Dernière modification par Lideathnar (Le 24-02-2023 à 22h44)

Bien le bonsoir !

Je m'approprie ces quelques mots

Un vol parfumé

L’été battait son plein proposant de fruits et fleurs aux milles et une couleurs. Cet éventail coloré fit tourner la tête à un jeune papillon fraîchement sorti de son cocon. Voletant à l’orée d’un petit bois bien feuillu, le petit insecte se laissa guider au gré de ses envies par la flore qu’il découvrait ici et là. Au détour d’un arbuste offrant à qui le désirait de jolis fruits en forme de goutte rougeâtre, comme s’ils renfermaient chacun une flamme, le papillon perçut une odeur sucrée aussi légère qu’une brise estivale, mais qui suffit à enivrer l’animal qui en chercha l’origine sans plus penser à autre chose. La senteur se précisait au fil de sa recherche : il s’agissait non pas d’un fruit, mais certainement d’une fleur. C’était si exaltant !

À vive allure, il déboula au milieu d’une clairière ornée d’ormes massifs sur lesquels plusieurs pieds de chèvrefeuille s’étaient développés le long du tronc. C’était de leurs fleurs que provenait le doux parfum sucré.  Après avoir fait le tour de la clairière pour profiter de chacune des fleurs blanches, le jeune papillon put observer le soleil se coucher par un puit de lumière au centre de la clairière. Le ciel rouge-orangé vint faire mourir ses dernières lueurs au creux de la clairière, sur la souche d’un arbre arraché. Néanmoins, le chèvrefeuille, qui entourait précédemment l’arbre, formait maintenant une alcôve qui accueillait et abritait un vieux livre du temps. Toujours attiré par le parfum floral, l’insecte vola jusqu’au cocon protecteur pour butiner les quelques fleurs qui en ornaient l’entrée.
Épuisé par son périple, le petit animal choisit de se poser sur l’ouvrage, en équilibre sur le dos du livre. Alors qu’il s’apprêtait à faire un petit somme, un vent violent se leva accompagné de quelques secousses. Les pattes et l’abdomen du papillon commençaient à se raider et se fossiliser. Une chaînette s’étendait peu à peu depuis les pages pour que l’un des maillons puisse se refermer sur le corps momifié de l’insecte. Le livre était à présent décorer d’un pendentif prenant la forme d’un minuscule papillon qui, à l’avenir, ne pourrait plus se laisser voler au gré des odeurs alléchantes du petit bois.

Pour la prochaine plume : animal ; amphore ; trompette ; planche ; recouvrir ; tuile

Dernière modification par Syllea (Le 31-07-2023 à 22h58)

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Le tesson n’avait en apparence rien de particulier.
Il était composé d’une terre cuite brun rouge banale, comme on en trouvait dans certaines tuiles de nos jours. Sa taille et sa forme ne donnaient que peu d’indices sur l’objet qu’il avait été autrefois. Un morceau d’arabesque le creusait et une trace de peinture rouge le parcourait, mais pour dessiner quoi ?
Geneviève se releva, essuya ses joues poussiéreuses et abandonna ses outils sur la bâche prévue à cet effet.
Les reliques qu’elle exhumait avaient patienté des siècles, elles pourraient attendre quelques heures de plus pour retrouver la lumière du soleil.
L’archéologue frappa sur ses cuisses pour faire tomber les particules terreuses et sablonneuses qui recouvraient son pantalon de travail et regagna la tente de repos. Plusieurs de ses collègues s’étaient aussi arrêtés pour bivouaquer. Un pack de petites bouteilles d’eau et une planche de découpe pour celles et ceux qui voulaient se préparer un casse-croûte y étaient laissés en libre service.
Elle s’assit avec un soupir de satisfaction et sortit un morceau de pain et de jambon de ses affaires, ainsi qu’une orange. Elle mangea lentement, le cerveau en ébullition.
L’énigme de l’artefact l’accaparait depuis un moment déjà. Son instinct s’était mis en branle dès que sa brossette avait révélé le fragment de céramique. Elle avait déjà déterré des coffrets, des morceaux de fresque, des restes de divers objets domestiques ; mais elle sentait que c’était autre chose que tout ça.
Alors qu’elle pelait son fruit, une idée lui vint. Elle rangea son pique-nique sommaire, salua ses coéquipiers et repartit sur le champ de fouille. L’aire délimitée pour la recherche était divisée en petites sections qui devait grosso modo calquer le périmètre d’une maison ancienne. Toute à son excitation première, elle avait gratté dans le même carré… alors que le terrain, la météo ou mille autres raisons auraient pu avoir séparer le tesson de son reste. Son équipe venait seulement de travailler l’endroit ; elle avait encore ses chances d’être celle qui mettrait la main sur le reste du puzzle.
Geneviève se plaça sur la zone voisine et commença son labeur. Et ainsi de suite, elle remua près de la moitié des zones. Quand, plusieurs jours plus tard, elle buta sur un pied en céramique, tout en longueur puis évasé comme un bec de trompette, elle ne cacha pas sa joie. Elle mit au jour une œuvre de poterie assez classique, quoique plus décorée que celles déjà déterrées dans la région. Ce genre d’objet servait en général à transporter des liquides – huile, eau surtout. Des bandes d’ornements colorées avaient résisté au temps. Le haut était quant à lui assez abîmé et plusieurs pièces manquaient en plus du tesson retrouvé, qui s’emboîtait parfaitement par ailleurs.
Mais deux détails l’interpellèrent : une figure bipède, avec une tête animale qu’elle n’avait jamais vu, se tenait sur le ventre du vase et portait quelque chose dans ses paumes. Il était cependant impossible de savoir quoi car la terre cuite avait éclaté sur sa couche supérieure. Aussi, un couvercle maintenait scellé le récipient.
Geneviève douta subitement de l’usage de l’artefact. Quelle divinité cela pouvait-il être ? Quel offrande tenait-elle ? Pourquoi maintenir fermée la poterie ?
Elle eut bientôt sa réponse.
Quand ses yeux se posèrent sur son contenu, elle eut un bref hoquet. Le petit disque d’argile qu’elle avait décollé doucement lui tomba des mains.
Et son cœur s’arrêta dans sa poitrine.
Celui dans l’amphore cracha tranquillement du sable et du sang coagulés depuis deux millénaires d’attente.

Dernière modification par LadyAyorin (Le 15-01-2024 à 21h30)

Bonsoir,

oh non, je suis arrivée trop tard
(ma faute bien sûr, je n'ai pas réservé le post et j'ai attendu des mois avant de m'y atteler)

je met tout de même mon texte avec les mots de Syllea

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Depuis 4 mois que nous étions sur ce site, je n’en pouvais plus de ne dépoussiérer que des fragments de tuiles recouvertes de sable. Inutile de gaspiller du carbone 14 pour trouver la période d’utilisation de ces morceaux d’argiles. Les toits de tuiles dans cette contrée du monde ne pouvaient remonter à plus de 200 ans. Bien trop récent pour ce que nous cherchions. Mais le passé est toujours important et peut-être que dans 2000 ans, ces morceaux de tuiles révèleront des choses sur notre époque à ceux du futur. Donc je dépoussière et je classe, comme la bonne petite archéologue que je suis.
Je pose la pièce que je viens de classifier sur la planche derrière moi quand la trompette annonce le déjeuner. Enfin, je meurs de faim. Je me lève pour rejoindre le réfectoire.
En sortant, je passe devant une amphore que mon mentor m’avait offert pour mon premier site de fouilles. Je caresse l'animal mythologique gravé dessus, presque effacé par les siècles qui me sépare de sa création. Je sais qu’un jour, je trouverais, moi aussi, une pièce d’exception, que j’en découvrirais son histoire et que je pourrais la partager au monde entier.
Mon estomac gronde et je soulève la toile de ma tente pour sortir sous le soleil.

Edit : je viens de lire le texte de LadyAyorin et je vois qu'on est partie sur la même situation ^^
(la faute à l'amphore probablement)

Je vais réservé les mots de LadyAyorin également

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J’adore l’urbex. Visiter des lieux oubliés et imaginer la vie des gens qui y habitaient. C’est une source d’inspiration incroyable. Dans ces espaces où le temps est figé, reste des fragments de vie qui racontent une histoire.
Comme ces pelotes de laine et ce début de tricot abandonné près d’une cheminée qui n’a pas vu de feu depuis des années. J’imagine une mère voulant réaliser un pull pour son enfant qui joue calmement devant le feu avec des soldats de plombs.
Ou ce rideau rosâtre qui vole mollement au rythme du vent qui traverse la fenêtre éclatée. J’y vois une femme attendant son époux, parti travailler aux champs et revenant bien tard dans son logis où une soupe chaude l’attend.
Dans une chambre où le sol est couvert de livres qui tombent en poussière, j’extirpe une gravure représentant un tableau de chasse qui devait être accroché au mur au-dessus du bureau. Je peux en deviner la trace plus claire sur le papier peint gonflé par l’humidité. M’apparaît un jeune garçon qui fait ses devoirs, mais dont l’esprit s’évade dans une chasse à courre, à la poursuite d’un élégant cerf.

Quand je sors de la maison, le temps s’est refroidit. Le soleil va bientôt se coucher, l’heure est parfaite pour quelques photos volées dans une atmosphère hors du temps, entre chien et loup, comme disait ma grand-mère.
Quand il fera nuit, je reviendrais pour écouter les voix du passé qui restent bloquées entre ces murs et qui sait, peut-être pourrais-je libérer certaines de ces âmes et leur offrir un repos au goût d’éternité.

et voici les mots que je vais proposer
livre, écouter, jaune, pluie, vol, perle (bon courage)

Edit: en regardant de nouveau les règles du forum, je me suis rendue compte que les textes devait faire 12 lignes minimum, c'est bien le cas sur mon fichier word, mais pas sur le topic. S'il faut rallonger, je le ferais.

Dernière modification par Angelcassidy (Le 07-04-2024 à 22h59)

Les Pirates des Tempêtes

— Oyé Oyé, matelots, bienvenu en Ouragan. Le Pays des Tempêtes où la pluie et le vent règnent en maîtres. Mon nom est Oscar Rain et je serais votre guide cette semaine.

Tasha, plongée dans son livre de contes ne prêtait aucune attention au reste du monde. Sous son parapluie la protégeant de trombes d'eau monumentales, elle poursuivait la lecture des aventures de Tom Nam, le plus grand explorateur de tous les temps. Contrairement à ses parents adeptes de croisières, hôtels et transats, Tasha rêvait de quitter les piscines et les bars pour se perdre dans les forêts et les océans à la recherche de trésors grandioses.

— Tasha, peux-tu écouter s'il te plaît ? supplia sa mère.

La jeune fille ne releva pas les yeux de son ouvrage.

— Tu es incorrigible ! houspilla son père, en lui arrachant le livre.

Une page se déchira et Tasha, le coeur meurtrit observa son précieux ouvrage terminer au fond du sac à main de sa mère toujours plus pâle. Les sourcils froncés, la jeune fille croisa les bras et regarda le fameux guide, responsable du vol de sa lecture.

— Sur votre droite, se tient la statue du Dirigeant d'Ouragan, poursuivit le guide, sans se laisser déstabiliser, alors que tout le groupe fixait cette famille des plus impolies.

Tasha entendait les murmures désobligeants à son égards et celui de ses parents. Son père serrait le poing pendant que sa mère baissait les yeux. Elle croisa le regard de la jeune fille blonde, habillée de volants et de froufrous de la tête aux pieds, protégée par un parapluie tout aussi volumineux.

— Depuis près de vingt ans, il s'assure de la prospérité de notre île bien aimé et fait régner l'ordre et la justice. A Ouragan, tout le monde est égaux et personne ne meurt de faim. Nous partageons équitablement les ressources et chacun contribue à la hauteur de ses capacités. Nous sommes une communauté soudée et altruiste.

La fille ressemblant à un marshmallow rose leva le bras et Tasha retint son souffle.

— Oui, jeune demoiselle.

— Pourquoi refusez-vous d'appliquer les lois de la Capitale ?

La bombe lâchée par une enfant de douze ans secoua le groupe, sauf ses parents, impassibles. Tasha sentait le complot à plein nez. Après tout, son professeur d'histoire lui avait appris que le gain de leur indépendance au travers de la pêche avait conduit à la perte de leur flotte armée. Vulnérable en apparence, leur seul moyen officiel de se protéger résidait à travers la protection de leur savoir et leur compétences en commerce et négociations.

Le guide ria jaune, il sécha les larmes au coin de ses yeux et afficha un immense sourire.

— Nous sommes fier de notre culture et de nos valeurs. Sans notre travail, aucun de vous ne pourraient déguster des poissons ou des crustacés bien frais. Nous cultivons également des algues et des coraux médicinaux. Nous savons gérer les tempêtes quelles soient météorologiques ou politiques. Nous n'avons pas connu de guerre depuis plus de cent ans. Les lois de la Capitale ne s'applique pas sur notre île et ne s'appliqueront jamais. Maintenant que ceci est clair, nous pouvons poursuivre la visite du port.

Tasha avait lu un grand nombre de livre et recevait une éducation de la part des meilleurs professeurs. Depuis aussi loin qu'elle s'en souvienne, la Capitale désirait conquérir Ouragan, mais n'y était jamais parvenu. Car, si l'île ne possédait plus de flottes armées, elle avait trouver un moyen de faire face à sa vulnérabilité. Des pirates non affiliés officiellement aux citoyens de l'île protégeaient les côtes et pillaient de nombreux navires égarés. Seuls ceux autorisés pouvaient naviguer sans risque, comme celui de Tasha. Et si les Ouragandais acceptaient la visite de nobles de la Capitale, ce n'était pas par bonté de coeur. Non, il existait une raison bien plus sombre qui sommeillait dans la cale de leur paquebot.

Dernière modification par ivicy (Le 19-08-2024 à 10h44)