(Nevra) Cupidonevra
Lot FC Nevra - Event Saint Valentin 2023 - Mini OS pour Manocab
Une brise s'engouffrait dans ses longues boucles rousses. Le soleil chauffait avec douceur ses épaules à peine dénudées. Son regard s'était baissé sur la pierre tombale à ses pieds. Marie se mit à genoux en des gestes lents, précautionneux, un léger sourire ourla ses lèvres. Elle déposa sur la tombe un bouquet de fleurs cristallisées avant de poser ses mains à plat sur ses cuisses. Ses yeux ne quittaient pas l'inscription gravée dans le marbre. « Ci-gît Valkyon. Chef de l'Obsidienne. Vaillant dragon de feu et de rubis. » La rousse ne ressentait plus cette douleur déchirante à la lecture de ces quelques mots. Elle ferma les yeux et murmura :
« Tu sais, je ne crois pas à toutes ces choses trop romantiques. Je ne suis pas du genre à célébrer cette fête de l'Amour. Je pense simplement que toutes les personnes que j'ai pu aimer devraient recevoir un peu de ma tendresse au moins une fois dans l'année. Et même si tu n'es plus là, tu mérites tout autant mon affection. Prends-le comme une marque d'amour, de remerciement et de respect. Je te vois sourire, tu sais ? Toi aussi tu me trouves trop romanesque sur ce coup. »
Elle eut un léger rire avant de reprendre :
« Je crois que Nevra me tire sur un autre chemin. Et je pense que c'est bon pour moi de sortir de ma zone de confort. Je ne sais pas à quoi m'attendre aujourd'hui. Il en a encore fait des caisses pour cette fête, en commençant d'abord par me lancer un défi. Tu sais que j'adore les défis. Alors me voilà presque habillée comme lui, pour flatter son égo. Qu'est-ce que tu en penses ? »
Une brise fit de nouveau s'envoler sa crinière frisée et Marie ouvrit les paupières, offrant un sourire radieux vers les cieux. Un signe de sa part.
« Merci. J'ai voulu jouer avec la symétrie et l'asymétrie, dévoiler sans trop dévoiler. A mes chevilles, j'ai mis des Gallyflores pour aussi faire plaisir à Sheitan. Parce qu'il aime les détails. Mais qu'importe. Me voilà dans de beaux draps ! »
La jeune femme, amusée, secoua son visage, ses iris violettes se posant à nouveau sur la sépulture de son défunt ex-amant. Elle se pencha en avant pour déposer un baiser sur la pierre froide. Ses lèvres se pincèrent lorsque son pouce caressa le marbre en silence. Un bref soupir s'échappa de ses narines. Elle se releva sur ses deux jambes et s'inclina respectueusement devant la tombe.
« Je repasserai te voir dès que possible. »
Sur ses mots, Marie tourna les talons pour quitter le cimetière et remonter la plaine d'un pas léger. Ce genre de moment la réconfortait toujours et elle appréciait que le vampire lui laissait ce genre d'intimité. Le bras-droit de l'Étincelante l'attendait patiemment, et à bonne distance, avachi sur un rocher près du terrier. La soldate de l'Obsidienne posa ses mains sur ses hanches, arquant un sourcil en le fixant. Un sourire malicieux se dessina sur la bouche du vampire qui tourna sa tête vers elle. Il tenait entre ses mains un arc avec des flèches, dont le bout en ventouse était en forme de cœur. Il avait revêtu une tenue semblable à celle de Cupidon. Marie gloussa avant de lever les yeux au ciel, elle ne savait pas si cela était ridicule ou absolument craquant. Néanmoins, ce qui était sûr, c'est que cela ne la laissait pas indifférente. Nevra sauta à pied joint sur le sol et banda son arc en direction de sa dulcinée qui leva un index réprobateur vers lui.
« N'y penses même pas ! » dit-elle d'une voix calme, le sourire au coin des lèvres
Un rictus belliqueux éclaira le visage de l'homme qui lâcha volontairement la flèche vers la rousse, en direction de sa poitrine.
« Touchée en plein cœur. » railla-t-il.
Marie éclata d'un rire cristallin, la tête penchée en arrière, la main autour de la flèche.
« Je serai touchée en plein cœur si tu ne portais pas cette affreuse tenue ! » renchérit-elle, posant son regard moqueur sur son amant.
Nevra fit la moue et baissa son œil valide sur sa tenue. Un drapé blanc barrait la moitié de son torse finement musclé, une large culotte cachant son intimité. Il avait choisi de mettre de fausses ailes dans son dos et de faire de légères boucles dans sa chevelure de jais. Ce qui dénotait était peut-être ses bottes. Il se gratta l'arrière de la nuque, l'air hébété.
« J'avoue que les chaussures sont de trop, concéda le vampire en posant son regard sur son amante.
- Tu penses ou tu en es sûr ? rétorqua-t-elle avec sarcasme.
- Je ne te plais pas ainsi ? se vexa-t-il faussement, une main contre son cœur.
- Je dirais que si Vénus se promenait nue, c'était pour apprendre à son fils, Cupidon, de le faire. »
Un sourire narquois ourla les lèvres de l'homme qui s'approcha d'un pas vers Marie, attrapant la flèche à pleine main pour la tirer vers son torse et l'y plaquer.
« Tu veux me voir nu, petite coquine ?
- Tu comprends vite, mais il faut t'expliquer longtemps. » charia la demoiselle en se lovant contre lui, les bras noués derrière sa nuque.
Il lui adressa un de ses sourires mystérieux, laissant sa main libre glisser le long de ses courbes pour se déposer dans le creux de ses reins. Sa bouche embrassa sa tempe avant de venir murmurer à son oreille :
« Je pense qu'il faudrait plutôt qu'on soit à égalité, tu ne penses pas ?
- Ce serait effectivement sympathique. Mais pas au milieu de la plaine, rétorqua-t-elle en effleurant du bout de ses ongles la nuque de l'homme.
- On peut toujours aller au fond de la forêt et je pourrais te déshabiller comme une nymphe. » proposa-t-il en faisant glisser ses lèvres contre la mâchoire de sa partenaire.
Marie gloussa en penchant son visage en arrière pour lui offrir un meilleur accès à sa gorge.
« Tu ne vas pas me déshabiller. Tu vas m'effeuiller joli vampire. Tu devras t'attarder sur chaque étape, observer chaque détail, dévorer chaque parcelle de ma peau avant que je ne sois nue. »
Elle sentit Nevra sourire contre la peau tendue de son cou et l'entendit grogner de contentement. Il approuvait cette idée alléchante. Sa langue caressa la jugulaire pulsante de sa compagne avant de se détacher de son corps chaud pour lui prendre la main. Si elle souhaitait mettre sa patience à rude épreuve alors il accepterait de relever le défi sans rechigner. Mais il ne se priverait pas de jouer avec la rousse pour la faire craquer avant lui. Nevra marcha d'un pas guilleret vers les bois d'Eel, un sourire triomphant sur les lèvres tandis que Marie le suivait docilement, amusée par la situation. Elle était prête à jouer jusqu'au bout de la nuit. Le vampire l'emmena au travers de la forêt jusqu'à un recoin paisible et romantique. Il avait un coup d'avance : une nappe de pique-nique était posée sous un saule pleureur, sur la ripisylve près du petit lac d'eau limpide. Seuls quelques nénuphars se laissaient transporter sur sa surface tandis que les logivis gazouillaient leur parade nuptiale. L'Obsidienne ne se laissa pas démonter pour autant par ce coup de maître, prenant place sur le tissu au sol. Sans crier gare, elle leva une jambe vers son amant, cheville gracieusement courbée, sourcil arqué avec sournoiserie. Il ricana faiblement en posant sa main sous son talon pour lui ôter sa chaussure d'une lenteur extrême.
Ce jeu allait leur plaire. Tout autant que la tension qui commençait à s'installer. Chacun provoquait l'autre à sa façon, le repoussant hors de ses retranchements jusqu'à ne plus tenir, jusqu'à s'adonner au ballet sensuel de leur amour, de leur passion. Les logivis les avait laissé reprendre leur chanson au rythme de leurs gémissements, grognements et soupirs. Le saule pleureur camouflant leurs mouvements lascifs, lui entre ses cuisses, elle sur lui, l'extase au bord des lèvres, les mains effleurant chaque parcelle de peau. Sur terre, contre le tronc, dans le lac. Rien n'arrêtait ces intrépides de l'Amour.
(Lance) Stand de glace
Cadeau pour Caliawëën lors de l'évent d'été du FC Lance 2021
Qui a dit qu'il fallait aller loin pour trouver un endroit paradisiaque ? Lance avait tout mis en œuvre pour que chacun se délecte d'un moment de tranquillité au bord de la plage. Ce n'était pas ce qu'il aimait le plus, mais il savait faire plaisir à l'opinion universelle. Le dragon de glace n'était pas très fan de ces jours estivaux, la chaleur le rendait plutôt... Grognon. Mais il n'en fit rien savoir. L'Obsidien s'était isolé sur un coin de la plage, les yeux rivés sur les familiers qui barbotaient dans l'eau. Dans son champ de vision, il apercevait, de temps à autres, ses Lancelottes et Lancelots favoris partager un agréable moment.
Un bref soupir s'extirpa de ses lèvres. Vivement l'hiver, pensa-t-il. Non, il n'était vraiment pas fan des étés chauds. Même les jolis maillots de bain et les corps dénudés de ses favoris ne l'intéressaient pas. Lance prit place sur le rocher isolé et opta pour une méditation, il était là pour faire plaisir, pas pour ruiner l'ambiance avec son caractère de Blackdog. Les mains sur ses cuisses musclées, le dragon de glace ferma les yeux, se concentrant sur le bruit des vagues qui s'échouaient sur le sable. Il ne faisait plus attention à la liesse lointaine de ses fans.
Caliawëën, installée à son opposé, regardait les autres s'amuser sans vraiment en prendre part. Un sourire ravi s'était peint sur ses lèvres roses. Bien que la fête semblait distrayante, la jeune elfe n'était pas d'humeur à se mêler aux foules. Sa main passa délicatement dans sa chevelure éclatante pour la repousser de son visage. Sa mèche y était assez rebelle, mais qu'importe, cela lui donnait un petit air enjôleur. Ses émeraudes cherchèrent Lance, elle voulait simplement garder un œil sur lui. Il ne lui arriverait sûrement rien, et surtout pas pendant cette accalmie. Mais depuis qu'ils s'étaient rapprochés, et n'ayant jamais osé franchir le pas, Caliawëën avait ce besoin de se trouver près de lui, ou de l'avoir dans son champ de vision, qu'importe la situation. Son regard balayait la plage pour repérer cette grosse armure bleue posée sur un rocher. L'elfe leva les yeux au ciel, il devait sûrement mourir de chaud.
Elle se releva avec souplesse de sa serviette de plage. D'un geste naturel, elle replaça sa brassière bleue sur sa poitrine afin d'éviter une quelconque situation compromettante. Autour de ses hanches, elle plaça un paréo de la même couleur. Caliawëën eut un petit rire silencieux. Je crois qu'il déteint trop sur moi. Et ce n'était que la vérité, elle qui préférait davantage se vêtir de couleurs plus ternes, voilà qu'elle optait pour du bleu pour s'accorder avec son coup de cœur. Ou au moins, pour tenter de capter son attention ou de se voir offrir un compliment de sa part. La jeune femme se perdit un instant dans ses pensées. Lance lui faisait tourner la tête, et elle ne l'avait même pas vu venir. Un frêle soupir s'échappa de ses lèvres, c'était foutu, elle savait très bien où ça la mènerait et ne semblait pas s'en plaindre.
Elle reporta son attention sur Lance. A vue d'œil, le dragon ne bougerait pas de sa place. Caliawëën se décida alors de faire un léger détour par le stand de glace des Purrekos. Avec cette armure sur le dos, le dragon ne pourrait pas refuser un rafraîchissement sucré. La jolie elfe s'avança vers le stand, un sourire poli sur son visage. C'est Purral qui tenait ce dernier, le sourire carnassier et vorace, il fixait la demoiselle qui s'avançait vers lui.
« Voilà la plus belle, s'exclama le félin. »
L'elfe aux cheveux blancs ricana.
« Mais bien sûr... J'imagine que toutes les accroches sont bonnes à prendre pour faire du bénéfice. » lui fit-elle remarquer.
Purral feula légèrement, le poil hérissé.
« Comment oses-... Pour ma première cliente, c'est une glace achetée, une glace offerte, railla le roux en montrant de sa patte ses assortiments de parfums frais.
- J'ai donc gagné une réduction ? Purral, tu es le meilleur..., minauda-t-elle avec un sourire narquois.
- Profite. La durée de cette offre n'est que de deux minutes.
- Tu es vraiment dur en affaires... » ricana-t-elle.
Ses émeraudes balayèrent les glaces une par une. Quelle glace pourrait convenir à Lance ? Elle ne voulait plus rentrer dans ce cliché des couleurs froides et opta donc pour deux glaces au melon épicé, kiwi sucré et pastèque acide.
« Les affaires sont vraiment dures... Personne ne veut acheter mes glaces, se plaignit le chat en encaissant la demoiselle. Mais peut-être pourrais-tu m'aider à sauver mon marché ? »
Purral fit ses grands yeux doux en regardant la belle elfe. Calia soupira faiblement, elle n'arrivait pas à lui résister quand il faisait cela.
« Je t'écoute.
- Demande à Lance de se mettre torse nu et de faire la criée. » ronronna le vendeur poilu.
La jeune Lancelotte se tapa le front du plat de sa main, excédée. Du fan service, vraiment ? Quelle drôle de technique marketing qui, oui, fonctionnait toujours. L'elfe secoua le visage en grimaçant.
« Il y a deux options. Soit, tu finis en chat glacé soit, je finis en elfe glacée, et tu mets à l'eau tous mes plans, railla la jeune femme en prenant les glaces en main. Je vais voir ce que je peux faire. Mais je ne te promets rien.
- Tu es vraiment la plus jolie des elfes. »
La jeune femme se contenta de lui tirer la langue d'un air candide avant de filer vers le rocher isolé. Dans quelle histoire s'était-elle encore mise ?
Un bruit de bracelet de jambe tira doucement Lance de sa méditation. Il grommela quelque chose en ouvrant un seul œil pour observer la créature qui venait à lui. Qui osait le perturber pendant son moment de détente ?
Un faible sourire étira sa bouche lorsqu'il reconnut ce faciès agréable: Caliawëën. Qui n'était pas venu les mains vides. L'elfe à la démarche gracieuse s'approcha de lui, lui tendant ce qui semblait être une glace aux fruits. Ses yeux bleus lorgnèrent rapidement sur les formes de son homologue avant de la remercier d'un signe de tête.
« Merci. Je meurs de chaud, dit-il de sa voix caverneuse.
- Normal. Tu es en plein soleil, et toujours vêtu de ton armure. Ce n'est pas très... »
Lance la fusilla du regard, elle haussa les épaules en ricanant.
« Quoi... Je constate et trouve la solution à ton problème, ironisa-t-elle en déballant sa glace.
- C'est sûr que toi tu aurais du mal à me donner chaud, rétorqua le dragon d'un air malicieux. »
Caliawëën se mit à rougir jusqu'à ses oreilles pointues. Lance se contenta de lui adresser un clin d'œil. Non, ils n'avaient jamais franchi ce pas... Mais l'idée ne semblait pas leur déplaire. Ces deux adultes à l'âme adolescente ne cessaient de se taquiner ou se chercher à longueur de journée. L'elfe détourna son attention sur le rocher en portant l'aliment frais à sa bouche pour y passer un léger coup de langue.
« Enlève ton armure, tu auras déjà moins chaud, conclut la jeune femme en passant un bras autour de sa propre taille.
- Tu n'as qu'à me l'enlever, tenta Lance en portant la glace à ses lèvres. »
Il se délectait de la voir autant gênée et furieuse à la fois. Le dragon de glace ne se l'avouait pas, mais il aimait beaucoup sa pudeur et sa candeur. Il avait envie d'en découvrir plus. Son visage se pencha sur le côté, humectant ses lèvres baignées par la glace. Caliawëën reprit :
« Si je devais t'enlever quelque chose, ce serait en privé et sûrement pas sur cette plage avec tes fans aux alentours. Je tiens un minimum à ma vie... »
Elle avait marmonné ses propos, déclenchant chez lui un rire franc. Lance passa une main dans sa chevelure blanche pour coincer quelques mèches derrière son oreille pointue. Le dragon approcha son visage du sien.
« Alors comme ça tu prends les devants... » susurra-t-il.
L'elfe le fusilla du regard. Lance rit de plus belle en levant ses mains en l'air pour signifier son intention de ne pas attaquer davantage. Le couple se toisa de temps à autre, léchant leur glace en silence. Il fallait se l'avouer, ce moment, bien que silencieux, leur convenait à tous les deux et semblait les détendre.
« Très joli maillot, dit Lance pour briser le silence.
- Très jolie armure, taquina Caliawëën avec un sourire espiègle. D'ailleurs... J'aurais un petit service à te demander. »
Le dragon arqua un sourcil, quel était le rapport avec son armure ? Caliawëën se pinça les lèvres. Elle semblait gênée. Un faible rire s'échappa de sa gorge, passant une main dans sa longue chevelure pour la tirer en arrière.
« Comment dire... Commença-t-elle en posant ses émeraudes dans les saphirs de son homologue. C'est un peu délicat à demander...
- Dépêche-toi. » ordonna d'une voix un peu trop douce Lance.
La jeune femme déglutit.
« Eh bien... Purral a besoin de notre... Ton aide pour ses ventes de glaces.
- Mais encore ? »
Caliawëën s'agaça devant lui, tapant du pied dans le sable. Son corps se secoua comme une enfant contrariée avant d'inspirer vivement pour se donner du courage.
« Il voudrait que tu fasses la criée, en étant torse nu, pour qu'il puisse vendre ses délicieuses glaces. Comme celle que tu es en train de déguster maintenant. »
Il y eut un blanc. Un très long blanc. Lance la toisait d'un regard froid. Caliawëën serra ses lèvres entre elles avant de détourner son regard en mordillant dans son bâtonnet. Chat glacé ou elfe glacée ? Les deux peut-être.
« Non. » claqua le dragon de glace.
C'était sûr, pensa-t-elle en grimaçant. On pouvait voir les rouages de ses pensées s'activer sous son crâne, cherchant à contre-attaquer sa réticence. Lance ne la quittait du regard, grognant faiblement.
« N'y pense même pas. » menaça-t-il.
La demoiselle en maillot de bain fronça les sourcils avant de répliquer :
« Un chef de garde ne doit-il pas rendre service aux Purrekos pour entretenir de bonnes relations avec eux ? Après tout, nous ne sommes rien sans l'aide de ces chats. » argumenta-t-elle en entortillant une mèche de ses cheveux.
Elle marquait un point. Et le dragon le savait. Il grogna à nouveau. Un grognement plus sourd, plus bestial. Caliawëën ne baissa pas le regard pour autant, arquant un sourcil d'un air de défi.
« Oui. » se contenta de répondre l'homme au pied du mur.
Un sourire mutin étira les lèvres de l'elfe, un petit air fier se dessinant sur ses traits parfaits. Lance se redressa de son rocher, se relevant de toute sa hauteur pour surplomber la demoiselle. D'une main, il attrapa sa mâchoire pour lever son visage vers lui.
« Tu me le paieras, dit-il de sa voix grave.
- Cinq milles maanas, ça te convient ? » ricana-t-elle en plantant son regard dans le sien.
Lance fronça les sourcils et n'ajouta rien de plus. Il se recula d'un pas et entreprit de défaire le métal présent sur son torse. La tâche fut rapide, mais intéressante à fixer pour la jolie Caliawëën qui ne manqua aucune miette de ce spectacle. Son coup de cœur avait un corps à se damner, une peau halée, dessinée durement par l'activité physique, un « v » qui laissait libre cours aux pensées plus... Charnelles. Elle déglutit, secouant son visage pour stopper ce fantasme.
« La vue te plaît ? » plaisanta Lance en déposant son plastron contre la roche.
Il ne lui restait plus que l'armure de ses jambes et ses épaulières. Son torse d'Apollon était luisant de transpiration, et cela ne retira rien au charme de la scène qui se déroulait sous les émeraudes de l'elfe écarlate. Caliawëën se racla la gorge en fixant un point invisible derrière l'Obsidien.
« Oh. Euh. Je suis sûre que ça va ramener pleins de maanas à Purral, il va en être ravi, balbutia-t-elle avant de faire volte-face.
- C'est cela, évite la question, railla le dragon de glace dans son dos. Maintenant, allons à ce foutu stand, je n'y resterai que quinze minutes. J'ai d'autres choses à faire.
- Comme râler après la chaleur ? proposa la jeune femme d'un ton moqueur.
- Principalement. »
L'obsidienne eut un petit rire en s'avançant sur le sable, vers le stand du chat roux.
« N'est-ce quand même pas mieux d'être sans tout cet attirail ? demanda-t-elle par-dessus son épaule.
- Non.
- Tu mens très mal. »
Un nouveau sourire béat prit place sur ses lèvres roses alors qu'ils arrivaient à hauteur du stand de glace. Purral ronronna à la vue de ce géant de glace torse nu.
« Eh bien, eh bien... Je vois que tu es douée en négociation ma jolie, minauda Purral.
- C'est sûr que ce n'est pas toi qui serais allé te frotter au dragon. » marmonna Caliawëën pour toute réponse.
Lance grogna dans son dos, elle rentra la tête dans ses épaules. Purral miaula avant de reprendre en caressant ses vibrisses.
« Retire donc ces horribles épaulières, Lance. » dit-il.
- Non. C'est ça, ou rien. » Gronda l'intéressé en se penchant vers le chat.
Purral eut un mouvement de recul, plaquant ses oreilles en arrière. Calia eut un petit rire discret contre son poing avant d'attraper le bras de son chef de garde.
« Ce n'est pas le moment de se battre. » lui dit-elle d'une voix douce. « Ni de transformer Purral en glace géante. Je ne suis pas sûre qu'une glace au Purrekos fasse fureur. »
L'interpellé la fusilla du regard et Caliawëën ne put s'empêcher de sourire avec amusement. Les deux bêtes se toisèrent longuement avant que Lance ne se redresse. De sa carrure imposante, l'homme resta planté, dans sa belle tenue, à côté du stand. Silencieux.
« Le but d'une criée, c'est de crier, Lance. » lui fit remarquer l'elfe à ses côtés.
Il darda un regard noir sur sa voisine. Elle haussa les épaules d'un air désolé, bien qu'un sourire moqueur se peignit sur ses lèvres.
« Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, ça va aller ! » charria-t-elle en prenant place près de Purral derrière le stand de glace.
La tenue de Lance avait attiré quelques curieuses et curieux parmi son fan-club. Le dragon se mit à rugir pour attirer davantage l'attention, les bras croisés, d'un air renfrogné.
« Si vous avez un petit coup de chaud, Caliawëën et Purral seront ravis de vous rafraîchir. Venez. Venez profiter de cette douceur rafraichissante. Deux cent cinquante maanas la glace. Deux cent cinquante ! » cria l'homme.
Plusieurs personnes s'attroupèrent bien vite autour du petit stand, créant une cohue de fan hystérique qui s'extasièrent devant la carrure à moitié nue de Lance. Lui, fronça les sourcils en fermant les yeux. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, avait-elle dit. Le dragon l'entendait ricaner derrière lui, le renfrognant davantage. Caliawëën ne pouvait s'en empêcher, pour une fois qu'elle avait ne serait-ce qu'un peu de pouvoir sur son chef et une vue attrayante sur les muscles de son dos... Ce fut l'une des meilleures journées à ses yeux.