peau et qui gagne du terrain. Elle remonte le long de ses phalanges, rongent son poignet pour gagner ses veines et envahir son bras de l’intérieur. Il a beau reculer, jeter sa main, rien ne part. Sa voix elle-même s’est volatilisée et quand le poison noir gagne son visage, il sent le feu dévorer sa peau. Il brûle à l’intérieur et il ne peut hurler sa douleur. Sa vision se trouble, pourtant quand il relève les yeux, il voit très distinctement le monolithe face à lui.

Le bloc de roche tranchante n’est plus. Lavé de sa noirceur, ne reste qu’un organe palpitant, d’un rouge vivace aux battements réguliers, enfin libres. Il connaît cet endroit. Ca lui est familier, et pour cause…

Quand il ouvre enfin les yeux, il est étendu au sol. Un autre corps l’accompagne, dont la vie a été arrachée. Se redresser lui fait mal aux os et quand il lève la main, il peut voir que ses phalanges sont tâchées d’une étrange encre noire.

Il soupire.

                                  Et porte ses doigts à son sternum, qu’il a strié de griffures voilà bien des années.

                                                                                                                                                                                                                Il a mal au cœur.

On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible aux yeux.

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