Salutations très cher lecteur et très chère lectrice,

C'est un plaisir de vous accueillir ici.

Les routes s'entremêlent. Les sentiers se croisent et décroisent, tandis que des chemins se séparent.
Le passé construit le présent pour que celui-ci participe à l'avenir et lorsque tout semble se finalement rejoindre, on peut enfin conter l'Histoire.
Alors, par quoi voulez-vous commencer ? Le destin d'une jeune Humaine fraîchement arrivée ou le passé tumultueux d'une mercenaire à peine née.
Il n'y a aucune bonne route à emprunter, aucun bon chemin à braver. La vie est faite de choix et quand s'offre à vous la possibilité de voir l'histoire sous un angle différent, c'est à vous d'en décider.
Car, n'est-il pas intéressant de découvrir l'Histoire autrement ?



Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tenais à vous avertir que ce récit contient des passages « sensibles». C'est un univers parsemé de guerre, de perte, où il peut y avoir des passages sombres et des décisions difficiles.
Aussi, sachez que cette fiction n'est pas une suite de ma première histoire - cf : « Fais-moi confiance... à jamais » -, mais plutôt un retour en arrière avant l'arrivée de Norya (l'équivalent d'Érika dans le jeu). Vous n'êtes donc pas obligé de lire ma première fiction pour comprendre celle-ci.

N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire, en bien comme en mal, tout avis est bon à prendre et je serais toujours ravie de pouvoir échanger avec vous.

Si vous souhaitez faire partie de la liste des prévenus, vous pouvez m'en informer en commentaire ou par message privé, je me ferai un plaisir de vous avertir de la sortie des chapitres !

Liste des prévenus

Leïa

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Cette histoire est en cours d'écriture et devrait être composée deux parties, d'un prologue et d'un épilogue.

Prologue, post 1, publié
Partie I, post 2, en cours de publication
Partie II, post 3, à venir...
Épilogue, post 4, à venir ...



Le monde d’Eldarya est vaste et regorge de territoire encore inexploré. Comme il est si facile de s’y perdre, il convient de se munir de son pachemin cartographié.

Carte d'Eldarya

Il y a des chants qui résonnent encore, des tambours qui cognent et des ossements secoués, ils sembleraient que les mercenaires n'aient jamais cessé de chanter. Vous entendez ? Ces cris, vibrations, échos, scandés. Vous percevez ? La chaleur du feu alimenté, leur ferveur guerrière et leur soif de liberté. Un son, le leur, ressentez...

Symphonies

   

Certains d’entre-vous ont souhaités laisser une trace de leur passage. Je les remercie infiniment de leur gratitude et espère que leur offrandes vous plairont tout autant qu’ils ont fait fondre mon cœur.

Offrandes

Tenue Irine réalisée par @Leïa

Elle n'a pas choisi d'être mercenaire. Sa race, sa famille, sa devise...tout cela lui a été transmis à la naissance et constitue sa première identité aux yeux du monde. Mais, entre n'être rien ou devenir quelqu'un, il lui suffira d’un choix. Seulement, quand intervient, enfin, le moment de prendre cette décision, la peur s'en mêle, le doute émerge et l'incertitude du devenir donne le vertige.

Dans un monde où les conflits politiques font rages, elle cherchera à trouver sa place. Une autre, différente de celle qu’il lui avait été attribuée. Car, chaque rencontre à son importance, chaque mot doit prendre son sens et il lui sera inutile de garder les yeux fermés.

Prologue : Le jour où tout a basculé

           À la nuit tombée, nous avions décidé de rentrer pour éviter d'être repérés. Après avoir inspectés les lieux, camouflés parmi la végétation des montagnes, nous pénétrâmes enfin dans notre grotte.

-    Chasse terminée ! se réjouit l'un de mes compagnons en déposant ses bêtes à l'entrée.

Sans un mot, je déposais mes armes au coin du feu pour commencer à dépecer l'un des lapins, tout en accordant un moment de répit aux trois hommes m'ayant accompagné. Sans discuter, les Berserkers s’empressèrent de rejoindre les mercenaires restés au repaire, des éclats de rire gras résonnant rapidement entre ses quatre murs de roches humides.

Nous avions établi notre planque dans l'une des grottes des montagnes de Phalael. Jusqu'à présent, aucun membre de l'armée de Markus ne savait où nous nous étions installés, ni même que nous avions quitté le territoire d’Acragas pour fouler ces terres. Les quelques rondes maintenues par la Garde d’Eel n’étaient clairement pas suffisante pour nous faire reculer.

Bien que je ne regrettais nullement la chaleur désertique de la ville d’Azalonne, la pénombre et la moiteur des cavernes ne m'avait pas manquée. Je n'avais alors qu'une hâte : mettre mon plan à exécution et partir.

Je tirais fermement sur la peau de la bête, avant de l'embrocher sur une pique en bois pour la mettre au feu et, au-delà de l'agitation de nos hommes fiers de notre prise du jour, sentie que l'énervement de notre chef était à son paroxysme.

-    Où est Liv !? hurla-t-il

Je préférerais éviter d'entrer dans leur conflit, même si je savais que je ne pourrais pas y échapper bien longtemps. Aussi, je ne détournais pas le regard de ma tâche dans l'espoir qu’il m’oublie. Seulement, comme je le pressentais, il me saisit par les épaules pour me redresser vivement face à lui. Son regard sombre me transperça, dissimulé derrière ses mèches rebelles d'un noir ténébreux. Il était hors de question de me laisser faire cette fois ci. À peine m’avait-il retourné que je donnais un coup sur ces deux bras pour le faire relâcher mes épaules.

-    Tu lui as accordé une ronde, répondis-je le plus posément possible.
-    Si elle rentrait avant la nuit ! Je vais te faire payer sa bêtise !

Alors qu’il s'avançait pour me bloquer contre une paroi, je sentis que certains hommes étaient prêts à intervenir. D'un geste discret, je leur sommais de rester à leur place. C'était entre lui et moi, comme toujours. Je plissais les yeux, en signe d’avertissement, espérant que mon silence suffise pour le faire partir.

-    Tu sais bien que je ne te veux que du bien, petite sœur, s’amusa-t-il de ma mauvaise posture.

Ses doigts glissèrent le long de ma joue, un sourire carnassier étirant ses lèvres, mettant ainsi en évidence l'une de ses dents en or. Quelques-unes de de ses longues mèches, crêpées et grasses, tombèrent sur mon épaule, hérissant mes poils de dégoût.

-    Alors, enlève ta main, le menaçais-je avec appréhension.

Le souffle court, je ne cessais pas d’étudier la moindre de ses réactions.

-    Tu étais si douce enfant. Qu'est-ce qui a changé ?

Je n’avais aucune envie de répondre à sa question. Il n’attendait que ça : que je montre mes faiblesses, que j’admette qu’il me faisait peur. Je ne voulais plus lui faire ce plaisir !

Remontée, je sortie hâtivement ma dague, lui donnant un coup dans l'entre jambe pour le faire tomber à terre. En saisissant, brutalement sa masse de cheveux noirs, j'entaillais sa joue, coupant ainsi quelques-uns de ses poils naissants.

-    J'aime ta témérité, Irine. Seulement ...

Avant de finir sa phrase, il agrippa mon poignet si fermement que je fus contrainte de relâcher mon arme. De la sorte, il put aisément se redresser, tout en m'agenouillant à ses pieds. Lentement, il se plaça dans mon dos, retirant mes longs cheveux noir couvrant mon oreille, pour me murmurer ses menaces habituelles.

-    Tu as intérêt à m’obéir, si tu souhaites garder Liv en vie. Notre sœur est tellement naïve, qu’elle ne voit même pas à quel point tu la protège. C’en est presque désolant. Mais, malheureusement, elle aime son grand frère.

Moi, je le haïssais ! Depuis mon plus jeune âge, mon grand frère me rebutait. Si j'étais restée auprès de lui, c'était uniquement pour Liv ... Elle était ma sœur jumelle et pour rien au monde je ne l'aurais abandonnée aux mains de ce répugnant personnage.

Seulement, j’avais désormais les moyens de disparaitre. Je voulais y croire. Croire que j’avais réellement le droit d’exister. Le droit d’être quelqu’un !

            Sans plus y réfléchir, je me décidais enfin. Le moment était parfait. J’allais renier la devise des mercenaires, trahir mon clan et fuir.

« Ce qui est tien est mien, tant que tu m’appartiens.
Par le sang de notre clan, nous scellons notre destin.
Prends garde à ce qu’entraine la perte de notre lien. »

Ce n’était que des mots, un rite initiatique m’ayant arrachée à ma liberté. Et, j’allais la retrouver ! Je n’avais plus peur maintenant !

Tout en me retournant vivement, je fis glisser la dague cachée dans ma manche pour l’utiliser avec brutalité. Celle-ci se planta directement dans son pied et, profitant de sa surprise, je pus me saisir des couteaux dissimulés à l’arrière de mon pantalon.

Un genou à terre, il braqua ses yeux obscurcis par sa rage dans mes yeux noirs. Il avait compris ce qui l’attendait. J’avais fait mon choix et les Berserkers nous ayant accompagnés avaient également fait le leur. Aucun d’eux ne tenterait de m’arrêter.

Un sourire aux lèvres, il ne fit aucun mouvement pour se défendre. La tête haute, il n’attendait qu’une seule chose : voir si j’en étais capable.

Arme en main, je mis mes bras en croix autours de sa gorge, sans le lâcher un seul instant du regard. Il m’observa plus intensément, son regard fou m’électrisant.

-    J'attends ce moment depuis tellement longtemps.

Mes sourcils se froncèrent, tandis que je pressais mes dagues contre son cou. Un sourire aux lèvres, il ferma les yeux et releva la tête, mes armes entaillant sa chair.

-    Fait-le ! D’un coup sec !

La folie l'habitait, son souhait de mourir me semblant bien réel. Dire que je lui avais un jour accordé confiance. Que je l’avais même aimé… En inspirant profondément, j’ignorais la voix de l’enfant en moi, qui m’implorait encore de lui laisser la vie sauve.

Il était hors de question de me laisser avoir ! Pas cette fois !

Galvanisée par ma hargne, je décroisais mes armes d’un geste brusque. De sang-froid, je venais d’ôter la vie de mon propre frère, la chaleur de sa mort se répandant sur mon visage.

Ce jour-là, j’avais obtenu ma liberté … Mais, j’avais aussi perdue Liv. Jamais elle n’aurait suivi la personne ayant assassinée son frère. À l'avenir, elle n’aurait de cesse de me poursuivre pour que je lui revienne ; car elle aimait les mercenaires et admirait Gorm plus que de raison.

Dernière modification par Nøra (Le 22-05-2021 à 18h26)

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La devise

           L'obscurité ne m'avait jamais effrayée. Bien au contraire, c'était mon élément. J’avais pris pour habitude de me tapir dans la nuit à la recherche de nos proies : bronze, argent, bijoux et bestiaux en tout genre. Quoi de mieux que de soutirer ces biens plutôt que de trimer en besognant pour les obtenir.

Du haut de mes six années, je prenais déjà plaisir à jouer la musarose pour mon clan. J'aimais être au centre de leur attention depuis notre naissance à Liv et moi. J'étais bien plus forte, plus agile, plus intelligente et, surtout, plus arrogante que ma jumelle. Mais cela lui importait peu. Liv adorait me voir déambuler parmi les mercenaires, avec mes grands airs de succube haute comme trois pommes. Je pouvais passer des heures à imaginer différents stratagèmes pour subtiliser le butin de Gorm. Sans réticence, Liv me suivait dans chacun de mes plans. Cela ne semblait pourtant pas le faire rire, mais notre frère ne faisait pas le poids face à nos jolis minois.

Les mercenaires avaient installé leur campement principal à Azalonne, la capitale du territoire d’Acragas, l’une des plus grandes régions d’Eldarya. Situé à quelques jours d’Eel à dos de Rawist, les côtes d’Azalonne étaient un mélange de mer à perte de vue et de sable s’étendant au-delà de l’horizon. « La capitale désertique d’Acragas, perdu entre dune d’or et vague azuré », comme mes parents aimaient à l’appeler. Un endroit rêvé pour des malfrats dans notre genre. Après tout, qui s’amuserait à venir déloger des criminels sur leur terrain de chasse ? Nous connaissons ce désert mieux que quiconque. C’était chez moi… Chez nous !

Quelques groupuscules alliés étaient dispersés sur les autres territoires, les succubes et daemons étant toujours à leur tête. C'était ainsi. Les Vampires et Berserkers avaient prêtés allégeance à nos ancêtres depuis des décennies et bien qu’ils ne fussent pas les seuls Faéries à rejoindre nos rangs aux fils des siècles, ils furent toutefois les seuls à nous demeurer fidèles. Mes parents dirigeaient les mercenaires d’Azalonne et c’est à leur mort que Gorm, l'aîné de notre fratrie, avait repris les rênes du clan.

Pour ma part, je me moquais royalement du pouvoir détenu par ma famille. Cela m’allait très bien de n'être que la petite chestok du clan. Comme ces adorables petites chauves-souris aux ailes de papillon, j’étais autant espiègles que rayonnantes. À l'inverse, Liv aurait aimée être propulsée à la tête des mercenaires à ses côtés. Le fait que notre frère puisse détenir seul les rênes du clan, l’agaçait au plus haut point. Pourtant, cela ne l’empêchait pas de l’estimer.

Nous étions une grande famille. Enfin, c'était ce que je croyais, jusqu'à ce jour fatidique qui scella mon destin.

~*****~

-    Irine, viens ici ! tonna mon frère à l'extérieur de ma tente.

Je soupirais, moyennement ravie à l'idée de devoir le suivre. J'étais sur le point de dormir ! Pour une fois, Liv était partie sans moi avec un petit groupe de vampires pour rejoindre la ville. Les vampires adoraient ma sœur. Moi, j'avais une petite préférence pour les berserkers. Ils me semblaient plus redoutables que ces suceurs de sang sans vergogne. Les coutumes des vampires me dégoutaient.

Après m’être levée, je traînais des pieds jusqu'à l'extérieur. La chaleur du désert collait mes longs cheveux noirs à mon corps. Deux ridicules, petites ailes de chauves-souris, commençaient à me pousser dans le dos et, cette nuit-là, elles me faisaient atrocement souffrir. À moitié endormie, je tirais le tissu à l’entrée de ma tente, me séparant de mon frère.

-    Je voulais dormir ... On peut parler demain, soufflais-je en me frottant les yeux.
-    Non ! La pleine lune est là et tu as l'âge requis.

Je ne comprenais pas ... et je ne le voulais même pas.

Je fis donc demi-tour, dans l'idée de me recoucher. Mais il attrapa mon poignet avec une telle force que je lâchais un cri de surprise.

Que lui arrivait-il tout d'un coup !? Je m'en moquais de sa pleine lune ! Je voulais dormir, point ! Mes ailes étaient douloureuses et l'absence de ma sœur était une aubaine pour passer une bonne nuit de sommeil.

-    Mais, laisse-moi à la fin ! Je veux me coucher ! Dormir ! Me reposer ! répétais-je, en espérant que mon insistance lui fasse entendre raison.
-    Sûrement pas ! Tu vas me suivre sans discuter, cette fois ci !

Gorm ne m'avait pas habituée à autant d'autorité. J'étais sa préférée. La petit soeur à qui il passait chacune de ses caprices. Pourtant, il ne lâcha pas mon poignet, le serrant plus fermement encore. Son regard se fit sombre, la lueur de la lune me laissant entrevoir quelques reflets rougeâtres dans le noir de son iris.

C'était la première qu'il me faisait peur ... mais, surtout, c'était la dernière fois que j'osais répliquer en sa présence.

Violemment, il me tira par le bras pour nous éloigner du campement, où nos hommes dormaient depuis un moment. Déboussolée par son ton catégorique, je le suivis malgré moi. Vêtue d'un simple lainage noir, dissimulant à peine mon corps, je resserrais mes doigts autour du tissu pour éviter qu'il ne tombe. Le vent s'immisça à travers l'étoffe, mes poils s'hérissant dû à la chaleur froide de la nuit désertique.

          Quand nous fumes suffisamment éloignés du camp, il s'arrêta net devant une oasis. Trois vampires étaient postés à chaque recoin du point d'eau. Chacun d'eux maintenaient une posture droite, leurs yeux grisâtres s'illuminant à la lumière lunaire.

-    Il est l'heure, petite sœur, m'annonça Gorm.

Étonnamment, ces mots me firent froid dans le dos, ses lèvres s'étirant étrangement trop à mon goût. Frénétiquement, mon regard passa de mon frère aux vampires, cherchant à trouver un sens à toute cette mise en scène.

J'avais froid ...
J'avais peur ...
Et, je voulais regagner mon lit.

L'un des vampires, posté en face de nous, s'avança alors pour s'agenouiller devant moi. Lentement, mon frère se plaça derrière lui, un sourire inhabituel persistant sur ses lèvres. Lorsqu'il sortit l'une de ses dagues, j'eus un mouvement de recul incontrôlable.

Ses longs cheveux noirs tombèrent sur l'épaule du vampire, au moment où il se penchait dans ma direction pour glisser sa dague dans ma main. Doucement, il m'attira devant l'homme me contraignant à placer l'arme à son cou.

-    Répète après moi petite sœur.

Une boule se forma dans ma gorge. Sa voix avait changé. D’un ton sadique, sa demande ressemblait à un ordre auquel je ne pourrais déroger.

Gorm était mon frère ... Ce grand frère protecteur qui, du haut de ses quinze années, menait notre clan avec assurance et sérieux.

Il me rassurait.
Il me protégeait.
Je l'aimais.

Alors que je demeurais muette, je sentis ma lame se presser contre la gorge du vampire. Mon frère forçait mon mouvement, sans me lâcher du regard, un liquide rouge s'échappant de l’entaille créée de ma main.

-    Répète après moi : « Ce qui est tien est mien, tant que tu m’appartiens. »

Terrorisée, je secouais simplement la tête en signe de négation, le suppliant du regard pour qu'il arrête.

-     Je t'ai demandé de répéter ! hurla-t-il.

D'un geste brusque, ma main, tenant la dague, sectionna la gorge du vampire qui s'écroula à mes pieds. La mort ne m'était pas inconnue. Je l'avais même déjà vue. Seulement, en cet instant, j'eus le sentiment que c'était moi qui venais de la donner.

Rapidement, un autre vampire vint retirer le corps pour se placer au même endroit face à moi. Cette fois-ci, je ne contestais plus et répétais la voix tremblante les mots de Gorm :

« Ce qui est tien est mien, tant que tu m’appartiens.
Par le sang de notre clan, nous scellons notre destin.
Prends garde à ce qu’entraine la perte de notre lien. »

Progressivement, Gorm relâcha mon poignet pour se redresser. Une bourrasque souleva le sable, le faisant faiblement tourbillonner autour de nous.

J'aurais voulu pouvoir lâcher cette dague, la lancer dans le point d'eau pour en finir avec ce calvaire. Malheureusement, il n'en n'avait pas fini avec moi.

-    Tue-le, petite sœur.

Perdue dans son regard rougis par une rage inattendue, je ne pus qu'acquiescer à contre cœur. Fermant férocement les yeux, je fis ce geste, atroce, donnant la mort.

En les réouvrant enfin, une unique larme m'échappa. Le sang du vampire brûlait mes doigts d'une chaleur abominable. Lentement, le liquide chaud roulait le long de la lame pour épouser mon poing crispé autour du manche. Pourtant, la tête haute, je fixais mon frère dans l'attente d'un mot rassurant, d'une explication ou alors d'un semblant de compassion, même infime.

Il me consolait.
Il me défendait.
Je l'aimais ...

Mais, il n'en fit rien ... Il congédia simplement le dernier vampire restant, d’un signe de main, en lui demandant d'avertir le clan que j'avais réussi l'épreuve.

J'étais là, debout, un cadavre me séparant de mon frère et je guettais le moindre signe de sa part pour prendre mes jambes à mon cou et partir. Je voulais retrouver mon lit, dormir et oublier ce qu'il venait de se passer.

Puis, il fit un pas dans ma direction, passant nonchalamment au-dessus du corps, pour me reprendre la dague que je serrais fermement dans ma main.

Mon cœur s'accéléra, mes yeux ne le quittant pas.

-    Tu m’appartiens désormais, petite sœur. Et, sache que si tu me désobéis, c'est Liv qui devra devenir mienne.

Sur ces mots, il attrapa ma jambe avec violence, pour relever insensiblement le morceau de tissus la couvrant. J'aurais pu hurler ... J'aurais dû hurler. Mais, j'avais simplement fermé les yeux pour ne plus voir son visage empreint de malveillance.

Une lame froide grava ma peau, accompagnée par une sensation de tiraillement effroyable.

Démarrant du haut de ma hanche, une ligne en diagonale termina sa course quelques centimètres plus bas, suivit par un liquide chaud et humide roulant le long de ma cuisse. Férocement, je mordais l’intérieure de ma joue pour retenir un râle de douleur, un nouveau trait croisant le premier pour mutiler ma chair.

Un vertige.
Une envie d’hurler.
Un souhait de parvenir à pleurer.
Mais, je n'étais déjà plus là …

~*****~

          C'était ça : « la devise des mercenaires » ... Un rite initiatique que les daemons et succube perpétuait depuis des générations dans l'unique but de faire perdurer notre règne à la tête des mercenaires. Nous étions respectés par nos pairs pour cela. Pour cette dévotion que nous offrions au clan dès notre plus jeune âge. Ils se sacrifiaient pour nous et nous leurs donnions notre liberté en retour. Il n’y avait rien de magique, rien d’honorable. C’était juste un rituel fallacieux et malsain destiné à nous enchaîner au clan et ma peur était telle, que je venais de leur céder ma vie.

Sur le moment, je n'avais pas compris. Rien n'avait de sens. J'avais juste obéi, terrifiée par la cruauté se reflétant dans ses yeux. Mais, Gorm n’était pas ce grand frère affectueux et protecteur que je m’étais imaginée. Il avait profité de cette devise et de ma faiblesse pour graver la rune des mercenaires à l’abri des regards. Cette croix marquant ma hanche, était ainsi détournée de son sens premier. Elle aurait dû être le symbole de notre union, de notre lien partagé. Mais, empreint de sa malveillance, celle-ci démontrait simplement son désir que je lui appartienne.

Jamais, je ne pourrais montrer mon appartenance au clan, sans être contrainte de me mettre à nue. Jamais, je ne pourrais porter fièrement l'emblème des mercenaires, sans me souvenir de la haine avec laquelle il l'avait inscrit. Dire que j'avais tant rêvé ce moment. Que je l'avais tant attendu, espérant enfin pouvoir arborer cette croix à mon poignet.

Je connaissais pourtant ce rituel. Je l’avais vu. Réunis, des chants s’élevaient, un feu s’embrassait et nous gravions notre blason sur le poignet des braves brigands désirant nous prêter serment. C’était une fête… Ni mort, ni sacrifice, ni violence ne servait cet instant. Seulement, je n’avais assistée qu’au rituel permettant à nos hommes de rejoindre les rangs et, finalement, je n’avais jamais su comment les succubes et démons conservaient leur place.

Aujourd’hui, je savais… ou du moins, je pensais savoir. Malheureusement, ce fut bien plus tard que je saisis le véritable sens de sa signature.

En ce jour, mes rêves venaient de disparaître, remplacé par le cauchemar de ce que serait ma vie désormais. Gorm se doutait que jamais je n'abandonnerais Liv et il semblait déjà se réjouir d’avoir détruit la jumelle la plus forte, la plus intelligente et la plus arrogante.

Il me dégoûtait.
Il me terrifiait.
Je le haïssais !

Deux vampires

            À moitié camouflé dans la pénombre, ses deux billes sombres, rougeoyantes, me sondait. Un sourire marquait le coin de ses lèvres, tandis qu’il jouait avec le pommeau de son épée. Depuis de longues heures, il ne me lâchait pas des yeux, assis sur l’unique fauteuil de la pièce. Son ombre portante dansait sur le tissu de la tente, de nombreuses bougies éclairant ce vase clos dans lequel j’étais prisonnière : ma chambre…

Je ne savais pas ce qui m’effrayait le plus dans son attitude : son regard malsain, son sourire vicieux ou sa posture méprisante. Tout cela me révulsait. Chaque soir, il restait là, à me regarder, proférant parfois des menaces à mon encontre ou celle de Liv, comme s’il attendait la moindre erreur de ma part pour me la faire payer.

Lorsqu’il se releva brusquement de son siège, j’eus un sursaut.

-    Dors bien, petite sœur, sourit-il en sortant.

Recroquevillée dans mon lit, posé à même le sol, je ne fis aucun mouvement susceptible d’attiser sa colère. Depuis que j’avais récité la devise des mercenaires, j’avais appris à me faire silencieuse.

Règle numéro une : ne jamais provoquer Gorm.
Règle numéro deux : obéir quoi qu’il fasse.
Règle numéro trois : ne pas crier, ni pleurer.

Les mercenaires ne se doutaient de rien ou, peut-être, fermaient-ils les yeux pour ne pas entrer en conflit avec leur chef. Quoi qu’il en soit, je leur en voulais terriblement d’avoir acclamé fièrement ma réussite au rituel initiatique.

Un bandage entourait mon poignet droit. Un morceau de lin salis, partant en lambeaux, qui camouflait ainsi l’absence de l’emblème qui aurait dû y être inscrit. Personne ne s’était demandé pourquoi je n’exposais pas ma marque. Personne ne s’était interrogées sur ce qu’il s’était réellement passé ce jour-là. Tout le monde m’avait simplement ignoré ou félicité… Même Liv, qui n’était pas présente, m’enviait d’avoir été choisie par notre frère pour représenter notre race. J’aurais tellement aimée être aussi aveugle qu’elle…

À peine Gorm avait-il franchi le seuil que je me relevais, titubante, pour filer jusqu’à la jatte remplie d’eau placée au pied de mon lit. Frénétiquement, j’aspergeais mon visage et frottais ma cuisse frappée de sa marque, dans l’espoir de reprendre le contrôle.

Se laver, Respirer.
Oublier …

Ces mots étaient ancrés dans ma mémoire, comme un mantra me permettant de sortir la tête de l’eau. Mais chaque sensation de cette nuit demeurait, elle aussi, inscrite dans ma mémoire. Ses doigts glissaient le long de ma jambe, sa lame écorchant ma peau, la chaleur du sang se mêlant à la froideur du soir. Rien de tout cela ne s’effaçait…

Soudain, j’entendis un bruit sourd dans mon dos. Prise de panique, je m’élançais entre mes deux commodes, mon bras heurtant un fil de fer, dépassant de l’une d’entre-elle. Je mordis ma langue pour réprimer un cri, tout en ramenant machinalement mes genoux sous mon menton.

-    Je suis désolée. Je ne voulais pas t’effrayer, s’excusa doucement l’intruse.

Á l’entrée, une grande dame m’observait de ses iris sombres, tirant sur le gris : Une vampire … Je détestais les vampires ! Pas uniquement à cause du rituel, mais également pour ce qu’ils étaient : des êtres assoiffés de sang, capables des pires horreurs pour assouvir leur besoin. Je les avais vus à l’œuvre tellement fois.

Ils avaient beau se cacher derrière de belles paroles sur le fait que c’était une nécessité et qu’ils ne se contrôlaient pas : Ils mentaient ! C’était de jolies phrases pour attirer leur victime dans leur drap. Ces femmes avaient alors le sentiment d’être unique ; qu’elles parvenaient à subvenir aux besoins de « leur vampire » ; qu’il se contrôlait en leur présence. Une baliverne de plus. Les vampires enchaînaient les conquêtes justement pour le plaisir de posséder leur proie.

Prudemment, la femme s’avança dans ma direction. Ses cheveux noirs, aux reflets violacés, descendaient en cascade jusqu’à ses hanches. La lumière des chandelles éclairant ma chambre m’aidait, peu à peu, de voir les traits fins de son visage. Elle souriait. D’un sourire franc et sincère, se voulant probablement rassurant. Cependant, je n’y croyais pas. Je m’étais faite avoir trop souvent par de grands sourires dissimulant vice et mépris.

Du bout des doigts, elle tenait sa longue robe violine pour la remonter légèrement à ses chevilles. Je fus d’ailleurs surprise de voir que son corset était ouvert pour laisser place à son ventre rond. Elle devait être entre deux âges, ni trop vieille, ni trop jeune.

Lentement, elle contourna le pilier en bois, destiné à maintenir le toit en place. Lorsqu’elle parvient à mon niveau, elle s’agenouilla. Ses nombreux colliers de perles tintillièrent, alors qu’elle s’approchait bien trop à mon goût. Je resserrais mes jambes de toutes mes forces, unique barrière de protection me séparant de la vampire.

-    Je te promets que je ne te veux aucun mal.

Mensonge. Un de plus ou un de moins, qu’elle différence cela faisait pour un vampire.

-    Gorm est partit chasser. Il ne reviendra pas avant l’aube.

Que pouvait-elle en avoir à faire ? Ce n’était pas elle qui passait ses nuits prostrées dans sa tente !

Quand elle baissa le regard sur mon avant-bras, ses sourcils se levèrent discrètement d’inquiétude. Une micro-expression, brève et rapide, que j’avais appris à détecter avec le temps. Ce type de comportement incontrôlable en disait bien plus sur une personne que n’importe quelle attitude.

-    Est-ce que tu acceptes de me laisser regarder ?

Á peine avait-elle tendue sa main vers mon bras, je le ramenais aussitôt derrière mes genoux. Hors de question qu’elle me touche !

-    Il faut soigner cette blessure avant qu’elle ne s’infecte.

Un coup d’eau et ça fera l’affaire. Je n’avais pas besoin d’elle pour ça.

En constatant mon mutisme persistant, elle tenta une autre approche.

-    Je suis Norfrid. Je ne pense pas que tu te souviens de moi, mais j’étais au côté de ta mère quand vous avez vu le jour, toi et Liv. Je lui avais promis de veiller sur vous.

En plus d’avoir échoué, elle avait le cran de venir me le dire en face. Insupportable ! Stupide !

-    J’admets avoir failli.

Bien ! Maintenant qu’elle avait le sentiment de s’être repentie, pouvait-elle quitter ma chambre ?! Je n’avais aucune envie de passer ma soirée à la consoler.

-    Est-ce que tu me permettrais de me rattraper ?

Non ! Non ! Et, non !

-    Tu m’en veux, n’est-ce pas ? Moi aussi … J’aurais aimé réagir plus tôt.

Je n’étais pas là pour panser ses plaies. Elle pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Chacun ses problèmes et j’en avais déjà suffisamment.

           Elle parut comprendre que je ne lui répondrais pas, puisqu’elle se releva difficilement en tenant son ventre. Je la suivis du regard, tandis qu’elle progressait en direction de ma couche.

Elle se pencha ensuite pour saisir l’une des bougies posées à côtés. En la voyant souffler sur la flamme, je tressaillie. Vivement, je me précipitais dans sa direction, renversant la jatte au pied de mon lit dans la panique.

Il ne fallait pas qu’elle les éteigne !

Surprise, elle se retourna pour m’observer et je me figeais à mi-parcours. Son regard fut empreint d’étonnement, pourtant un léger sourire attendri se dessina au coin de ses lèvres. Un soupir de soulagement m’échappa, quand elle prit soin de replacer la bougie, après l’avoir rallumée à l’aide d’une torche accrochée à l’entrée.

Depuis quand avais-je peur du noir … ? Cela venait-il du rituel, ou bien du fait que Gorm occupait ma chambre chaque soir ?

-    Excuse-moi, je ne savais pas, me coupa-t-elle dans mon introspection. Mon Haarek aussi craignait le noir quand il était jeune. Enfin ne le répète à personne, ce n’est pas bien vu chez les vampires.

Ce n’était pas bien vu chez les mercenaires tout court. Avoir peur du noir signifiait n’avoir aucune utilité pour le clan. Je me gardais bien de parler de mon angoisse aux autres mercenaires. Je n’allais donc pas dénoncer « son Haarek ».

Elle rapprocha de nouveau de moi pour ramasser la coupelle reversée à mes pieds. Avant de reposer le contenant sur une commode, elle épongea rapidement le sol. Je ne la lâchais toujours pas des yeux, suivant le moindre de ses gestes pour les anticiper.

Manifestement, elle n’allait pas partir…

Elle retourna ensuite vers les commodes pour fouiller dans les tiroirs et en sortir une serviette propre. Après l’avoir plongée dans un récipient plein, elle revient vers moi pour me la tendre.

-    Je ne te toucherais pas, je te le promets. Prends-la simplement pour nettoyer ta plaie.

Vivement, je saisis le bout de tissus pour essuyer ma blessure, avant de l’enrouler autour de mon avant-bras. La vampire n’avait pas toujours quittée les lieux. Elle était même en train de s’octroyer le droit de s’asseoir sur l’unique siège présent ma chambre. Je plissais les paupières en signe de défi, mais elle me répondit d’un sourire joyeux qui me désarçonna.

Que voulait-elle à la fin !?

Agacée, je partis précipitamment vers mon lit pour me camoufler sous mon drap. Elle me regarda faire avec un air amusé, qui me vexa d’autant plus.

Elle allait vraiment rester là toute la nuit !?

Et, en effet, je la vis s’installer plus confortablement en caressant affectueusement son abdomen rebondi. En fermant les yeux, elle se mit alors à chantonner, d’une voix mélodieuse, une berceuse dans sa langue.

Ce chant envoûtant avait la particularité d’endormir n’importe quel enfant, quelle que soit sa race. Enfin, cela n’avait jamais fonctionné avec moi. Le charme vampirique ne m’atteignait nullement.

Pourtant, je fus captivée. Par tout autre chose. La tendresse avec laquelle elle frôlait du bout de doigt son ventre rond, qui abritait cette vie fragile, me troubla. Il émanait d’elle une chaleur immense, pendant qu’elle fredonnait cette mélodie destinée à son enfant …

Ainsi caché du reste du monde, ce petit être était protégé. Rien ne pourrait l’atteindre, elle y veillait avec amour. Alors que moi … j’avais perdue depuis bien longtemps cette insouciance et cette protection. Bouleversée, je sentis des larmes me monter aux yeux.

« Règle numéro trois : Ne pas crier, ni pleurer ! »

Je secouais vivement la tête pour les empêcher de couler. Puis, après lui avoir tourné le dos, entièrement dissimulé sous mon drap, mes yeux se fermèrent contre ma volonté.

~*****~

           La chaleur ardente du désert me réveilla à l’aube. En ouvrant les yeux, elle était toujours là. Une main sur son abdomen, elle dormait paisiblement.

Curieusement, j’avais aussi dormi. Pas d’une nuit sans cauchemar, mais d’une nuit sans terreurs nocturnes et c’était déjà salutaire.

En frottant mes yeux collés par ce sommeil inhabituel, je balayais la pièce du regard. Les bougies s’étaient éteintes. Bien ! Cela me faisait une chose de moins à ranger avant le retour de Gorm. Le problème désormais, c’était elle. Il fallait qu’elle parte avant qu’il n’arrive.

Par chance, j’entendis un murmure craintif derrière l’entrée.

-    Norfrid ?

D’une voix faible, légèrement tremblement, un homme semblait se trouver derrière l’entrée. Probablement, un vampire. Je n’en savais rien.

-    Norfrid tu es là ?

Oui, elle était là ! Néanmoins, endormie comme elle l’était, elle ne risquait de l’entendre s’il n’haussait pas un minimum le ton.

-    Norfrid, il faut que tu rentres, continua-t-il à voix basse.

Assise dans mon lit, j’observais successivement la vampire et la sortie. Il n’allait quand même pas m’obliger à la réveiller par moi-même !

Heureusement, je vis le tissu en lin s’entrouvrir timidement, le visage angoissé d’un vampire passant par l’ouverture. Lorsque ses iris anis croisèrent mes billes noires, il se décomposa.

-    Oh … Tu es là, bafouilla-t-il sans le vouloir.

En même temps, à quoi s’attendait-il en pénétrant dans ma tente !

-    Enfin, je veux dire. Tu es réveillée, se rattrapa-t-il.

Il comptait réellement rester dans l’entrée … ?

-    Je viens chercher ma femme. Je peux rentrer ?

Au point où nous en étions, il valait mieux qu’il la récupère rapidement même. Je fis un mouvement de tête en direction de la vampire pour lui signifier mon accord. Hâtivement, il rentra pour venir secouer gentiment son épaule.

-    Norfrid, il est l’heure.

Ses cheveux noirs en bataille recouvraient l’un de ses yeux verts, sa longue cape lui tombant jusqu’aux mollets. Le cliché typique du vampire vêtu de vêtements sombres et serrés aux corps, pour faire à la fois classe et mystérieux. Encore un aspect chez les vampires que je ne saisissais pas. Le seul avantage notable de cet accoutrement résidait dans sa discrétion lors des missions nocturnes.

-    Haarek, mais qu’est-ce que tu fais ici ? se réveilla enfin la vampire.
-    Je t’ai attendu toute la nuit. En ne te voyant pas rentrer, j’en ai déduit que tu avais dormis ici.
-    Je suis désolée de t’avoir alarmé.

Affectueusement, il lui saisit la main pour l’aider à se relever. Leurs expressions emplies d’attention m’incommodèrent. Ils exprimaient là tout ce que je n’avais plus : de l’amour…

Sans lâcher la main de son époux, Norfrid progressa calmement vers moi. Instinctivement, je reculais dans mon lit, cachant mon visage entre mes genoux. Si Gorm arrivait maintenant, je ne voulais pas en être témoin. Je ne savais que trop bien ce qu'il serait capable de faire.

-    Irine, m'appela-t-elle d'une voix douce.

À l’entente de mon prénom, je frissonnai d’émotions trop longtemps oubliées. Depuis un an, je n’étais plus que « la petite sœur » de Gorm ou « la sœurette » de Liv.

Sinon, je n’étais rien… Rien d’autre qu’une enfant terrorisée.

-    Nous allons te sortir de là. Peu importe le temps que ça prendra.

Brusquement, je relevais la tête, mes yeux s’écarquillant malgré moi.

-    Je te le promets, insista-t-elle.

Déboussolée, je me figeais. C’était bien là première fois que quelqu’un me faisait une telle promesse. Seulement, je n’avais confiance en personne et encore moins en un vampire. Alors, pouvais-je y croire ? En ces mots, en cette promesse tant attendue ?

-    Je reviendrais de te voir chaque soir, si tu me le permets.

Mon regard ne quittait plus le sien, son sourire illuminant la pièce Ses yeux noirs brillaient d’une lueur que je n’avais jamais vue depuis la mort de ma mère. Certes, je craignais qu'elle me mente, mais j'étais bien plus terrifiée par l'idée de passer le restant de mes jours avec Gorm.

J’hochais alors fébrilement la tête pour sceller cette nouvelle promesse. Celle entre moi et deux vampires, celle qui ravivait mon insouciance d’enfant et me permettrait enfin de me sentir protéger.

Il y avait un espoir. Un espoir infime, mais un espoir tout de même et j'avais besoin d'y croire.

Rien qu'une fois ...

Une voix

           Norfrid avait tenu sa promesse. Chaque soir après le départ de Gorm, elle rentrait discrètement dans ma tente pour y passer la nuit.

Avec le temps, j’avais fini par accepter qu’elle s'approche, de plus en plus, de moi. Petits pas par petits pas, elle semblait vouloir m'apprivoiser tel un animal sauvage qui pourrait prendre la fuite au moindre geste brusque. Elle n'avait pas complètement tort. Dès qu'elle commençait à rentrer dans mon cercle intime, mon corps entier se figeait d'effroi.

J'avais peur. Peur d’être utilisée. Peur d'être trahie. Et, surtout, peur de l'aimer ...

Elle se dirigeait alors vers son siège pour chanter sa berceuse habituelle et je l’observais, muette, en attendant que mes yeux se ferment pour me plonger dans un sommeil, parfois cauchemardesque.

Dans un sens, cette routine me rassurait. Elle acceptait de ne pas rentrer dans ma bulle trop brusquement et je m’habituais progressivement à sa présence rassurante.

Chaque matin également, Haarek venait la réveiller en douceur. Ce vampire n’avait rien de la créature charismatique que j’imaginais. Il avait même quelquefois l’air terrifié par la situation. En même temps, je ne pouvais pas lui en vouloir. Si Gorm apprenait qu’un autre homme pénétrait dans ma chambre, il le tuerait sans hésiter.

Par chance, mon frère commençait à passer plus de temps avec un groupe de vampires. Il semblait même prendre plaisir à diriger leur traque nocturne. Quant à Liv, il lui arrivait de le suivre durant la nuit. Même si je m’inquiétais de ce qui pourrait lui arriver s’il la repérait, je n’avais aucune envie de m’impliquer dans leur relation par crainte des répercutions. Puis, ça ne me dérangeait certainement pas que Gorm passe moins de temps dans ma tente.

Finalement, les jours et semaines passèrent et mon existence se résuma à attendre. Attendre le jour où Norfrid me délivrerait enfin.

~*****~

           Ce soir-là, alors que je frottais mon visage avec force, Norfrid entra dans ma tente comme à son habitude. Mes longs cheveux noirs gouttaient au sol, changeant le sable fin et volatile, en terre humide et dure. En relevant la tête, je vis la vampire postée à l'entrée, un sourire bienveillant inscrit aux lèvres.

-    Aller, viens. On sort, m'annonça-t-elle d'emblée.

Quoi ?! Mais, non ! Je n'avais pas le droit de sortir ! Enfin... Gorm ne m'avait jamais véritablement ordonné de rester dans ma tente. J'avais simplement fini par me l'interdire, afin d’éviter tout risque de m'attirer ses foudres.

-    Ne me regarde pas de cette façon. Tu ne vas pas rester enfermée ici toute ta vie. Il y a tant à voir dehors.

Je ne pus empêcher mes sourcils de se lever, affichant ainsi une mine effarée. À part du sable et de rares oasis, la terre d’Azalonne n'était pas la plus fourni pour assouvir un quelconque désir d'exploration. D’ailleurs, elle comprit vite mes réticences.

-    J'admets que je ne vais pas te faire découvrir grand-chose. Mais, viens tout de même.

Je baissais le regard, inspirant grandement pour jauger sa proposition. Bien évidemment, je souhaitais sortir. Mais à quel prix ? Néanmoins, en la regardant de nouveau, ses yeux noir brillant d'une étincelle taquine, j'eus envie de me prendre au jeu.

D'un bond, je me remis debout, mon pied heurtant la jatte, répandant ainsi le reste de son contenue dans le sable. Je n'allais pas passer ma soirée entière à suivre notre routine habituelle. Pas ce soir ! J’avais envie de voir le monde, de redécouvrir la douce lumière de la lune, d’affronter l’obscurité et je savais Norfrid à mes côtés.

           Il ne nous fallut pas longtemps pour nous éclipser du campement et atteindre une oasis. Accroupie proche d’un point d’eau, mes doigts caressèrent sa nappe cristalline illuminée par l’éclat lunaire. J’essayais de me concentrer cette sensation de fraicheur, de me focaliser sur l’odeur de la brise du soir. Je devais me centrer sur ses ressenties pour masquer mon angoisse. Et soudain, mon cœur palpita d’une chaleur nouvelle. Ma peur de transgresser les règles, ce mélangeait au plaisir d’enfin y parvenir.

Norfrid s’assit au bord, immergeant ses cuisses dans l’eau. La tête relevée vers le ciel, j’eus le sentiment d’être en osmose avec cette nuit étoilée. Un silence. Une sensation de liberté et de terre à explorer. Azalonne n’était peut-être pas une terre riche en paysage, mais c’étaient des dunes d’or, de lumière et d’obscurité, qui s’étendaient par-delà l’horizon.

En réalité, j’aimais le désert d’Acragas. Je m’y sentais, malgré tout, chez moi…

D’une voix douce, la vampire brisa alors cet instant de quiétude.

-    Si tu avais le choix, où aimerais-tu aller ?

Sans hésiter, je lui montrais le ciel du doigt, un sourire immense marquant, spontanément, mon visage. J’attendais ce moment avec tellement d’impatience. C’était inexplicable. Comme viscérale. Je voulais m’envoler. Je désirais m’échapper de sol. Le voir d’en haut pour, enfin, en comprendre sa juste valeur.

-    Tu sais qu'il y a des îlots flottant dans les airs à Vildda.

J’écarquillais les yeux, plus qu’intéressée.

-    C’est une ville située à Locrouge.

Locrouge : Les terres de Kassandre. C’était l’une des quatre régions d’Eldarya. Mes parents craignaient cette souveraine. Kassandre était connu pour son impulsivité meurtrière et je m’étais toujours méfiée de cette sorcière par mimétisme. Pourtant, je ne connaissais que peu ce territoire. Locrouge était bien loin d’Acragas et aucun mercenaire n’avait établi de campement là-bas. Enfin… pas à ma connaissance. Mais, j’avais entendu parler de sinistres histoires de mise à mort par le feu, acclamées par son peuple. Comparés aux méfaits de notre clan, cette dirigeante ne jouait assurément pas dans la même cour.

A côté d’elle, Ionas n’était qu’un dirigeant lambda, ayant peu d’influence dans la gouvernance. Il était pourtant le dirigeant d’Acragas, la plus grande région d’Eldarya. Mais, c’était un elfe noir et son armée avait prêté allégeance à Markus, le seigneur de Phalael, depuis des décennies. Il n’était alors qu’un pantin du dragon. La majorité de l’armée de Markus était composé de celle de Ionas. L’ironie. Les terres de Phalael était gardé comme si une guerre pouvait éclater à tout moment, alors qu’Acragas était une passoire laissant passer tous les malfrats désirants s’y installer.

L’elfe noir se murait dans sa pyramide, n’en sortant que pour rejoindre les terres de Phalael. Certainement pour un énième conseil avec Markus et Miiko, la cheffe de la Garde d’Eel, où il cèderait à chacun de leur caprice de souverain véreux. Dire qu’il avait envoyé, il y a peu, une grande partie de son armé à Brinholl pour régler un conflit marchand, alors qu’à Azalonne le marché noir se répandait comme une trainée de poudre. 

Ces navrantes décisions étaient, sans nul doute, la raison du mouvement des loups de Tyr qui n’avait fait que s’accroitre ces dernières années. Ce groupe d’opposant au pouvoir avait toujours été une aubaine pour les mercenaires. Nous avions fini par être ignorés des dirigeants au profit de leur combat contre ces loups et je n’allais évidemment pas m’en plaindre.

Intriguée par l’histoire d’Eldarya, je m’apprêtais à m’asseoir près de Norfrid pour en apprendre plus sur Locrouge. Lorsque je vis sa main s’approcher de moi. Prise de panique, j’eus un léger mouvement de recul, avant qu’elle ne me montre la branche jonchant l’endroit où je souhaitais m’installer. Soulagée, je l’observai saisir le morceau de bois. Puis, elle tapota le sol pour m’inviter à prendre place. Elle commença alors à dessiner une carte dans le sable avec le bout de bois qu’elle venait de récupérer.

-    Locrouge est un territoire de sorcières et de mages. Flogeros, la demeure de Kassandre, symbolise le feu, le port d’Elvina l’eau, les champs de Tourmos la terre et Vildda, le vent. Kassandre est une sorcière de feu redoutée par un grand nombre de mercenaire.

Je la scrutais gratter le sol, plusieurs questions fusant dans mon esprit. Pourquoi mes parents n’avaient-ils jamais envoyés de mercenaires sur ce territoire ? Et, pourquoi avaient-ils peur de Kassandre ? Mais, un autre point m’intriguait plus encore. Je levais alors ma main pour désigner le ventre rebondi de Norfrid.

-    Tu veux savoir si Kassandre a des enfants ?

J’hochais la tête pour acquiescer.

-    Oui, Kassandre a une fille. Elle se prénomme Lydvor. Elle est destinée à faire de grand-chose. Elle a gardé la grande beauté de sa mère, mais n’a conservé aucun de ses traits de personnalité. Mon Haarek et moi avons eu la chance de parcourir la ville de Vildda avant de rejoindre les mercenaires. Beaucoup d’habitants de Locrouge vantent déjà mérites de Lydvor. Certaines personnes disent même qu’elle…

Je la coupais dans son élan, en lui remontrant son ventre avec insistance. J’avais cru comprendre que Kassandre attendait des jumeaux, en interceptant une conversation au coin du feu entre certains Berserkers. Ma complicité avec Liv était inégalable et nous étions bien seules à comprendre ce lien qui nous unissait. J’aurais tant aimé pouvoir rencontrer d’autres jumeaux.

-    Tu voulais me parler de ses jumeaux ?

J’acquiesçais, ma tête se secouant de plus belle, impatiente à l’idée d’obtenir une réponse à ma question.

-    Tu aimes ta sœur, n’est-ce pas ? souri-t-elle, en me regardant avec tendresse.

Elle ne répondait absolument pas à mon interrogation ! Je lui fis une mine renfrognée, en croisant les bras. Elle cherchait juste à me faire parler. Si elle pensait que je ne voyais pas clair dans son jeu, elle se trompait lourdement sur mon compte. Je n’étais pas stupide.

Elle souffla faiblement, manifestement résignée.

-    Oui, Kassandre attend des jumeaux. Je n’en sais pas plus.

Sa réponse me frustra. Je continuais alors à froncer les sourcils, en détournant le regard.

-    Tu sais… commença-t-elle, avant de se raviser.

Non ! Non, je ne savais pas et je voulais justement savoir !

Mon corps entier se relâcha, mes bras se décroisant et je me penchais vivement vers elle les yeux brillant d’attention. Elle allait ajouter quelque chose. Pourquoi s’était-elle arrêtée de parler si soudainement ?

-    Kassandre a eu plusieurs enfants. Mais… les temps sont durs, me révéla-t-elle à moitié.

Ma curiosité retomba immédiatement, en déchiffrant le sens de sa phrase. En voyant mon regard déçu, la vampire changea rapidement de sujet.

-    Je te raconterais tout ce qu’il y a à savoir sur les différents territoires, si tu le souhaites.

Alors que j’étais sur le point d’accepter, je vis Norfrid mettre la main à sa ceinture. En discernant un éclat argenté briller à la faible lueur du soir, je bondis en arrière, fléchissant mes genoux, prête aux combats. Elle ravisa aussitôt, en me montrant ses paumes retournées.

-    J'aurais dû te prévenir, je suis navrée. Puis-je ?

Elle réamorça un mouvement à sa taille, tout en jugeant ma réaction. Je demeurais sur mes gardes, dorénavant prête à détaler à tout moment. Doucement, elle sortit une dague de sa ceinture, la retournant agilement pour me la tendre par le manche.

-    Je voulais te la donner.

Mes muscles se décontractèrent. Je me remis droite, observant le manche en bois de frêne fraîchement taillé. Son pommeau, arrondi, s'amincissait progressivement jusqu'à sa lame, légèrement recourbée, forgé dans un fer ancien.

Elle était pour moi... Vraiment ? Pour quelle raison ?

-    Ne voudrais-tu pas apprendre à te battre ?

Brusquement, je relevais la tête, un sentiment d'exaltation m'animant. J'avais appris quelques bases de combat avec mes parents, mais depuis qu'ils n'étaient plus là, Gorm ne m'avait jamais proposé de continuer mes entraînements. Pourtant, j'aurais voulu les poursuivre. C'était le seul moyen de m'en sortir seule un jour.

-    Haarek est doué pour le combat. Si tu veux, je pourrais lui demander de t’entrainer.

J'hochais la tête, tout en avançant la main pour attraper son cadeau, mais elle le retira. Surprise, je fis un pas en arrière sans comprendre.

-    Tes parents ne t'ont pas appris les bonnes manières, me sourira-t-elle d'un air taquin.

Interloquée, je cherchais à décrypter sa demande. Quelles bonnes manières ? 

-    Normalement, tu es censée me remercier. Ça se fait quand quelqu'un t'offre quelque chose.

Mon visage se crispa, un mélange de dégoût et d'angoisse me traversant. Remercier signifiait s'abaisser à l'autre. Ça Gorm me l'avait bien appris et je n'avais aucune envie de faire ça.

-    Tu sais Irine, si tu ne prends pas la peine de reconnaître les personnes qui t'entourent, elles n'auront aucune raison de le faire pour toi en retour.

Etrangement sa remarqua m’atteignit, me provoquant un désagréable pincement au cœur. Prise entre mon envie de refuser sa requête et mon souhait d’y céder, je demeurais les bras ballants, le regard rivé sur la dague qu’elle me tendait à nouveau.

Quel risque y avait-il à céder ? Rien qu’une fois…

-    Merci … murmurais-je alors, en relevant la tête

Le temps s’arrêta une demi-seconde. L’instant se figeant dans nos yeux. Elle ne semblait pas surprise d’entendre ma voix. Elle paraissait surtout fière, comme une mère entendant pour la première fois son enfant prononcer un mot.

Et moi … moi, j’étais tétanisée par le son de ma propre voix. Elle était là. Je ne l’avais jamais perdue. Pas complètement. J’avais juste peur qu’elle me porte préjudice, qu’elle cherche à exprimer ma faiblesse. Alors, je préférais me taire.

Vivement, j’arrachais l’arme de sa main pour lui tourner le dos. Mon cœur battait à vive allure, tandis que je serrai son cadeau contre ma poitrine.

Tout en tentant de reprendre un souffle régulier, je priais pour qu’elle ne fasse aucune remarque susceptible d’augmenter ma honte et, par chance, je l’entendis simplement se relever.

-    Je demanderais à Haarek de commencer tes entrainements dès demain. Il est l’heure de rentrer, viens, lança-t-elle en commençant à partir.

Je lui emboitais le pas, sans lâcher la dague que je pressais toujours contre mon buste.

Ce soir-là, je su que je venais définitivement de lui ouvrir une porte.

Dernière modification par Nøra (Le 04-09-2021 à 09h59)

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Réservé pour la partie II

Dernière modification par Nøra (Le 14-07-2021 à 14h21)

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Réservé

Dernière modification par Nøra (Le 08-09-2021 à 16h39)

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Bien le bonjour Caprix !

C’est un plaisir de te voir ici .
En plus, je doute que tu t’en souvienne, mais tu fais partie des personnes qui m’avaient, à l’époque de feu l’ancien forum x), aidé à trouver un titre pour cette fameuse histoire.

Puis, je t’ai vu voler de fiction en fiction et une petite voix au fond de moi espérerait que tu atterrisses par mégarde sur la mienne.

Commençons donc par le commencement : La typo !
Je te l’accorde les titres « prologue », « plan du récit » etc. sont pas super… Enfin, ils ne vont pas trop avec l’ensemble de la présentation. J’avoue les avoir choisis « rapidement » pour pouvoir reposter ma fiction.
Mon ordinateur m’ayant lâchement abandonné récemment, c’était la seule solution que j’ai trouvé T-T.
En tout cas, je changerais ça dès que je le pourrais ! ^^

Puis, vient le moment qui fâche ? xD, l’écriture

Tu soulèves là pleiiiin de points qui sont effectivement des choses que je dois améliorer… Tu n’as pas tort de dire que je suis fâchée avec certains mots, c’est réellement le cas x). Enfin, mon cerveau est fâché avec certains mots, sans que je m’en aperçoive consciemment, foutue dyslexique x)
Du coup : M.E.R.CI, d’avoir souligné toutes mes petites coquilles. Plus on me les rabâche et plus j’y fais attention. Je corrigerais donc tout ça et vérifierais qu’il n’en reste pas d’autres.

Je me permets aussi de te répondre sur certaines d’entre-elles sous spoiler.

Titites fautes, pas belles

Celle-ci : « m'étant ainsi » au lieu de « mettant »,  honte à moi T-T …. J’avoue que ça m’arrive parfois de la faire. Puis, relire les textes phonétiquement ça permet pas de s'en rendre compte x). Du coup, je voulais te remercier de la souligner, parce que je re-forcerais mon cerveau à y faire attention.
Pour « Quelqu’une de ces longues mèches » => « Quelques unes de de ses longues mèches », pareil merci T-T
Et pour : « Il était hors de question de laisser avoir ! » => J’ai effectivement oublié « me » …. X)

Pour ce qui est de la phrase : « lorsque je compris qu’au-delà de l'agitation de nos hommes fiers de notre prise du jour, l'énervement de notre chef était à son paroxysme. » J’ai un peu plus de mal à voir ce que tu souhaites – enfin si je comprends, mais ma phrase a, selon moi, quand même un sens –
Je m’explique : « Lorsque », je l'utilise puisque l'action se déroule au même moment qu’elle s’occuper de dépecer son lapin et quand elle comprend l’énervement, il y a le dialogue qui intervient pour montrer le fameux énervement.
Et le terme « lorsque que je compris » met également en évidence « l’opposition » entre « l’agitation des hommes » et « l’énervement du chef ». Elle comprend donc que derrière l’agitation des hommes, son chef lui est énervé. Donc ça s’oppose à la joie des hommes fiers de la prise du jour est en opposition avec l'énervement du chef. Ce qui met en évidence un contraste d’ambiance dans le même lieu.
Ou alors, c’est moi qui ai un problème dans ma façon de construire et voir cette phrase et pour être honnête, c’est fort possible XD.

Du coup, peut-être que « lorsque » est pas le bon mot et que je devrais plutôt mettre : Puis, je compris [….].
Ou bien : « Je tirais fermement sur la peau de la bête, avant de l'embrocher sur une pique en bois pour la mettre au feu et sentie qu'au-delà de l'agitation de nos hommes fiers de notre prise du jour, l'énervement de notre chef était à son paroxysme. »

Je suis entrain de m'arracher les cheveux avec cette phrase xD
Du coup, je sais pas si tu vois ce que je veux dire.

Ensuite, en ce qui concerne l'univers et son contenu

Pour le terme « pairs », concernant le rite initiatique, est-ce que c'est le terme qui t'a questionné ou plutôt le fait que les vampires soient liés au rite initiatique des démons/succube ?
Si c'est le terme en lui-même, je ne l'ai pas utilisé dans l'objectif de désigner les races, mais plutôt le clan, donc les mercenaires. Les vampires étant des mercenaires, ils sont donc en quelques sortes ses pairs.
Et si c'est le fait que les vampires soient liées aux rites, cela fait partie de l'univers que j'ai choisis de proposer. Les démons/succubes sont à la "tête" des mercenaires, les vampires (et Berserkers aussi d'ailleurs) ayant choisi d'intégrer leur rang et donc de donner leur vie pour eux. Je conçois que ce soit pas cool x). Mais, j'ai choisie de parler d'un clan dont les pratiques culturelles et la vision du monde n'est pas "commune". Ce sont leurs croyances, il y a pas de logique terre à terre, c'est ce en quoi ils croient : il faut mourir pour offrir une place à leur futur chef/fe
Finalement c'est peut-être ça qu'il faudrait que j'arrive à mettre en avant : "c'est leur croyance, la pratique commune du clan. Qu'ils y croient réellement ou pas, c'est ce qu'il ce fait et ils doivent s'y plier. Personne n'a encore prit le temps de se soulever contre ses pratiques malsaines"

Pour ce qui est de la "croix", tu as complètement compris le principe.
Elle symbolise le clan, leur permet de se reconnaître, de se montrer fort (parce que c'est quand même douloureux comme pratique xD) et digne des mercenaires. Et oui habituellement c'est toujours au poignet. Mais tu as raisons, je pourrais peut-être un peu plus pousser l'état d'esprit d'Irine vis-à-vis de ça ^^

En tout cas, milles mercis à toi pour ton retour. Ça m'a permis développer certains points et de me replonger dans mon univers x) - il y en a bien un et qui se développe dans les deux histoires de façon un peu différentes, parce que la vision d'Irine n'est pas la vérité absolue, comme celle de Norya dans mon autre fiction -

Ton avalanche de remarques ne m'a point démotivée hi hi. Je suis contente d'avoir eu ton retour et j'espère que mes réponses ne t'ont pas aussi données la sensation que je réfutais en bloque tes questionnements xD. Je trouve ça super intéressant d'avoir des commentaires comme les tiens, donc vraiment merci. Je me pencherais sur la relecture de mes deux textes au plus vite !

Bonne journée à toi et bon courage pour l'écriture de ta fiction !
c'est faux je ne t'ai pas staulker dans le salon de thé x)

Dernière modification par Nøra (Le 12-05-2021 à 17h56)

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Bonjour~

Alors comme ta fiction est encore relativement fraiche dans mon esprit et que j’avais deux chapitres à lire pour le prix d’un, me revoici à nouveau sur ta fiction n_n

D’abord, je suis contente d’apprendre que mon petit passage est pu t’aider! Je sais que ce n’est pas facile de se lancer et même si la section n’est pas aussi active que dans ses débuts, certaines fictions se font quand même noyer sous le nombre (il faut alors fouiller un peu, car il y a souvent des petites perles qui passent inaperçues ❤️).

Haha, je ne pensais pas être aussi flagrante x) En fait, mon but premier était de m’assurer que tout le monde est au moins un commentaire, mais en voyant Caprix faire son marathon, je me suis botté les fesses et j’ai élargis mon objectif en essayant de commenter le plus de fictions possibles pour encourager les auteurs, mais aussi stimuler la section (et peut-être encourager d’autres gardien.nes à faire de même!).


Bref, assez parlé de moi! Après tout, je suis là pour toi et ton histoire n_n



Le premier chapitre de « 14 ans auparavant » était une belle continuité du précédent : on ne se focalise plus sur ce que Gorm lui fait, mais sur comment Gorm l’affecte. C’était une belle nuance et surtout un bon moyen d’ajouter de la profondeur à ton personnage.

Le personnage de Norfrid est également bien intrigant, mais aussi bien captivant! Je sais que les chapitres avancent dans le temps, mais j’espère bien que sa relation avec la mère de Irine et Liv sera approfondie! D’ailleurs, je suis contente d’entrevoir les premiers éléments avec l’Eldarya que l’on connait du jeu (parce qu’avec sa chevelure noire aux reflets violets, je me suis convaincue qu’elle était liée à Nevra! Seule la suite de l’histoire pourra me contredire, mais pour l’instant, cette théorie me plait bien x)).

Pour ce qui est du chapitre suivant, il était lui aussi marqué par une évolution d’Irine. J’aime bien cette idée que chaque chapitre marque un petit pas de plus vers l’Irine du Prologue. Cela dit, même si deux chapitres consécutifs traitaient de la même « phase de développement », ça ne me dérangerait pas non plus x) Mais en un chapitre tu sembles être capable d’amener une progression appréciable ce qui permet aussi de rythmer ton histoire.

J’ai aussi apprécié que tu commences à introduire un peu plus de background politique sur la gestion, la division et les allégeances qui composent ton Eldarya. Ça commence à mettre la table pour mieux comprendre ton univers et l’univers dans lequel Irine doit évoluer.


Malheureusement, je ne demanderais pas à faire partie des prévues. Je dis malheureusement, car ta fiction est prometteuse et a définitivement retenu mon attention. Mais mon périple de commentaires m’a déjà conduit à m’abonner à plusieurs fictions et je ne peux pas me permettre d’en suivre davantage pour une question de temps, mais aussi d’aptitude à suivre beaucoup trop d’histoires en simultanés, ça commence déjà à m’embrouillé le cerveau toutes ces trames scénaristiques x)

Bref, je te souhaite bonne chance pour la suite et beaucoup d’inspiration! Quand elle sera complétée -ou quand les autres fictions que je suis seront complétées- je repasserais par ici avec plaisir n_n

Bon courage pour la suite o/

Dernière modification par Florianne (Le 26-07-2021 à 04h46)

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