Malheureusement avec l’incendie, j’ai perdu le nom de l’artiste qui m’a fait ce splendide dessin…
CORN est un nom original, c'est le mien. Je suis une faery provenant d'Eel, d’origine walkyrie du côté maternel et humaine du côté paternel. Mes cheveux longs flamboyant et mes yeux perçant de couleur doré contraste beaucoup avec mon caractère calme et posé. Naturellement musclée de part mes origines, j'essaye d'entretenir ma silhouette par des entraînements quotidiens et des repas équilibrés malgré les rares ravitaillements que nous connaissons tous.tes. Les origines de ma famille remontent à plusieurs générations. Et c'est là que commence mon histoire.
LES REGLES A RESPECTER
A tous les enfants d'Eldarya
Avant de poster un message :
--> Pas de HS, de flood ou de pub !
--> Pas de sujets "sensibles" dans la fiction ou les commentaires.
--> Commentez de façon constructive (4/5 lignes par post)
--> Surveillez votre comportement.
--> Pas de conflits sur les topics. Préférez la discussion privée.
--> Tenez compte des remarques des modérateurs.
--> Merci de relire attentivement les règles du forum
Avant de poster un message :
--> Pas de HS, de flood ou de pub !
--> Pas de sujets "sensibles" dans la fiction ou les commentaires.
--> Commentez de façon constructive (4/5 lignes par post)
--> Surveillez votre comportement.
--> Pas de conflits sur les topics. Préférez la discussion privée.
--> Tenez compte des remarques des modérateurs.
--> Merci de relire attentivement les règles du forum
Si vous souhaitez être prévenu.e pour la suite, n’hésitez pas à m’envoyer un demande d’amie
Ici je vais vous conter la vie (presque) entière de Corn. Avec des feat de Gardiennes qui m'ont écrit de beaux OS.
Ici je vais vous conter la vie (presque) entière de Corn. Avec des feat de Gardiennes qui m'ont écrit de beaux OS.
JOUR 0 : Origine - 837 mots
...Les walkyries connues de nos jours sur Eel se sont installées lors du "Grand Exil".
Exil de la Terre vers Eldarya
Beaucoup d'hommes ont péri lors de cet événement et ce sont donc les femmes qui ont pris les choses en main pour guider leur peuple
Originaire de Scandinavie sur Terre, ces femmes vikings ont perpétué la tradition de combats, de sang et d'honneur dans L'Autre Monde : Eldarya
Pour ne pas oublier leur passé, elles ont gardé le nom de walkyries
Elles ont perpétué ce nom pour que tous les craignent et que jamais personne ne les oublie
Après l'Exil…
Pour les accompagner dans leur nouvelle quête et pour les remercier de peupler ce nouveau Monde,
L'Oracle donna des dons à tous les nouveaux nés : la Puissance et le Courage.
Au temps ancien, la Famille Turner régnait sur un domaine riche et puissant situé sur un continent voisin d'Eel, la Terre d'Olapry. Les Turner étaient des Faliens mi-humain, mi-walkyrie.
La particularité des origines de Corn résidait depuis un événement appartenant à l’histoire de son arrière-arrière-arrière grand-mère, Isa. Elle avait un très fort caractère borné, têtu et direct. Ses ascendants descendaient des amazones. Sa mère, Oda, pure walkyrie, était tombée follement amoureuse d'un humain que sa tribu avait fait prisonnier. Osant fouler leur Terres sacrées, les valkyries avait tué la quasi totalité des explorateurs, seul un avait survécu.
L'amour fut plus fort.
Lorsque leur relation fut découverte, la mère d’Isa fut bannie de sa tribu. Malheureuse, elle tenta le tout pour le tout et délivra le jeune homme. Ils fuyèrent ensemble sur le continent d'Olapry et se marièrent. La valkyrie eut du mal à s'adapter au "monde moderne". Cependant, ses réactions et son comportement brusque et direct lui permirent de se démarquer dans le commerce qu'ils avaient monté ensemble.
Isa avait les mêmes traits de caractère que sa mère. Elle grandit au sein d'une famille heureuse, bercé par les récits et légendes qu'Oda lui racontait souvent.
Isa épousa un marin qui partait souvent en mer. Elle reprit le commerce de ses parents et aggrandit l'entreprise familiale. Après la mort de ses parents et de son mari, elle éleva seule son garçon, Joa et sa fille, Ely dans la continuité de ce qu'elle avait reçu de ses parents. Persévérance, loyauté, courage.
Sur Olapry, le climat était parfait pour les bonnes récoltes. Les nombreuses prières et offrandes à leur Divinité leur permettaient de vivre dans les meilleures conditions. Le Grand Continent prospérait.
Cependant, depuis quelques années, le Roi subissait de plus en plus d'attaques des pirates de l'ouest qui voulaient envahir le Grand continent. Leurs raids successifs fatiguaient le peuple et l'armée, qui ne savait plus gérer ces ennemis.
Le 4 mai de l'an 409, l'ère de la Terreur commença. Les pirates de l'ouest s'étaient alliés avec le Peuple des îles du Sud pour lancer une attaque simultanée. La Terre d'Olapry ne put contenir ce nouvel adversaire. L'armée du Roi fut décimée et ceux qui ne réussirent pas à fuir furent mis en esclavage.
La famille Turner eut de la chance, ils réussirent à quitter le continent d’Olapry. Seule Isa choisit de rester dans sa demeure. La fierté et l’honneur des valkyries tenait presque d’une tradition. En guise d'adieu, elle dit à ses enfants:
- Fuyez et restez en vie. Le sang et les valeurs de notre famille vivent en vous. Rebâtissez notre nom et transmettez le courage, l'espoir et l'amour à mes descendants.
Isa, chef de la Famille Turner, s'installa dans son bureau et attendit la venue des pirates et des pilleurs. Personne ne sut comment cette femme finit sa vie, ni celle des pirates.
Fuyant d’un petit port de pêcheur, les deux enfants Turner âgés d'une vingtaine d'années prirent la mer du Nord et naviguèrent vers Eel, un royaume en paix, prospère et disposant d'une forte armée. Comme beaucoup d'habitants d'Olapry, ils amarrèrent leur bateau dans le plus grand port d'Eel. Les Turner ne possédait plus rien, à part la renommée de leur nom qui avait voyagé au-delà du Grand Continent. Trois générations passèrent et les Turner vivaient non pas dans le luxe mais avec des revenus moyens. Ils avaient à leur compte trois magasins d'armes et d’armures.
J’étais l'arrière-arrière petite fille d'Ely et j’en ressentais une grande fierté. La devise de ma famille "Ne jamais abandonner, toujours essayer" résonnait en moi tous les jours. Je rangeai l'arbre généalogique de ma famille dans la Bibliothèque et rejoignis ma mère afin de l'aider à conseiller des clients. Mes parents tenaient une des nombreuses boutiques d'armes et d'armures de Notre Famille. Nous étions installés dans un village près du QG de la Garde d'Eel. Mes oncles et tantes étaient installés au quarte coins d'Eldarya.
*
JOUR 1 : Ma décision est prise - 1022 mots
Eel est une des provinces du monde d'Eldarya. Chacune d'elle est gouvernée par une famille royale. L'armée est la seule particularité d'Eel. Une garde a été créée spécialement pour garantir la paix après des siècles de guerre. La Garde d'Eel n’a qu'un seul rôle : protéger le peuple. En quête d’apprentissage, j'espérais de tout coeur en faire partie. Cependant convaincre mes parents ne serait pas une partie de plaisir. Deux fois par jour, je m'entraînais avec un bâton en bois souple que mon père avait accepté de me donner. Cependant il ne pensait pas que cet arme me serait utile à la préparation de l'examen d'entrée de la Garde d'Eel.
Un soir, après le dîner je pris enfin mon courage à deux mains pour enfin avouer à mes parents le but de ces entraînements. Durant tout le repas, je n’avais pas réussi à ouvrir la bouche. Negi, mon Valuret, me donnait des coups de museaux pour que je me lance mais ce n'était pas facile. Au dessert ma mère, Oda, fronçait les sourcils de plus en plus fort depuis le début du dîner. Elle s'exclama:
- Corn! Que t'arrive-t-il donc? Tu n'as quasiment pas touché au steak que ton père a préparé! Ton repas préféré!
Je levai les yeux soutenant le regard dur de ma mère. Une bataille "psychologique" entre nous débuta. L'homme de la maison, Aal leva les yeux au ciel et commença à débarrasser la table. Il dit au jeune valuret avec une pointe d'amusement:
- Je parie que j'aurai fini de débarrasser avant la fin de leur combat!
Negi tournait la tête avec inquiétude entre moi et Oda. Il n'aimait pas les conflits.
Le combat dura une demi-heure, comme toujours la plus âgée des walkyrie remporta le combat. La pure walkyrie s'exclama une nouvelle fois:
- Il est grand temps de nous dire ce que tu gardes au fond de toi ma fille!
- Je veux suivre la voie de tes ancêtres maman et m'engager dans la Garde d'Eel! m’exclamai-je en me levant précipitamment de la chaise et plaçant mes mains sur la table dans un grand fracas. Cela fait plusieurs années maintenant que j'ai acquis de bonnes bases dans le combat grâce à vous. Les bâtons d'entraînement m'ont permis d'améliorer mes réflexes et de muscler à la fois mes jambes et mes bras, continuai-je en claquant mes muscles de la cuisse et ses biceps. J'ai gagné en vitesse et en force. Je sais et je sens que mon destin se trouve là-bas, finis-je en pointant du doigt le QG placé au bord des falaises du Nord d'Eldarya.
Oda, les mains croisées sur sa poitrine généreuse, souriait de toutes ses dents. Contrairement à sa femme, Aal croisait bien les mains sur son torse mais son visage s'était fermé devant l'annonce de sa fille. Il ferma les yeux, hocha la tête de droite à gauche et sortit en silence de la cuisine devant mon regard attristé.
- Va lui parler ma fille, dit Oda. Ton père a toujours redouté ce moment. Fais lui entendre ta motivation et ta volonté d'entrer dans la Garde d'Eel. Toi la boule de poil rose tu restes avec moi!
Je hochai la tête tristement et rejoignis mon père qui était dans la salle d'entraînement de la boutique. C'était à cet endroit que les clients pouvaient essayer les différents équipements de guerre que ma Famille vendait. Aal avait emprunté un bâton et s'entraînait sur un mannequin de paille. Au même moment où je passais les portes de la salle mon père éclata en milles morceaux d'un geste rageur la tête du mannequin. Ne l'ayant jamais vu réagir ainsi je n’osai rien dire et attendis qu'il commence à dire ce qu'il avait sur le cœur. Ce qu'il ne tarda pas à faire.
- Tu as beau être comme ta mère tu n'es pas elle pour autant. Le sang ne fait pas tout Corn. Le monde est devenu plus dangereux qu'avant ! Aal faisait les cent pas tout en exposant son point de vue. Je connais cet univers que tu souhaites tant intégrer. Ce n'est pas un endroit pour les jeunes filles! Reste à la boutique avec nous. Les clients te connaissent et te font confiance. Pourquoi veux-tu partir?... finit-il d'un air triste.
- Papa! Ne crois pas que je ne sois pas consciente du danger que représente la carrière de Gardienne d’Eel. Je sens que mon destin m'appelle là-bas. En travaillant avec toi j'ai acquis des connaissances de combat, sur les armes et les armures. Je ne pars pas en simple paysanne. La garde d'Eel représente le rêve de ma vie et si je n'essaye pas maintenant je m'en voudrais toute ma vie. Les sessions d'entrée se passent dans une semaine. Je me sens prête à les tenter! Laisse moi une chance s'il te plaît !
Aal se frotta les tempes en marmonnant dans son coin. Il me regarda d'un oeil nouveau. Moi qui le matin même descendait de sa chambre d'un pas las comme quand j'étais enfant. Sa fille avait grandi et il en prenait conscience devant cette volonté dont je faisais preuve pour le convaincre. Aal replaça le bâton à sa place. Puis il se retourna vers moi, les mains croisées sur la poitrine il déclara :
- A la minute même où tu auras un temps de libre, tu viendras à la maison. Et si tu n'es pas prise tu reviens direct ici !
Mon visage s'illumina d'un coup en un clin d'œil j’enlaçai mon père à lui en briser les côtes. Nous rentrâmes bras dessus bras dessous vers la maison. Un livre dans les mains, Oda les entendit entrer. Aal conseillait Corn sur la façon de se comporter devant des supérieurs. Elle sourit et reprit sa lecture en soupirant d'aise.
**
JOUR 8 : Session d'entrée dans la Garde d'Eel - 2662 mots
La semaine suivante passa rapidement et le Jour J arriva enfin. J’avais préparé en avance quelques affaires, quelques vêtements et de quoi grignoter, le tout dans un sac à dos, pour être prête dès le matin. Les sessions d'entrée se déroulaient toute la journée et commençaient très tôt le matin. Il n'y avait que deux sessions par an. Beaucoup de faeliens tentaient leur chance. Être un gardien représentait tout de même une fierté pour les familles, la sécurité financière, un logement et un repas. Malgré le danger de cette profession, plusieurs centaines de personnes se donnaient rendez-vous au QG.
J’embrassai chaleureusement mes parents et me dirigeai comme beaucoup d'autres devant les portes de la Garde d'Eel en compagnie de mon familier qui volait à mes côtés. Lorsque les portes s'ouvrirent, un orc à l'air taciturne était posté à l'entrée tenant une gigantesque hallebarde. Grâce aux conversations près de moi, j’appris qu'il se nommait Jamon. Les plus jeunes discutaient avec animation avant de passer les portes puis lorsqu'ils rencontraient le regard de l'orc, un silence respectueux et des regards baissés apparaissaient simultanément. Il impressionnait certes mais je ne baissai pas les yeux. Entourée de la foule de prétendants au poste de gardien, j’entrai dans l'enceinte du QG. Un château d'un blanc éclatant surgit derrière les murs. Les tours atteignaient des hauteurs impressionnantes. Mes yeux brillaient de joie et de fierté d'être présente en ces murs. Jamon ferma la marche avec quelques gardien.gardien.nes de l'Obsidienne armé.es. Les gardes d'Eel nous emmenèrent dans une cour devant Keroshane, assistant de Miiko, elle che
ffe suprême de la Garde. Installé sur une estrade, il s'exprima :
- Bonjour à tous! Les sessions d'entrée dans la Garde d'Eel se feront en deux étapes. Derrière moi vous trouverez trois portes. Une pour la Garde des Absynthes, la garde des potions, alchimistes et protecteurs de la Terre. La seconde pour la Garde des Ombres, spécialiste dans l'infiltration et l'espionnage. Enfin la troisième est la Garde Obsidienne composée de nos soldats qui sont la première ligne de défense en cas d'attaque. La première étape est simple, vous ne choisirez qu'une de ses trois portes. De l'autre côté des épreuves vous attendent. Si vous échouez vous ne pourrez plus réessayer pour tenter votre chance dans une autre garde cette fois ci. Il faudra attendre les prochaines sessions qui se dérouleront dans 6 mois au début de l'hiver prochain.
Des murmures d'inquiétude montèrent dans la foule présente devant Keroshane et la tension monta d'un cran également. Keroshane était svelte de taille moyenne, il avait les cheveux courts bleus foncé tout comme ses lunettes ainsi qu'une corne qui ornait son front. Il descendit de l'estrade sur laquelle il était monté et rejoignit d'autres hauts gradés.
Je me dirigeai avec d'autres candidats vers la troisième porte, celle de la Garde Obsidienne. Valkyon ainsi que d'autres gardiens attendaient. Deux d'entre eux attira mon attention. La première avait les cheveux couleurs pourpre, deux oreilles et une queue, elle nous fixait avec intérêt. Des murmures s'élevaient dans notre petite assemblée.
A ses côtés se trouvaient une autre gardienne très droite une faux à la main nous observant sérieusement. Ces deux obsidiennes avaient la même présence que Valkyon, chef de la Garde Obsidienne. Lui était grand et musclé, ses cheveux blancs complétait son visage carré et ses yeux dorés. Il avait un charisme calme et reposant d'où sortait une certaine autorité. Lorsque tous les candidat.es furent arrivé.es Valkyon annonça le planning des examens.
- Maneäre à tous! Nous avons organisé une épreuve afin de juger de votre endurance, votre force ainsi que de vos valeurs,principes ect. Nous allons vous emmener dans un lieu tenu secret qui nous sert pour chaque session d'examen. C'est un lieu reculé et sauvage. Vous serez tous déposés au même point de départ. Le but de cette épreuve sera de parcourir l'intégralité de la zone jusqu'à un point d'arrivée qui sera visible plusieurs lieux à la ronde. Maintenant veuillez monter dans les carrioles.
Je serrai fortement mes poings et entamai la route vers mon destin. Le trajet fut assez long mais plaisant car les véhicules étaient silencieux. Chacun se concentrait à sa manière, certains discutaient à voix basse de l'épreuve, d'autres méditaient ou montraient des signes de nervosité. De mon côté, je fermais les yeux et pensais à sa famille.
Lorsque les charrettes s'arrêtèrent, je descendis avec tous les candidat.es, les gardien.nes nous regroupèrent dans une petite clairière entourée d'arbres communs, ce n'était donc pas une forêt enchantée pensai-je. Mis à part cela, les arbres étaient trop grand pour voir quoi que ce soit d'autres pour le moment. Valkyon annonça une dernière précision.
- Dans cette épreuve vous rencontrerez des créatures dangereuses mais pas mortelles, ainsi que des gardiennes qui joueront le rôle d'ennemis ou de victimes. Si vous combattez, tentez de ne pas tuer. Merci.Vos familiers resteront avec nous, ils vous attendront à la fin des épreuves.
Les gardien.nes en charge de l’organisation de l’épreuve nous divisèrent en trois groupes de vingt cinq personnes afin d'éviter les bousculades au départ. Répartis sur une ligne, deux cents mètres séparant chaque groupe, les choses sérieuses commencaient! Une détonation donna lieu de signal de départ. Plusieurs des premiers participants partirent en avant afin de ne pas perdre de temps, d'autres grimpèrent aux arbres pour localiser le point d'arrivée.
Je me mis à trottiner afin de chercher un grand arbre solide pour y grimper. Arrivée en haut, je tournai sur moi-même et distinguai une fumée rouge au sud de la forêt. Malheureusement, la forêt était trop dense pour voir quoi que ce soit. J’allais devoir progresser qu'avec mes sens et mon instinct pour contrer les obstacles qui se dresseraient devant moi.
Après être descendu de l'arbre, je m’élançai en courant en direction du sud. Sur le chemin, j’en profitai pour récupérer quelques baies ainsi que fabriquer une arme de fortune de la même taille et presque de la même résistance que les bâtons d'entraînements que j'utilisais lors de mes entraînements. N’étant pas à l’aise avec les arcs je ne tentai pas d’en fabriquer un. Après plusieurs essais avec mon père et de nombreux échecs cuisants, les armes de jets n'étaient pas mon fort. Ce qui m'allait le mieux était une arme qui répondait à ma force naturelle.
Malheureusement, un simple bout de bois ne ferait pas long feu devant une ennemi animal ou faery. Comme si cette pensée avait amené un mauvais présage, une gardienne surgit devant moi menaçant une autre obsidienne avec un couteau. Elle s'écria:
- Toi! Donne moi tes manaas ou j'égorge cette femme!
Je me figeai, car je m'attendai à une attaque de front et non à une prise d'otage. Des signes d’impatience chez « l’ennemi » m’alertai que je restais trop longtemps muette. Je réfléchis à une solution à cette épreuve et commençai à ouvrir la bouche pour dire quelque chose d’apaisant. Au même moment, je remarquai une autre candidate au cheveux blancs arriver derrière le "bandit". Cette alliée inespérée mit son doigt sur ses lèvres afin de m’indiquer de taire sa position. Je me décidai enfin à parler pour de bon afin de détourner l'attention de la gardienne.
- Je n'ai pas grand chose sur moi, vous savez. Je suis juste une voyageuse qui part découvrir le monde. Que cela sonnait faux! Je veux bien sortir ma bourse pour vous prouver ma bonne volonté, mais ne faites pas de mal à cette jeune femme. Elle ne mérite pas un sort tragique.
La gardienne resserra son étreinte, une larme de sang coula le long de la pointe du couteau. Le temps sembla s'écouler au ralenti. La participante derrière l'ennemi s'était rapprochée pendant ce court monologue. Avant que la goutte de sang n'atteigne le sol, l'alliée de Corn agrippa le bandit par les épaules ainsi que par sa veste afin de faire une figure d'art martial et l'immobiliser sur le dos. Pile au moment de l’impact de “l’ennemi”, j’attirai vers moi "la victime". La gardienne de l'obsidienne frappa deux fois à terre pour annoncer sa rupture de combat. Debout elle déclara simplement un pouce en l'air et un clin d’oeil oeil en prime:
- Bon travail d'équipe les filles.
Puis les deux gardiennes s'enfoncèrent dans la forêt à la recherche de nouveaux participants. Je rétablis de l’ordre dans ma coiffure en resserrant ma tresse, puis tendis ma main vers mon alliée en souriant.
- Merci de ton aide, je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait une prise d'otage. Je m'appelle Corn, origine: moitié humaine moitié walkyrie.
- Enchantée! Moi c'est Menifael et le destin fait bien les choses, cousine! J'ai les mêmes origines que toi! On fait équipe? Je ne crois pas que lle chef de la Garde nous ait interdit de le faire! Et vu ce qu'on vient de faire je sens entre nous un bon feeling !
Pour toute réponse, je souris de plus belle et serrai plus fort le poing de Menifael. Nous continuâmes notre chemin en silence. La concentration était primordiale dans un lieu inconnu. En chemin nous rencontrâmes quelques jeunes blackdogs, et autres créatures magiques qui nous posèrent tout de même quelques difficultés. Une heure après leur rencontre, nous arrivions enfin dans la clairière où brûlaient le feu rouge. L'endroit était anormalement calme. Nous avancions avec prudence vers le centre de la clairière. Soudain deux gardiennes armées de bâton d'entraînement arrivèrent en face de nous.
- Bon je crois qu'ils veulent voir ce que l'on vaut en solitaire, déclarai-je à ma "soeur de sang" un grand sourire un peu sauvage aux lèvres . Bonne chance!
- [/b]Toi aussi![/b] s'exclama Menifael le même sourire aux lèvres.
Je m’avançai vers mon adversaire en serrant fortement mon arme de fortune et me préparai au combat. Se basant sur la technique de combat apprise par mon père, je laissai mon adversaire attaquer en premier. Les pieds bien ancrés dans le sol je me mordis les lèvres sous le premier coup de l'arme. Par habitude, je me mettais en défense pour contre attaquer. Ma force naturelle me permettait de contrer la plupart des attaques même les plus puissantes de mon père et quelques une de ma mère. Afin de créer la surprise, je relâchai la tension et esquivai au dernier moment. La technique surprise fonctionna, la gardienne ouvrit grand ses yeux et trébucha en avant. Profitant de l'angle mort de l'obsidienne, je lui fis un croque en jambe. Ce coup ci, elle tomba pour de bon. Je préparai un nouveau coup afin de l'immobiliser mais mon adversaire me contra en roulant en arrière. Les cheveux ébouriffés, les joues rouges et poussiéreuses la gardienne semblait vexée. Elle regarda s le feu rouge défiant quiconque se moquer d'elle. J’en profitai pour voir si Menifael s'en tirait. Elle échangeait de fort coups avec son adversaire. Puis, je me reconcentrai sur mon combat. Nous commencâmes à tourner en cercle. Ce coup ci, je me préparai à contrer en utilisant la même technique. Je ne savais pas quel était le but de cette épreuve: vaincre son adversaire ou montrer sa valeur au combat? J’optai pour le second choix et fixai mon regard sur l'obsidienne. Impatiente et voyant que je ne bougerai pas d'un pouce, l’obsidienne se mit à courir de la colère dans les yeux. Cette fois ci, je plantai fermement mes pieds dans le sol et encaissai la charge. Je repoussai l'attaque puis échangeai des coups avec mon adversaire. L'expérience me manquait par rapport à l’obsidienne. La fatigue se faisait sentir dans mes bras et j’offrai de plus en plus d’ouverture. Plus le combat durait, plus j’encaissai des coups sur les côtes et le bassin.
Puis le coup fatidique arriva l'l'Obsidienne frappa avec force dans mes côtes déjà meurtries. Des étoiles apparurent devant mes yeux, je tombai à genoux en me tenant la poitrine d'une main et l'arme toujours dans l'autre. J’attendis un nouveau coups qui ne vint pas. Lentement je pus reprendre mes esprits, à l'aide de mon bâton de fortune qui avait un état pitoyable je me remis debout. Valkyon ainsi que des gardien.nes et même Menifael me fixait. Elle semblait inquiète et les autres souriaient à part Valkyon qui gardait un visage impassible. Voyant que je n’avais rien de grave il hocha la tête et retourna juger d'autres candidats. La walkyrie au cheveux d'argent m’aida à marcher en passant un bras sous le mien me disant des encouragement. Elle semblait aussi fatiguée que moi mais ne le montra pas. Des hématomes apparaissait déjà sur ses bras et ses jambes. Je trottinai vers la tente de l'infirmerie ou une elfe à la peau blanche m’inspecta en fronçant les sourcils. Elle me donna une potion à boire et me banda les côtes en répétant et marmonnant une dizaine de fois "qu'à chaque combat c'était la même chose". L’elfe nous laissa enfin sortir après nous avoir maintes fois répété de nous ménager. Menifael était restée à mes côtés tout le long et cela me réchauffa le cœur. A la sortie de la tente de l'infirmerie, des gardiens nous dirigèrent vers un petit groupe de participants. Nos familiers nous attendaient et nous firent la fête. Le ciralak de Menifael l’a lécha sur tout le visage en signe de joie. Puis petit à petit d'autres faerys nous rejoignirent. On nous laissa plusieurs minutes seuls sans savoir si nous étions pris dans la Garde ou non. Comme il n'y avait pas le même nombre de participants qu'au départ nous ne savions pas dans quelle catégorie nous étions.
Le suspens ne dura plus longtemps lorsque Valkyon s'avança vers nous. Il déclara simplement:
- Félicitations. Vous avez réussi à surmonter les différentes épreuves de cet examen. Le chemin sera encore difficile et je compte sur vous pour honorer votre futur rôle. Lorsque vous serez revenu au QG, Keroshane vous donnera un certificat de réussite. Nous vous attendons donc dans trois jours.
J'avais réussi! J'hurlai ma joie en compagnie de Menifael et de tous les autres futur.es gardien.nes. Nous rejoignîmes les carrioles en discutant avec animation contrairement à l'aller. Tout le long du retour vers le QG nous partagions nos pensées sur le Bastion, les entraînements et sur les membres de la Garde. Arrivés à destination, Keroshane nous donna à chacun un certificat. Miiko était présente et nous félicita un par un.
Les portes se refermèrent derrière moi. Je me retrouvai avec Menifal, nous avions toutes les deux un sourire enfantin sur le visage. Nous nous saluâmes chaleureusement et nous donnâmes rendez-vous dans quelques jours.
Je rentrai à pied chez mes parents. L'avantage était que nous habitions dans le village en bas du QG le long de la mer et la Garde d'Eel était à deux pas. Lorsque j'entrai à la maison, mes parents attendaient assis dans la cuisine. Ils s'occupaient tant bien que mal mais stressaient plus qu'autre chose. Je restai debout au pas de la porte. Un silence pesant s'installa mais lorsque je sortis le certificat tout sourire, j'eus le droit à un câlin et à une fête à la maison. Mon père invita tous nos voisins et clients pour fêter ma réussite.
***
JOUR 12 : Le jeu du Pendu - 1348 mots
Durant trois jours, je me reposai en vue du très long apprentissage que j'allais subir dans la Garde Obsidienne. Mais j'étais tellement excitée que je rodais dans la maison à ne rien faire. Dépitée ma mère m'envoya à la boutique aider mon père pour m'occuper l'esprit. l'esprit
Le jour de mon départ j’enlaçai mes parents et leur promis de revenir dès ma première permission. Au QG, je retrouvai Menifael ainsi que les autres participants des sessions d'examens. J’étais donc au milieu de l’assemblée, près de mes nouveaux camarades, mon familier valuret à mes pieds. La cérémonie d’adoubement fut courte mais inoubliable. Seulement une vingtaine de nouvelles recrues intégrait la Garde par mois. Je faisais partie du lot. Des étoiles et des larmes pleins les yeux, je récitai la main sur le coeur le serment de la Garde Obsidienne.Par le Cœur qui nous lie,
Par l’épée que l’on manie,
À genoux enfant d’Eel !
Que vos cœurs qui battent résonnent à l’unisson.
Dépouillez vous de vos biens, enfilez votre armure.
Qu’à jamais vos pas soient guidés entre nos murs
Vous étiez enfants, vous renaissez fragments.
Pour vos Sœurs !
Pour l’Honneur !
Pour l’Obsidienne !
Je n'avais pas encore d'armes, pas encore d'armure, ni d'entraînement mais j'étais une Obsidienne.
Après avoir bu quelques verres d’hydromel au buffet, je sortis faire un tour dehors. Negi prit son envol et me devança. L'air était frais, ce matin là, l'hiver n'avait pas encore refroidi et endormi le Bastion sous une couche de neige.
Je ne savais pas si une session de visite du Bastion et du QG avait été prévue alors je décidai de me balader pour voir plus en détail ce qu'était la Garde d’Eel. Visiter le Bastion ne posa aucun problème pour les autres gardiennes. Si une personne était au Bastion, c'est que c'était une Obsidienne. Point.
Par contre ce raisonnement ne s'appliquait pas à Jamon…
Durant ma “visite” non officielle, j’avais découvert les jardins du QG, de très beaux lieux calme et apaisant, l'entrée du village des réfugiés... Puis arrivée devant le portail tout au fond des jardins je rencontrais en personne Jamon pour la première fois. Ni une ni deux son sang ne fit qu'un tour dans sa grande tête.
-Toi! Pas être ici. Intrus ! Dehors!
Il me prit par le col et sans vouloir entendre un mot d'explication, me plaça dehors … Je restai là devant la porte à crier que j'appartenais à la Garde et que j'avais l'écusson des obsidiennes pour le prouver. Mais après plusieurs minutes à hurler et à espérer que quelqu'un m'entende je me résignais. Je devais prendre cette situation comme une mission et réagir comme une obsidienne !
- Soit je faisais le tour et je rentrais par la Grande Porte et là humiliation assurée. Cela montrait que je ne savais même pas m’affirmer en tant qu’Obsidienne,
- Soit je rentrais par la Petite Porte, concrètement, trouver un autre moyen d’entrer.
- Je trouverai un moyen d’entrer, dis-je à mon valuret.
- Valuuu!, me répondit-il en frottant son museau contre ma jambe.
Et me voilà parti pour faire le tour du QG. Un mur d’au moins cinq mètres me faisait face quelque soit l’endroit où je me trouvais. Pendant près de dix minutes, je marchais à la recherche de lianes ou de portions de mur abîmés par le temps. Mais rien du tout, le mur était lisse et propre. Un enchantement ou une potion devait être appliquer ou fonctionner. Je voyais mal les gardien.nes venir tous les mois pour nettoyer toute cette surface architecturale qui protégeait la Garde d’Eel.
Enfin sur mon chemin je croisais la route d’un arbre dont les branches dépassaient et allaient de l’autre côté du mur. Ni une ni deux j’y grimpais, tant bien que mal. Je vous ai dit que j’avais le vertige? Par chance les branches qui passaient au dessus du mur étaient encore solide. La cime se trouvait encore loin au dessus de ma tête.
Je me trouvais maintenant de l’autre côté du mur… à cinq mètres du sol, debout et marchant à petit pas sur une branche qui bougeait au moindre de mes mouvements. Merci l’Oracle, Le Cerisier Centenaire était juste devant moi. Il ne me restais plus qu’à faire un petit saut dans le vide pour tenter de m’accrocher à ses branches.
Super …
Pendant que je m’auto-motivais, un groupe de gardiennes passa en dessous. Je me figeai et dis à Negi de se poser près de moi. Ses battements d’ailes faisaient du bruit.. Il ne fallait pas qu’elles me voient... Ce coup ci je maudis l’Oracle parce que la branche sur laquel nous étions décida de craquer pas si solide que ça la branche! Les gardiennes levèrent la tête et rièrent:
- Oh regardez les filles! Notre nouvelle mascotte! s’exclama l’une d’elles.
Je décidai de les ignorer. Je devais rejoindre les branches du cerisier avant que mon piédestal ne se brise. Je me remis bien sur mes pieds. Negi n’était pas assez fort pour me porter. D’un coup les gardiennes sous moi cessèrent de jacasser. Elles avaient compris que j’allais sauter.
- Non, non non non! Tu vas te briser les os! cria une des gardiennes.
Quand faut y aller, faut y aller! Jambes pliées, mains en avant, je m’élançai dans le vide.
Voler comme un oiseau c’est se sentir libre… libre de s’écraser aussi!!
Le cerisier se rapprochait de moi, j’ouvris les mains et me saisis de ce que je pouvais agripper.
Le coeur battant, je m’accrochais aux branches de l’arbre. Je l’avais échappé belle. Je me déplaçais maintenant vers le tronc à moitié allongé sur un des branches de l’arbre fruitier. Mon pied se posa sur le sol du QG. J’avais réussi à entrer! Et plusieurs paires d’yeux me fixaient dont ceux de Valkyon ...
- Suis-moi, m’ordonna-t-il.
La tête baissée, j’emboîtai le pas à mon chef, ou ex-chef? Le trajet se fit en silence jusqu’à son bureau. Il m’invita à m’asseoir et pris un siège en face de moi.
- Bien, je veux un rapport de ce qu’il s’est passé. Un oral pour moi puis un écrit pour Keroshane. Je t’écoute, déclara-t-il en croisant les bras sur son torse.
Il valait mieux que je joue la carte de l’honnêteté tout de suite si je voulais qu’il me fasse confiance par la suite. Donc, je lui racontais pourquoi j’étais arrivée dehors et pourquoi j’avais choisi d’entrer non pas par la porte principale mais par un autre moyen. La fin de mon récit fut suivie d’un long silence pensif de la part de Valkyon. Il se leva, prit une plume ainsi qu’une feuille qu’il me tendit. Sans un mot je me tournais vers le bureau et commençais à écrire. Je sentais son regard pesant dans mon dos. J’avais si peur d’être renvoyée!
Il me dit quelques mots avant de sortir :
- Tu donneras ce papier à Keroshane. Il sera sûrement à la bibliothèque. Puis rejoint le dortoir pour que l’on t’attribue une chambre… Il fit une pause, ouvrit la porte du bureau et déclara - Demain rendez-vous à 6h pour ton premier entraînement avec les autres recrues. Nous t’attribuerons à une Faction. Et n'oublie pas de rédiger à l'écrit ce que tu m'as dit mot pour mot.
J’eus à peine le temps de me retourner pour le remercier qu’il fermait déjà la porte. Je me trouvais de nouveau seule, mais toujours Obsidienne! Negi sauta dans mes bras pour partager ma joie. Je le caressai, puis je me mis à la rédaction du rapport.
J’étais une Gardienne de l’Obsidienne!
****
MOIS 4 : Première mission - 3314 mots
Les jours passèrent à une rapidité ahurissante, durant les mois qui suivirent je m'entraînai sur toutes les armes de la forge afin de trouver mon bataillon. J’ignorai les arcs et arbalètes, ces types d’armes ne me tentai vraiment pas. J'essayais les armes à longue portées comme les hallebardes, faux et lances mais je n'y arrivais pas, je ramenais sans cesse mon adversaire vers moi et l'arme n'avait plus aucune utilité. Je me débrouillais au corps à corps cependant je ne me sentais pas non plus dans mon élément. Quelque chose manquait.
Arrivée à la fin du premier mois, je me tournai vers les épées et les haches. Garran, un guerrier nain à la retraite, un de nos entraîneurs, refusa net que je teste les épées, ces armes ne supporteraient pas ma force. Il ne me restait plus que les armes à "gros calibres" comme les haches, doubles-haches ou marteau. Je testais les trois et la double-hache me plut aussitôt. Avec ses deux lames, elle permettait de faire davantage de dégâts dans tous les sens.
Mon arme choisie, je vins aux entraînements avec plus d'entrain qu'avant. J'eus comme professeur, un obsidien à la peau rouge au nom d’Orion. Ma première rencontre avec l’Ifrit me marqua. L’humeur du jeune homme ne variait jamais. Patience était l’adjectif qui lui allait le mieux. Le jeune faery contrôlait le feu qu’il pouvait faire apparaître sur tout son corps d’une simple pensée cependant, je ne l’avais jamais vu utiliser son pouvoir lors des entrainements. Il m'apprit comment me servir de lahache. Un jour, il m'expliqua:
- Je te montre les bases du maniement de la double-hache. Lorsque tu les auras bien acquises, nous pourrons passer aux choses sérieuses en faisant des duels. Sache que pendant nos duels je ne t'apprendrai plus rien contrairement à ce que je fais aujourd'hui. L'apprentissage d'une arme se fait aussi seul même si nous continuerons à te conseiller. Il faudra que tu crées ton propre style de combat. Et à ce que j'ai vu aux sessions d'entrées dans la garde, tu as déjà une ou deux techniques propres à toi.
- Merci ! Je ferais de mon mieux ! dis-je avec enthousiasme.
- Bien... Continuons ton entraînement
Durant plusieurs mois j’approfondis les techniques de base. J'enchainais les réveils aux aurores, les sorties avec mon familier, les entraînement avec Orion ou d'autres obsidiennes, les repas à la taverne et quelques visites à ma famille. Ces premiers mois n'étaient pas riches en aventures et missions mais je l'acceptais. Devenir une gardienne de l'obsidienne digne de ce nom ne se faisait pas en quelques semaines.
Il m'arrivait de me détendre de temps en temps. Avec Menifael nous allions au moins trois fois par semaine à la Taverne de l'Epée Noyée, nous faisions aussi des rencontres. Pas mal d'obsidien.nes se retrouvaient là-bas pour décompresser après les entraînements ou les missions. Il y avait notamment Nauan la jeune Félidaé que j'avais vu lors de mon examen d'entrée. Des gardiens bourrés offraient un joyeux spectacle et les débordements étaient récurrents ce qui faisait le charme du lieu.
Ainsi donc, cela faisait quatre mois que j'avais réussi à intégrer la Garde. Mes soirées à l’Epée Noyée et dans la Salle d'Entraînement m’avait fait rencontrer des gardien.nes. Nous croisant souvent, j'avais sympathisé avec Elinri, Murthag. Nous formions un bon trio avec nos familiers: Meril, un Pimpel et Kida, un Sabali.
Un jour, il nous fut donné la chance d'accomplir notre première mission officielle. Après plusieurs mois à s'entraîner à la double hache pour moi, la rapière, la spécialité d'Elinri et les dagues et l'arc pour Murthag, Valkyon nous invita à venir au QG pour nous donner notre premier ordre de mission. Monter dans ce gigantesque palais blanc et marbré dans tous les coins n'était pas courant pour les jeunes gardien.nes. Les moments où nous pouvions accéder au QG était lors de l'adoubement et des quelques missions que Miiko distribuait officiellement, sinon les ordres de missions étaient placardés dans la Taverne ou sur un panneau d'affichage.
Accompagnés de Valkyon et d'une petite escorte de Gardiens Etincelants, Elinri, Murthag et moi arrivions dans la salle du Cristal. Miiko, Kero et Jamon veillant au loin, étaient présent près de la Cheffe de Garde.
-Ah vous voilà, bonjour à tous. Kero, les ordres de missions s’il te plaît, commença Miiko sans perdre de temps.
Keroshane s’exécuta lui tendant 3 parchemins scellés avec le sceau de l’Obsidienne.
-Merci.Valkyon m’a parlé de vous. Vous savez qu’il est donné la chance à nos jeunes recrues de montrer leurs valeurs. Aujourd’hui c’est à votre tour. Voici votre mission.
Les parchemins en main, nous les ouvrîmes puis nous nous tournâmes vers Valkyon qui se plaça près de Miiko :
- Vous devez escorter une Absynthe dans la forêt. Elle a besoin d'éléments rares pour une potion. L'endroit où les trouver est assez dangereux, vous entrerez dans les profondeurs de la forêt qui borde le QG. Avant de partir, n'oubliez pas de préparer des vivres et un kit de navigation… Vous sentez-vous capables d'accomplir cette mission ?! demanda-t-il.
- Oui, chef ! répondirent les trois amis.
- Vous pouvez disposer dans ce cas, s'exclama Miiko.
Nous fîmes le salut guerrier et sortîmes de la pièce. En passant près de Valkyon, je lui dit simplement :
- Merci de votre confiance chef.
Valkyon inclina de la tête. Je sortis rejoindre mes amis. Murthag et Elinri se parlaient avec animation près de l’escalier central, leurs familiers jouant plus loin. Je m'approchai en souriant.
- Mais c'est fantastique cette opportunité on pourra enfin raconter NOS histoires, nos louanges, s'exclama Elinri. Enfin fini les corvées de ménages, le ramassage de vomi à la taverne !
- On nous respectera enfin, continua Murthag.
- C'est bien beau tout ça mais pour le moment nous devons trouver cette gardienne et de quoi survivre à cette mission.
- Relax Corn ! Profite ! s'écria Elinri. Allons faire un tour à la taverne !
- On ira quand on aura mené à bien cette mission et je ne veux pas traîner une Obsi ivre morte avec moi avant d'avoir débuté notre périple, répondis-je en ouvrant notre ordre de mission.
- Hé ! s'indigna Elinri dont le Pimpel gonfla ses joues pour exprimer son mécontentement.
Murthag pouffa de rire ce qui accentua la frustration de son amie. Agacée, elle le poursuivit en le menaçant de sa chope portative qu'elle gardait toujours accrochée à sa ceinture. La jeune obsidienne appartenait à la race des elfes mais n'avaient pas leur caractère réputé calme et sérieux. Les oreilles pointues, ses yeux d'un bleu perçant lui permettaient d'arriver à ses fins. De plus, grâce à ses charmes, elle se sortait de pas mal d'ennuis dont elle était, le plus souvent, la source. Ses longs cheveux blonds presque blancs tressés de manière à la fois compliquée et pratique volaient derrière elle alors qu'elle essayait d'attraper Murthag. Meril faisait pareil et poursuivait Kida qui hennissait d'amusement.
Je levai les yeux au ciel en souriant et me remit à lire l'ordre de mission, mon Valuret à ses pieds. J’appris que l'Absynthe que nous devions escorter s'appelait Avayn. Je m'apprêtais à annoncer à mes ami.es cette nouvelle lorsque j’aperçus une jeune fille attendre dans le hall central du QG. Je sifflai pour rappeler à l'ordre mes compagnons, et Elinri et Murthag arrêtèrent de se chamailler.
- Mae govannen, je suis Avayn, membre de la Garde Absynthe et voici Asio mon Seryphon. J'ai besoin d'une escorte pour aller chercher des ingrédients dans la forêt, ce doit être vous, se présenta-t-elle en souriant.
Avayn, les cheveux vert coupés court au cou, les yeux bleus, semblait au premier regard timide et réservée. Mais derrière ce masque se cachait un grand courage et qui ne manquait pas de se dévoiler lorsqu'elle affrontait ses adversaires.
- Manëare, je suis Corn et voici Elinri et Murthag. Nous avons été choisis pour te protéger pendant ta cueillette. Mais avant nous devons aller chercher de quoi manger et nous repérer pendant notre mission.
- Pour vous faciliter la tâche, j'ai déjà avec moi un kit de navigation, dit Avayn.
- Magnifique ! s'exclama Murthag en lui donnant une claque dans le dos.
Murthag éclata de rire et emmena une Avayn un peu perdue au milieu de ces Obsidiens brusques et bruyants. Entre Obsidiens, nous nous répartîmes les tâches. Elinri et Murthag allèrent chercher des sacs et des vivres et je restai avec Avayn et l'amenai dans ma chambre. Je revêtis ma tenue de combat et attachai mon arme dans mon dos entre mes omoplates. Avayn ouvrit grand les yeux et murmura gênée devant le regard interrogateur que je lui fit :
- Je n'ai jamais vraiment quitté la Garde … C'est la première fois que je vois une aussi grosse arme.
- Merci Avayn, je prends ça pour un compliment, m'exclamai-je enthousiaste.
Nous nous dirigâmes vers la salle centrale de la Garde Obsidienne et retrouvions les deux autres gardien.nes avec toutes leurs affaires.
En avant toute pour leur première mission !
Le lieu idéal pour cueillir les plantes nécessaires à la préparation de la potion se trouvait au centre de la Taurë Huinéva, la forêt d'Ombre. Pour s'y rendre, il fallait tout d'abord traverser la forêt qui se trouvait près du QG, moins dangereuse, où les familiers peuvent explorer sans grande crainte. Une carte était jointe à l'ordre de mission et c'était Murthag qui l'utilisait. Ce jeune elfe avait développé ses talents de pisteur en même temps que son entraînement à l'arc.
C'est lors des ses escapades dans la forêt qu'il avait trouvé l'œuf de son Sabali près d'une route commerciale. L'esclavagisme de familier était toujours présent même en ces temps troublés Physiquement, Murthag était fin et musclé. Il se mouvait silencieusement dans son environnement préféré : la forêt. Ses oreilles pointues et son visage fin étaient encadrés par des cheveux gris-bleuté ramenés en natte comme le faisait les guerriers d'antan. Le jeune elfe était en tête du groupe et nous guidait tout droit vers la forêt.
Avayn ne disait plus un mot depuis que nous avions quitté le QG. Pour le moment elle étudiait tout ce qu'elle voyait et notait sur un petit carnet un maximum de précisions sur les différentes plantes qui l'entouraient. Avec Elinri, nous la suivions et nous nous arrêtions donc beaucoup pour laisser l'Absynthe à ses recherches sans perdre de vue Murthag. Nous échangions sur ce qu'il allait se passer durant leur quête.
- Je te parie qu'on va rencontrer une créature ! J'espère qu'un Black Dog passera sur notre chemin, dit Elinri en effectuant quelques parades dans le vide avec sa fine épée. Leur peau est très solide pour fabriquer des armures en cuir souple.
- Et moi j'ai besoin de fourrure pour me faire des chaussettes fourrées pour l'hiver prochain. J'espère que ce n'est pas trop profond dans la forêt quand même, lui répondis-je en m'étirant. Avayn, pourquoi tu as besoin de ces ingrédients ? A quoi servira la potion ?
Avayn releva la tête de la Conium maculatum qu'elle étudiait. Elle rangea son carnet dans une pochette accrochée à sa ceinture et tout en marchant elle dit:
- Et bien, Ezarel et Miiko ont prévu une mission très importante qui nécessite de l'aide de toute la Garde Absynthe. Et j'ai été désignée pour aller chercher quelques ingrédients. Là, je cherche des plantes pour préparer du poison - Avayn sortit son propre ordre de mission et lut la liste – il me faut de la Conium maculatum, que je viens de prendre, j'ai trouvé aussi de la Bryonia dioica, ce sont des petites graines rouges toxiques et il me manque également de l'Amanita muscaria plus connue sous le nom d'Amanite Tue-mouche. Mais ce qui est difficile à trouver, car rare, et dont j'ai besoin, c'est de l'Amanite noire et la plante d'Eurobée. C'est une petite fleur à rayures blanches et bleues, composée de plusieurs clochettes. Elle ne pousse qu'à un angle d'ensoleillement précis, et n'ouvre ses fleurs que lorsqu'elle a assez de lumière, soit à la deuxième heure de l'après midi.
- [/b]Oh ! Et on y prend part aussi dans votre grande quête… Génial ! [/b]s'exclama Elinri.
- Haha, c'est vrai c'est gratifiant pour une première mission, dit-je en me redressant, fière.
Nous continuâmes à suivre Murthag qui ne levait pas les yeux de la carte et du sentier. Après une demi-heure à marcher au sein de la forêt, notre quatuor approchait de Taurë Huinéva. Les animaux se faisaient plus petits et encore plus silencieux à l'approche des jeunes aventuriers. Notre groupe s'arrêta en même temps que Murthag. Celui-ci se retourna vers nous et dit :
- A partir d'ici, nous devons être prudents. Je n'ai jamais arpenté cette partie de la forêt.
- C'est ici que débute la forêt Taurë Huineva, la forêt d'Ombre. C'est de l'elfique antique, parlé par les anciens Faerys d'Eel.
- Elfique ou pas, je n'aime pas le nom qu'elle porte. Bien, Garde de l'Obsidienne ! On se met en formation condor et comme à l'entraînement je serai devant avec ma hache et vous sur les côtés. Elinri à ma gauche et Murthag à droite. Avayn tu seras au centre et n'oublie pas de garder ton familier près de toi. Tu ne nous lâches pas d'une semelle, m'exclamai-je avec un ton autoritaire. Tu as une formation en cartographie ?
- Oui !répondit vivement l'Absynthe en prenant la carte que Murthag lui tendait.
- Bon, allons-y ! déclarais-je.
Nous dégaignâmes tous.tes nos armes et nous avancâmes vers l'inconnu. La forêt Taurë Huinéva ne laissait présager rien de bon tant son aspect était inquiétant. Le toit végétal était si épais que le soleil ne perçait qu'à de rares endroits. On ne voyait pas l'ombre des êtres faune et flore qui y vivaient. Le sentier sur lequel nous progressions empêchait une avancée rapide. La flore était maîtresse en ces lieux. Les racines, branches et feuillages s'étaient développés dans tous les sens, là où il y avait de la place. De plus, la mousse noire avait élu domicile sur toutes les surfaces possibles. Le sentier en était complètement envahi qu'il était difficile de le suivre.
Avec les indications d'Avayn, Je savais dans quelle direction aller. Negi volait près de moi et surveillait en avant. Tandis que Kida, la sabali et Meril trottinaient près de leur maître.
Avayn était une Faery proche de la nature. Elle aimait courir dans les plaines avec son familier. Elle avait trouvé son bébé Seryphon au pied d'un arbre. Il avait dû tomber de son nid et ses parents ne l'avaient pas retrouvé et donc abandonné. Plus ils avançaient, plus elle se sentait mal à l'aise, Asio le seryphon s'agitait aussi sur son épaule. Elle regarda le sentier devant moi puis le sentier derrière elle. La forêt laissait passer les étrangers mais en sortir paraissait plus compliqué. En effet, les branches se resserraient petit à petit derrière nous. Avayn fouilla dans sa sacoche et soupira de soulagement après avoir reconnu une potion de sa fabrication.
- Gardiens ?! Je crois que nous aurons du mal à sortir par le chemin que nous empruntons, déclara calmement Avayn.
Les trois Obsidiens se retournèrent et soupirèrent en même temps.
- Si nous avions une ombre avec nous, elle aurait pu détecter ce maléfice, s'exclama Murthag.
- Gardons notre sang froid ! répondis-je vivement. Nous verrons ça au retour. Hum ça fait 2 bonnes heures que nous sommes rentrés dans cette Taurë. Il serait temps de nous restaurer.
Pendant 15 minutes nous arpentâmes le sentier, puis quand Avayn entendit le murmure d'un cours d'eau, la faim prenant le pas sur la sécurité, nous quittâmes le chemin pour s'installer près de la rivière qui offrait un bon emplacement pour se reposer. Cela semblait assez paradoxal dans cette forêt sombre. Nos armes se raccrochèrent à la ceinture ou sur les dos et nous installâmes notre déjeuner. Murthag sortit de sa sacoche, quatre boules de pain, du fromage et quatre pommes. Les familiers avaient aussi leur part. Des bonbons d'amûre pour Negi, des fleurs de coton pour le sabali, du lotus précieux pour Meril et des lézards rouges pour Asio. Pendant que le groupe se restaurait le seryphon en profita pour voler un peu. Il avait été sur les épaules d'Avayn toute la traversée. Il emmena ses lézards sur une haute branche. Avayn gardait un œil sur lui tout en mangeant son sandwich. L'Absynthe avala sa dernière bouchée lorsque son Seryphon fonça droit sur elle en hululant avec force.
- Qu'est ce qu'il a ton Seryphon ? demanda Elinri.
- Il veut me dire quelque chose, s'exclama Avayn. Il veut que je le suive.
- Je t'accompagne, déclara Murthag.
Ils suivirent donc le familier tout de plume jusqu'à une vieille souche d'arbre noirci, comme si elle avait pris feu. Avayn s'avança et découvrit parmi la terre noircie par la cendre des champignons blancs et noirs, des Amanites noires !
- Bravo mon Asio, s'exclama Avayn en étreignant son familier. Plus que la plante d'Eurobée à trouver, dit-elle tout sourire à Murthag.
- Ou..oui, répondit Murthag charmé.
Ce sourire avait changé quelque chose en lui. Avayn sortit des outils de sa sacoche et se mit à sortir délicatement le champignon de la terre. Quand elle eu fini, elle avait de la terre sur le bout du nez. L'elfe se mit à rire doucement et lui enleva délicatement la poussière de son nez fin. Avayn rougit. Puis, ils se dirigèrent vers Corn et Elinri. Asio et Kida hululait et hennissait de joie.
- Combien nous reste-t-il de kilomètres ? demanda Elinri en les voyant approcher.
Avayn donna la carte et son kit de navigation à Murthag qui la remercia.
- Hum, sachant que nous sommes là,… Logiquement, nous devrions y être demain au déjeuner.
- Bon ne tardons pas alors ! m'exclamais-je en me relavant. Reprenons nos armes, comme l'a dit Avayn ce matin, nous devons y être avant deux heures de l'après-midi. Tout à l'air tranquille mais j'ai un mauvais pressentiment.
Nous rangâmes nos affaires et reprîmes la route. Nous marchâmes toute la journée jusqu'à ce que le chemin ne soit plus visible. Elinri sortit des torches. Puis il fut décidé qu’il était temps de choisir un endroit pour dormir. Avayn se proposa d'organiser les couchettes et installa des hamacs. Pendant ce temps-là, Murthag préparait un feu, nos familiers autour de lui en attente de la chaleur. Je fus de tour de garde avec Elinri le temps que le camp se mette en place.
- Je sens que cette forêt va se réveiller quand on voudra y sorti, déclara Elinri.
- Moi aussi, soupirais-je. On s'entraîne un peu ? demandais-je.
- Yep !
Nous échangâmes quelques coups. Murthag et Avayn s'assirent près de nous pour nous regarder. C'était comme une chorégraphie dont on ne se lassait pas. Puis, nous débutâmes le dîner : de la viande grillée. Après s'être rassasiée et avoir de nouveau regardé la distance à parcourir, je commençai le premier tour de garde et les autres s'installèrent dans leur hamac.
MOIS 4 JOUR 2 : Suite Première mission - 1768 mots
La nuit avait été miraculeusement calme ce qui n'appaisait en rien le très mauvais pressentiment pesant sur nous depuis notre entrée dans la forêt. Mais pour autant il était hors de question que nous relâchions notre attention. Lorsque le soleil fut bien haut dans le ciel, notre groupe s'arrêta pour faire le point. Avayn reprit son ordre de mission et lut :
- Donc la plante d'Eurobée que nous devons aller chercher ne pousse que sous un angle de rayon de soleil à 50° et n'enlève son camouflage pour manger qu'à 14 heures.
- Ezarel a mis l'emplacement précis sur la carte, avec le kit de navigation je devrais savoir où aller exactement, dit Murthag.
Murthag utilisa la boussole et la carte pour se guider et nous nous arrêtions de temps en temps lorsqu'il calculait avec précision la direction a prendre à l'aide du compas Nous avançions doucement mais sûrement. Au bout de plus d'une heure de recherche, Murthag s'arrêta brusquement. Il se retourna vers nous et déclara que nous étions arrivés. En effet on pouvait voir plusieurs rayons de lumière percer la végétation de la forêt, mais il y en avait trop pour être sûr.
- Bien ! Nous allons attendre que chacun se poste devant une cible potentielle, proposa Corn en tenant sa montre à gousset. Il ne reste qu'une demi-heure.
Vingt minutes passèrent et petit à petit, le silence s'était fait encore plus pesant qu'à l'ordinaire.
- Oh oh, dit Elinri
Un rugissement terrifiant sortit des entrailles de la forêt se rapprocha rapidement de nous. Je criai :
- En formation ! Murthag en arrière, prépare tes flèches. Avayn suis-le et essaie de trouver la plante ! Elinri avec moi, dis-je avec un sourire féroce. On va se le faire.
Je sortis ma gourde attachée à ma ceinture et pris une gorgée. Je la tendit ensuite à Elinri.
- C'est un petit remontant, lui dis-je avant de saisir sa hache accrochée dans mon dos.
Elinri éclata de rire et but une longue gorgée avant de dégainer sa rapière. Je plantai mes pieds dans le sol pour encaisser le premier coup lorsqu'il viendrait. Mon valuret se mit en vol et regardait la bête. Elinri et Meril, le pimpel se tenaient prêt à esquiver.
Un monstre de plus de deux mètres arriva en courant et rugissant. Son allure ressemblait à celle d'un cheval, je reconnue en lui plusieurs animaux. Sa langue, son long cou et sa queue ressemblaient à ceux d'un serpent. Des écailles vertes et jaunes de reptiles recouvraient son corps allongé. Son front portait des cornes rouges enroulées. Ses pattes antérieures étaient celles d'un lion et les postérieures en forme de serres, comme celles d'un aigle.
L'animal mythique fonçait droit sur nous deux. J’encaissai l'impact avec ma hache, grâce à ma force surhumaine et Elinri s'élança dans les airs avec un salto avant pour lui asséner une première blessure sur son flan droit. Au même moment, Murthag lançait une volée de flèches qui perça l'animal de toute part. Je grognai sous l'effort et repoussai la bête plus loin. L'animal se méfiait à présent et tournait autour de ses proies. Pour le second round, nous décidâmes d’attaquer de concert avec nos familiers. Elinri porta quelques coups rapides tout en évitant les pattes et les crocs du monstre. J’en faisais autant.
L'animal déchaîné se lança vivement en avant et propulsa le Pimpel d'Elinri vers un tronc d'arbre. Le familier gisait inconscient. Elinri rugit de tristesse et de colère et appela son compagnon, espérant un mouvement ou une réaction de sa part.. Déconcentrée, elle reçut aussi un coup de cornes et fut projetée plus loin. Je grognais plus fort et attaquais de plus belle.
Avayn, n'écoutant que son cœur, se jeta près du Pimpel et d'Elinri pour leur administrer ses potions de soin. Murthag qui n'avait cessé de lancer des flèches soupira devant l'inconscience de l'Absynthe.
- Ce n'est pas très prudent, marmonna-t-il qui en voyant une ouverture rengaina son arc, tira une de ses deux flèches paralysantes, puis le rangea aussitôt.
L'effet des potions fut rapide, et les blessés reprirent peu à peu de la vigueur. En se redressant, Elinri vit une lumière éblouissante et une petite fleur apparaître.
- Là-bas ! dit-elle en montrant la direction de la plante. Ce ne serait pas ce que tu cherches ?
- Si ! s'écria Avayn.
- Par chance, je viens d'étourdir la créature. Faut-il retirer la plante avec des précautions particulières ? demanda Murthag qui s'était agenouillé près de ses amies.
- Non je n'ai besoin que de 4 fleurs, répondit Avayn.
Le jeune elfe fouilla de lui-même dans la sacoche d'Avayn à la recherche d'un pot et s'élança vers la plante d'Eurobée. Elle se trouvait derrière le monstre qui titubait en essayant de me toucher ainsi que mon Valuret, qui l'attaquait par les airs. Nous nous débrouillions bien tous les deux. J’anticipais les actions prévisibles de l'animal blessé. Heureusement que l'heure fatidique était arrivée car mes bras commençaient à s'engourdir.
Murthag arriva près de la plante et cueillit les fleurs rares. Le travail achevé, il mit le pot dans une des poches fermées de sa veste et fit demi-tour. Il cria :
- Corn ! Je vais lui lancer ma dernière flèche paralysante ! Ensuite, je pense que la fuite est une bonne idée ! Je sens que cette forêt nous réserve d'autres surprises !
J’acquiesçai et l'elfe décocha sa flèche. L'animal épuisé, blessé et déjà étourdi par le premier poison ne résista pas et tomba assoupi sous l'effet du second paralysant. Le calme revint aussitôt et des centaines de petits yeux jaunes sortirent de leur cachette. Kida, le sabali et Negi s'agitèrent soudainement pour nous signifier qu'il fallait fuir, et rapidement. Elinri portait Meril dans ses bras, nous regardions avec inquiétude nos familiers. Lorsque nous entendîmes un troupeau arriver la panique nous saisit. Nous comprîmes l'agitation de nos compagnons : des lapins tueurs affamés arrivaient, les babines humides, toutes langues dehors ! Sans se concerter, cela paraissait évident, nous prîmes nos jambes à notre coups le plus rapidement possible.
Peu importe le chemin à prendre, pour le moment il fallait fuir. La chose n'était pas aisée car la forêt entravait notre progression, et les carnivores derrière nous semblaient gagner du terrain. Avayn ouvrit alors sa sacoche, attrapa une nouvelle potion de sa fabrication, et se retourna pour la lancer de toutes ses forces. Puis, elle accéléra sa course en hurlant :
- Attention, ça va exploser ! cria-t-elle.
L'onde de choc fut si puissante que nous fûmes propulsés en avant et une boule de feu détruisit tout sur plusieurs mètres. Adieu les lapins carnivores. Le trajet que nous avions emprunté nous avaient fait longer la mer. Ils se situaient à quelques centaines de mètres d'elle et le blast nous propulsa au-delà de la forêt et malheureusement aussi, bien au-delà du bord de la falaise.
Sains et saufs, nous ressortîmes tous la tête hors de l'eau et passée la surprise, nous laissâmes exploser notre joie. Nous nagâmes jusqu'à la plage non loin de nous et nous restâmes allongés sur le sable chaud pendant un moment. Elinri se leva en un saut et s'exprima vivement.
- Oui, oui, oui ! On a réussi notre première mission !
Elinri dansa avec son pimpel devant le sourire de ses compagnons. Murthag s'assit et demanda :
- Bon, vous n'avez pas faim ?
- Si, va donc pêcher ! m'exclamai-je en buvant une rasade d'hydromel dans ma petite gourde.
Murthag se leva, retira sa chemise et ses bottes et rentra avec son arc dans l'eau jusqu'à la taille. Avayn rougit, baissa les yeux et joua avec le sable. Elinri s'approcha d'elle et lui donna un coup de coude.
- Mignon l'elfe, hein ? ricana-t-elle.
- Laisse-la donc tranquille Eli ! dis-je en gardant un œil sur mon valuret qui volait près de Murthag pour récupérer les poissons. Nous n'avons pas à nous immiscer dans leur histoire... Negi ! Tu veux des bonbons d'amour… oups pardon… d'amûre ? demandais-je avec un grand sourire.
Avayn rougit de plus belle. Et lorsque Murthag revint avec quatre poissons, il retrouva deux obsidiennes morte de rire et une Absynthe qui tentait de les faire taire en les écrasant sur le sable. Il soupira et prépara un feu pour cuire les poissons. Nous mangeâmes dans la bonne humeur en nous remémorant les événements passés. Après leur déjeuner, il était temps de remonter de la plage vers la plaine Est et de se diriger vers le QG. Arrivés dans le hall, nous posâmes nos sacoches et nos armes en attendant que quelqu'un vienne à notre rencontre. Valkyon qui avait été prévenu de notre arrivée, nous rejoignit rapidement.
- Je vois à vos mines réjouies que vous avez réussi cette mission, s'exclama-t-il.
- Oui chef ! s'écria les Obsidiens.
- Félicitations ! Allez donc à la taverne fêter cela. Et Avayn va voir Ezarel, il t'attend dans le labo, dit Valkyon avant de partir.
- Avayn, tu nous rejoins après !? demanda Elinri.
- Oui, comptez sur moi, répondit l'Absynthe en souriant.
Chacun partide son côté. Avayn au labo et nous à la taverne. Elinri faisait déjà de grands gestes avec sa chope portative sur le chemin de L'Epée Noyée. Le tohu-bohu ambiant fut rompu par l'arrivée fracassante d'Elinri, qui manqua de détruire la porte en bois de la taverne. Les trois camarades racontèrent leur périple. Mais c'est lorsqu'une Avayn timide passa la porte de la taverne que la soirée débuta vraiment. Murthag lui prit la main et l'emmena vers ses frères et sœurs d'armes. Jusqu'à tard dans la nuit, Murthag, Avayn et Elinri, enfin surtout Elinri, répétèrent les événements vécus et de nombreuses anecdotes.
Ma première mission s’était bien passée. Bon, nous avions fait exploser une partie de la forêt mais Ezarel et Miiko avaient eu leurs ingrédients pour leur mission principale. Le seul bémol était que mon arme d’emprunt par le maître des Forges n’avait pas tenu le coup contre le monstre que j’avais affronté. Je me retrouvais donc sans arme depuis une semaine. Cela ne m’empêchait pas de m’entraîner! J’en profitais pour améliorer mon endurance ainsi que celle de Negi. Nous courions tous les matins, et chaque jour un peu plus loin.
*****
Mois 4 Jour 25 : Rencontre avec Dzeklev - 603 mots
Quelques semaines plus tard, très tôt dans la matinée, je courais avec Negi près de la forêt qui longe le QG. Je ne me risquerais pas à m’aventurer dans la forêt sans arme. Doucement, un brouillard un peu particulier tomba sur nous. Je ne m’en rendis pas compte tout de suite, cela arrivait que je cours dans la brume certains matins. Mais cette fois-ci, le brouillard se durcit à grande vitesse. Pour ne pas risquer de me cogner contre un arbre, je me mis au pas et je me déplacais les mains en avant. Je fis quelques mètres à tâtons et enfin je distinguai une masse ressemblant à un bâtiment. Afin de me protéger contre cette étrange brume, je me hâtai dans sa direction.
Lorsque je dépassais les portes, l’épais nuage dans lequel j’étais coincée se dissipa comme par magie. Le bâtiment n’était en fait qu’une ruine d’une ancienne chapelle. Je m’aventurai dans les débris de l’ancienne nef. Negi visitait la chapelle à sa façon. Il volait de part et d'autres du bâtiment et reniflait tout ce qui lui passait sous le museau. Le toit était tombé depuis plusieurs décennies.
Comme par un maléfice ou un enchantement, les mauvaises herbes poussaient en dehors de la petite église mais n’entraient pas par les pans de murs effondrés, les fenêtres ou même par le toit.
Je me dirigeais vers le choeur ou devait se trouver l’autel autrefois. Il restait en son centre qu'une table en pierre détériorée par le temps. Curieuse je m’en approchai pour espérer y trouver des gravures ou des textes. Cependant, que ne fut pas ma surprise en découvrant une double hache posée sur l’autel. Elle était abimée par le temps mais pas encore usée comme si la couche de poussière, de rouille et de mousse étaient apparus pour protéger l’arme. Je n’osai pas la toucher et Negi n’osait pas bouger.
Prenant mon courage à deux mains, je tendis ma main vers la double-hache. Sous mes doigts je pouvais sentir une certaine tension et chaleur. Voyant que rien de maléfique ne m’arrivait, j’approchai encore de l’arme.
Lorsque je fermai les mains dessus, la chaleur que j’avais senti plus tôt envahie mon corps tout entier. C’était une sensation douce qui réchauffa mon coeur.
Sans le vouloir, j’avais fermé les yeux. Lorsque je les ouvris, la ruine de la chapelle avait disparu. Je me trouvais dans une clairière éclairée par le soleil sans la moindre trace de brume, débris et ronces à part la double hache bien présente dans mon poing.
Je regardais cette arme plus en détail mais je n'aperçus aucun blason du propriétaire précédent. Je décidai de rentrer au Bastion afin de la nettoyer et de la montrer à mon maître d’entrainement. J’étais encore novice dans la Garde Obsidienne. Tout ce qui concernait les armes devait être validé par Nîm, chef des entraînements, Gelleth, Maître de la Forge et Valkyon.
Après dix bonnes minutes à inspecter la double hache encore sale, Gelleth, le maître des armes accepta que je nettoie l’arme. Il m’indiqua qu’il voulait la récupérer une fois propre pour faire quelques essais avec des membres des autres Gardes. Il pouvait y avoir une malédiction ou un enchantement à retardement dessus. Il me fallut trois jours pour nettoyer complètement la mystérieuse arme. Je l’inspectais de mon côté avant de la confier au forgeron. Le seul indice que je vis une fois l'arme propre fut un nom gravé “Dzeklev”.
Plus d'élément sur l'arme de Corn
Type : Arme lourde
Nom : Double hache
Nom de Baptême : Dzeklev
Description : 1 m - 5 kg, noir et argent , obsidienneAtout(s) : Elle capture l'âme des démons, lames tranchantesImage de mon arme
Il s'agit d'une arme venant du jeu PC Skyrim qui correspond à ce que j'attends
Failles(s) : Dzeklev vit, elle a besoin de tuer pour "vivre"
Pouvoir(s) : Capture de démons
Autres précisions ? : Corn fait très attention à ses soeurs Obsidiennes, Ombres et Absynthes, il peut y avoir des démons dans les rangs de la Garde. J'éditerai mon post lorsque mes OS sur l'origine de Dzeklev et comment Corn l'a trouvé sortiront dans le Topics des Contes d'Eel.
Mois 4 Jour 26 -> 31 - La Légende - 3393 mots
Dès que mon emploi du temps me le permettait je me rendais à la Bibliothèque et cherchais avec Keroshane la signification ou une légende parlant de ce “Dzeklev”.
Ce fut après une semaine de recherche que je dénichais un vieux parchemin dans les Archives situéed au dessus des cachots dans une salle magique qui réglait la luminosité et l’humidité à un niveau idéal pour les ouvrages.
Voici la traduction approximative de la légende rédigée par les arrières petits enfants du seul homme ayant côtoyé Dzeklev:
“Il existe un monde où la lumière n’est pas supportée par ses habitants, où l’alimentation première est l’âme des humains et où insulter un individu n’est pas un manque de politesse. On leur avait donné un nom ou ils se l'étaient donné en tout cas ils se nommaient "démons".
Dans ce monde existait un très jeune démon nommé Dzeklev. Abandonné à la naissance, il était plus petit que les autres, grand et couvert de fourrure noir. Celui-ci possédait 2 jambes et 4 bras assortis de griffes. Avec ses 4 petits yeux dorés et ses petites cornes, il n’effrayait personne, même pas les insectes démoniaques. Cette incapacité à effrayer ne lui permit pas de s'intégrer. Il grandit parmi les moqueries et l’humiliation constante de la part de ses pairs.
Dzeklev n’était pas un démon comme les autres. Rejeté par tout le monde, personne ne lui donna une éducation poussée. De 0 à 100 ans, les jeunes démons se nourrissaient de chair. Lorsque la majorité approchait, l’envie d’âme devenait de plus en plus forte. La cérémonie de l'Âge Démoniaque, étape importante dans la vie d'un démon, Dzeklev s’y rendit le cœur en peine.
L'envie d'âme étant instinctif, chaque démon se faisait téléporter en pleine guerre d’humain pour absorber les âmes que les corps soit vivant ou en non.
Sa première apparition dans le monde des hommes fut au centre d'une clairière entourée de sapin gigantesque et centenaire, le printemps atteignait son paroxysme. Les fleurs dégageaient leurs odeurs pour attirer tous les insectes volants. Le ciel parsemé de nuages se reflétait dans un petit ruisseau où s’abreuvaient des animaux.
Dzeklev ne bougea pas d’un pouce et admira ce monde. Personne ne lui avait enseigné la crainte de la lumière ni la façon de se comporter face à des étrangers. Donc Dzeklev prit pour décision de commencer à découvrir ce nouveau monde.
La lumière ne le gênait pas, il voyait mieux les choses. L’herbe ne le gênait pas, elle ne lui faisait pas mal au pied. Les animaux ne le gênaient pas, ils ne tentaient pas de l’attaquer.
Ces nouvelles choses le fascinaient et il se demandait s’il fallait parler aux autres de ses impressions… Réflexion faite, non ! Ce monde serait son secret et éviter d’autres moqueries serait un cadeau.
Le souci était que le démon avait faim, mais il ne voulait pas détruire l’âme de ces êtres. Il écouta et répartit ses sens dans toutes les directions. Il ne détectait au loin un grand nombre d’humain en communauté. Les démons ayantt la capacité de voler, Dzeklev s’en servi et suivit la piste.
La jeune créature s’approcha d’un village en fête. Les habitants festoyaient le Printemps, dansaient autour d’un grand feu et s’amusaient en musique.
Les démons se réjouissaient d’une autre faculté naturelle : l’invisibilité. Par chance, Dzeklev avait été initié à ses différents pouvoirs lors de sa croissance. Ses pairs lui avaient quand même appris le strict minimum.
L’être des ténèbres s’approcha des humains et les étudia. Malgré la faim qui l'assaillait, Dzeklev voulait savoir qu’elles étaient ces créatures qui avaient une vie complètement différentes de son peuple et de celles des habitants de la forêt. Toute la vie qui émanait d’eux émouvait le jeune démon. Il n’avait pas le cœur de se nourrir de leur âme ! Sans crier gare !
Il décida de partir à la recherche d’une âme en fin d’existence, à qui la vie avait donné beaucoup de souvenirs, de joies et de malheur. Le démon fit de nouveau appel à ses sens et décela près d’un grand bâtiment orné d’une grande croix, un lieu où plusieurs âmes lentes et fatiguées attendaient la fin dans un hospice. Dzeklev découvrit la compassion devant ces êtres en souffrance et la bonté grâce aux infirmières qui s’en occupaient. Il s’installa près des poutres du toit, en lévitation. Il observa et attendit qu’une âme s’échappe d’un de ces corps jusqu'à rendre sa faim supportable.
Une fois une âme absorbée, le désir d’en manger d’autres était infinie.
On raconte que Gribbbur le démon roi devint fou d’avoir mangé trop d’âme et de chair humaine. Sa fin fut sanglante. Incapable de garder son invisibilité, des chevaliers le décimèrent grâce à une très vieille magie, seul connu des Anciens.
La faim apaisée, le jeune démon sortit de l’hôpital et rejoignit la forêt. Il était temps de rentrer chez lui. Il réapparut bien après les autres démons partis en même temps que lui le matin. Une nouvelle vague de moquerie s’éleva. Dzeklev les ignora comme toujours ce qui accentua les rires démoniaques de ses aînés.
Dans sa maison ronde fait de roche noire le démon pensa à sa journée dans le monde des humains et décida d’y retourner le plus souvent possible afin de découvrir encore plus d’êtres vivants, de sensations et de paysages.
Un jour le démon Likfruzz particulièrement cruel avec Dzeklev se rendit compte que ce dernier bien inutile et chétif faisait des allers et retours, tous les jours au même endroit. Le vilain démon décida de le suivre.
Ce fut une horrible aventure pour Likfruzz dès qu’il arriva dans la clairière, la lumière le gênait et le rendait pratiquement aveugle, l’âme des animaux et l’odeur de la nature lui retournait l’estomac. Il garda avec douleur son invisibilité lorsqu’il attendit toute la journée devant ce bâtiment rempli de vieille âme fatiguée. L’attente et la faim le rendirt à moitié fou. Avant de se dévoiler et de devenir totalement incontrôlable, il fit demi-tour pour prévenir ses supérieurs du blasphème de Dzeklev.
Le jeune démon eut la chance de ne pas assister à la colère du roi des démons. Le toit du Palais royal explosa ainsi que plusieurs démons serviteurs. Le roi décida d’une chose.
Une chose qui changerait l’avenir de Dzeklev.
Lors de son retour dans son monde, le démon ne rencontra aucune moquerie, aucun rire et aucune insulte. Cela était inhabituel mais Dzeklev ne s’en rendit pas compte. Comme à son habitude, il rentra chez lui et sortit les trouvailles ramassées : coquillages, feuilles d’arbre, mue de serpent, tarte aux groseilles…
Le lendemain, Dzeklev se rendit dans la salle de cérémonie et se téléporta.
Le lendemain, le Roi de démons se rendit aussi dans la salle de cérémonie et se téléporta.
Dzeklev alla sur son perchoir favori sans se douter de la menace qui le suivait.
Lorsque le roi vit le village humain rempli de vie et d’âmes potentielles, le roi fit éclater sa fureur et appela sa garde personnelle. Une dizaine de ses meilleurs démons suffiraient à anéantir le village.
Dzeklev se rendit compte de ce qu'il se passa lorsque des cris d’effroi et la sensation de vide atteignirent ses sens. Il sortit et vit un spectacle épouvantable, des centaines de corps étaient déjà sans vie et d’autres fuyaient les démons. Le jeune démon ne voulait pas regarder ce carnage mais il sentait la séparation des âmes s’effectuer. Tuer un humain pour le plaisir était affreux, c’est l’enseignement qu’il avait apprit à observer la vie et à la respecter.
La punition que le roi infligeait à Dzeklev n’était pas que l’assassinat d’un village entier. Le roi avait interdit à ses serviteurs de manger les âmes et de les laisser entre la vie et la mort et cela Dzeklev le sentait. Il chercha du regard le responsable de ce massacre et vit son roi. Son souverain lui sourit et dévoila quatre rangées de dents acérées. Lorsque le dernier homme tomba au sol, le roi disparu avec son armée.
Le jeune démon déambula entre les âmes perdues et s’arrêta pour étendre son chagrin. Perdues entre deux mondes, les âmes ne pouvaient plus aller dans le Valhalla. Durant deux jours et deux nuits, Dzeklev laissa sa tristesse et ses larmes sortir de son esprit et de son corps.
Peu à peu, un objectif naquit en lui. Il fallait venger ces âmes même si sa propre espèce en payerait le prix.
Dzeklev se dirigea vers la forge et analysa les lieux. Dans le bureau du forgeron, des rouleaux de parchemins pour apprentis expliquaient la manière de forger les équipements de combat. Le démon se mit au travail en commençant tout d’abord par descendre dans une mine pour extraire de l’ébonite, un minéral noir et très solide essentiel dans la fabrication d’armes. Il revint à la forge et alluma les fourneaux pour faire fondre la pierre. Le démon opta pour une hache double, instrument de puissance et de respect. Toute l’arme était composée de la même matière. Le démon avait rajouté des éléments d’acier par pur esthétisme à la base du manche et situés avant les lames. Le manche lisse n’arborait aucune fissure ni gravure. Le démon avait dessiné sur les deux lames des runes funèbres. La double - hache en elle-même était simple, seule sa confection lui donnait son importance.
Dzeklev mit plusieurs jours à confectionner son arme. La faim l’aurait rendu fou s'il n’agissait pas dans l’intérêt profond de sauver les humains. Le Roi en exterminant ce village fit comprendre à Dzeklev que les démons détruisaient trop de belles choses.
Lorsque l’arme fut terminée, le plus dur restait à faire. La magie était capricieuse, surtout dans le monde des humains. Pour capter en lui la magie dans sa pleine puissance, Dzeklev prit la hache et s’installa dans l’hospice grouillant d’âmes perdues. C’était là le seul lieux remplit d’assez de souvenirs, de joie, de tristesse et de magie afin de créer son œuvre. Le démon ferma les yeux et entra en communication avec les âmes de tout le village.
- Pourquoi, Que s’est-il passé ! Je ne vois plus mon corps, Je ne sens plus mes bras, mes jambes. A qui la faute ?? Le monde est devenu noir et froid. Je veux sortir d’ici, libérez-moi ! Il y a quelqu’un… Quelqu’un de différents ! Non quelque chose… cette chose ressemble aux mangeurs d’âmes ! Vengeance ! Vengeancevengeancevengeance !
Dzeklev se battit longtemps pour tenter de diminuer la colère des âmes et de se faire entendre dans ce vacarme en continue. Lorsque la tempête de haine faiblit d’un millième de puissance, le démon s’exprima :
- Je ne suis pas
là pour vous détruire mais pour vous aider – une nouvelle vague de fureur s’abattit – je ne souhaite être que l’instrument de votre vengeance – la fureur des âmes faiblit de nouveau – j’ai conçu cette arme afin de vaincre les démons, mon espèce… Vos âmes disposent d’une grande force magique pure et sincère qui les détruira.
Les âmes se concertaient entre elles dans un bourdonnement sourd. Pesant le pour et le contre, la haine envers cette race fut plus forte et personne ne pouvait mentir aux êtres incorporels. Dzeklev disait la vérité. Les âmes se ruèrent vers l’arme qui les absorba. Plus le nombre d’âmes augmentaient, plus la hache double scintillait. Lorsque la cérémonie fut terminée, il ne manquait plus qu’une main ne la tienne pour sa première offrande. Le destin lui offrit son porteur. Un jeune garçon d’une dizaine d'années entra dans l’hôpital.
Caché par ses parents, le garçon n’avait pas osé bouger lorsque la forge s’était animée. Mais depuis plusieurs heures, le village était retombé dans ce silence effrayant. Le petit homme courageux sortit de sa cachette et se dirigea vers la forge prudemment. Voyant que personne ne s’y trouvait, il visita aussi les bâtiments voisins. La porte de l’hôpital était ouverte, il y jeta un œil et vit le démon. Pétrifié sur place, le garçon n’arrivait pas à détacher son regard du démon qui s’avançait doucement vers lui.
Dzeklev plaça l’arme devant le petit garçon.
- Je suis désolé, dit-il.
Une colère sourde et un fort appel de vengeance s’échappait de la hache. Le jeune garçon, à qui tout bonheur avait été arraché, se saisit de l'arme. Une seule et unique larme noire coula sur le visage de Dzeklev lorsqu'elle frappa.
La double hache fut célèbre sur les champs de bataille. De nombreux soldats l’utilisèrent pour combattre. Bien qu’au début, le jeune garçon ainsi que ses descendants passèrent leur vie à poursuivre les démons, les années s’étitèrent lentement et le but premier de l’arme fut oublié peu à peu. Cependant, l'arme forgée par le démon avait fait couler assez de sang démoniaque et les âmes étaient enfin en paix.
L'arme se nomma Dzeklev sans que les hommes ne sachent pourquoi. En effet, son propriétaire avait gravé et signé son oeuvre pour que jamais on n'oublie son sacrifice.”
Je posai le parchemin usé sur la table, le rangeai délicatement dans son étui et me précipitai à la Forge, la légende serrée dans ma main, pour récupérer au plus vite l’arme que j’avais trouvé.
Lorsque je l’avais tenu en main, la douce chaleur m’avait intriguée. Ce n’était pas juste une réaction chimique entre mes mains et la température ambiante, c’était l’âme de ces humains qui m’avait accueilli comme “nouveau maître”.
Leur mission n’était pas terminée. Les démons avaient peut-être réintégré leur monde ou avaient disparu. les démons ne sévissaient plus sur Eel depuis la fin de la Grande Guerre. Cependant, je pouvais étendre cette vision. Il existait diverses formes de démons. L’apparence physique n’est pas la seule barrière aux tyrans, aux meurtriers et aux assassins.
En tant que Gardienne de l’Obsidienne, mon devoir était de protéger les peuples d’Eel. Cette arme représentait l’unique raison de ma venue au sein la Garde.
Je courais dans le Bastion à la recherche de Garran tout en pensant à ça. Je me dirigeai d’abord à la Forge et ne le trouvant pas vers la Salle d‘Entraînement. De jeunes recrues s’entraînaient avec un gardien expérimenté. Ce dernier m’indiqua que Garran était parti avec Valkyon. Je fis demi-tour en direction de mes deux supérieurs. Les gardiens qui m’avaient vu passer dans un sens me virent passer dans l’autre sens.
Arrivée devant le bureau de Valkyon, je me détendis et frappai. Une voix grave me dit de rentrer. Je poussai la porte et je vis Valkyon et Garran, les bras croisés derrière les dos, penchés devant la double hache, posée sur le bureau.
Valkyon déclara en me voyant :
- Corn, nous voulions te voir. As-tu trouvé des informations concernant cette arme?
- Oui je venais vous voir pour cela, répondis je en lui tendant le parchemin.
Les deux hommes lurent attentivement la légende. De mon côté je n'arrivais pas à détacher mon regard de l'arme. Je sentais qu'elle m'appelait. Sans m'en rendre compte, je m'avançai vers Dzeklev animée par un fort désir de la prendre en main. Valkyon me sortit de mon état de “transe” en m'interpellant. Les deux obsidiens crurent sans doute que je m'approchai de l'arme pour l'analyser.
- L'histoire de cette arme est très intéressante. Les ombres avaient bien analysé une source de magie inconnue. Maintenant nous savons ce qu'il en ait, expliqua Valkyon.
- J'ai pris le temps de tester cette arme et malgré une certaine gêne, aucune menace magique ne m'a attaqué. J'ai bien vu que tu es attirée par cette arme Novice, me dit le maître des entraînements en me regardant dans les yeux. Nous allons voir comment tu te débrouilles en la maniant. Ton mentor t'as entraîné à ce que j'ai vu. Nous allons tout de suite vérifier cela.
Mon supérieur attrapa Dzeklev et sortit du bureau de Valkyon. Je saluai mon chef d'un petit hochement de la tête puis je courus rejoindre Garran dans la salle d'entraînement. La double hache que j'avais abîmée avait été réparée. Le nain l'a pris puis me tendit Dzeklev.
Lorsque que je l’eut en main, la même chaleur douce se répandit dans mon corps et dans mon coeur. Les voix des âmes emprisonnées me parlèrent d'une seule et même voix. En un souffle elles m’expliquèrent leur rôle ainsi que le mien si j'acceptais de porter le “fardeau” de Dzeklev à mon tour.
Je revins à la réalité d’un coup. Les voix étaient parties mais la sensation de bien-être restait. Garran était déjà en position de combat. Je dégainai Ma hache et m'inclinai par respect. Je restai en garde l'arme en main positionné dans mon dos.
Nous restâmes ainsi pendant quelques secondes. Ce fut l'entrée d'un novice dans la salle qui lança le point de départ. Je m'élançai en avant mon arme en l'air pour le frapper de côté mais il anticipa mon coup et dévia la trajectoire de la double hache. Il ne perdit pas de temps et contre - attaqua tout de suite. Garran tourna son corps vers la droite pour me frapper à son tour. Cependant son geste était une feinte, d'un mouvement rapide du bassin, il pivotant sur lui même sur la gauche afin de faucher mes jambes. Je tombai sous le coup de l'impact mais j'eus le réflexe de rouler sur le côté et ainsi éviter le coup de hache.
Sans relâcher sa concentration, mon adversaire continuait de frapper le sol là où je me trouvais. Je roulai sans arrêt de droite à gauche et commençai à me fatiguer.
Pour cesser cette mascarade, je levai Dzeklev en l'air et réussis à amortir le coup suivant de Garran. Je poussai sur mon arme pour le faire reculer. Je me remis ensuite debout et attaquai à mon tour sans attendre. Il fut un instant décontenancé mais se remit vite. Garran avait plusieurs longueurs d'avance sur mon style de combat. Il anticipait mes mouvements. Cela me frustais un peu. Je n'avais pas assez d'expérience pour mener mon propre style de combat, je n'avais acquis que les bases.
Le combat, lors de ma première mission dans la forêt Taurë Huineva, m'avait montré une première expérience de la vie d'Eel mais cela ne suffisait pas évidemment.
Lorsque Garran passa au stade supérieur je tentai de suivre la vitesse des coups mais sa double hache allait trop vite pour moi. En trois coups bien placés j'acueillis avec amertume la poussière l'une des deux lames de mon adversaire sous la gorge.
Voyant luire la lumière sur les lames en acier polies, ma tête retomba au sol et je soupirai bruyamment. Mon adversaire ôta la hache de mon cou et me tendit la main afin de m'aider à me relever. Garran me dit:
- Je suis fière de toi Corn. Tu as su mettre en pratique les enseignements d’Orion. A partir de maintenant tu améliorera ton style de combat seule ou avec l'aide de gardiens. Sache que les missions sont les meilleurs terrains d'entraînement!
Garran me tapota dans le dos et marcha vers la sortie. Avant de quitter la salle d'entraînement il s'écria :
- Tu peux garder cette arme. Elle t'es destinée je crois…
Je le laissai sortir de la salle avant d'exploser de joie. Negi volait tout autour de moi en exprimant sa joie aussi. Je me dirigeai vers la salle de bain commune tout en discutant avec des obsidiennes qui me félicitaient de mon avancée en tant que Gardienne. A la sortie de ma douche on me m’apprit qu’Ykhar me cherchait.
****
Mois 4 Jour 31 - Tapages Nocturnes - Deuxième mission - 1469 mots
Je rejoignais donc Ykhar dans la Bibliothèque, son lieu de travail. Je cognais à la porte, une voix étouffée me dit d’entrer. Je trouvais Ykhar enseveli sous une montagne de livres appelant à l’aide. Je me précipitais à son secours en déblayant à grand coup de bras les livres qui lui étaient tombés dessus.
- Mm...Merci beaucoup Novice! P.. p..pardon je ne connais pas encore les visages et les noms de nos nouveaux gardiens, bredouilla la brownie.
- Je suis Corn, on m’a dit de venir te voir. Tu m’as fait appelé il paraît, répondis-je en l’aidant à ranger les livres à leur place. Negi aidait également en prenant quelques livres entre ses petites pattes.
- Ah oui c’est vrai! Valkyon est venu me voir tout à l’heure. Il m’a autorisé à te donner des missions plus régulières. Je vais t’expliquer la procédure pour partir en mission seule ou en groupe.
Tout en parlant Ykhar partit chercher un parchemin vierge et y gribouilla quelques mots puis signa et cacheta de son sceau la feuille, deux oreilles de lapin sur un tampon en relief. Elle me l’a tendit et dit:
- Tu donneras ça à Sélénite ou Tyos à l’Arche des Mercenaires. Ce parchemin atteste que tu peux commencer des missions du premier et second niveau. Tu pourras en choisir sur le tableau d’affichage et la donner à la responsable.
Je hochai la tête à ces explications. Lorsqu’elle eut terminé je la remerciai en souriant. Je vagabondais dans le Bastion à la recherche de l’Arche des Mercenaires. Au bout d’une demi-heure de recherche infructueuse, je demandai mon chemin à une gardienne de l’obsidienne qui s’avérait être Sélénite en personne. J’appris avec une grande joie et surprise qu’elle était elle aussi une valkyrie tout comme Menifael et moi. Je me dis que j’avais de la chance, mes origines étaient bien représenté. Sélénite avait plusieurs années d’expérience de plus que moi. Elle était une obsidienne confirmée, je me souvenue de l’avoir vu lors des sessions d'entrée. Je fus surprise et très contente d’enfin la rencontrer. Son rôle principal était de gérer l’Arche des Mercenaires et de guider les novices dans la vie du Bastion d'Ivoire. Elle me guida vers le tableau d’affichage et me tendis une liasse de une fiche de mission:
- Si tu en acceptes une, va voir Tyos au bureau et remplis une fiche d’inscription. Elle te la valideras puis tu pourras partir en mission. S’il te faut des vivres, munitions et autres, il te suffira de montrer ta fiche signée à Karuto pour avoir ce dont tu as besoin. As tu des questions?
- Non ça ira. Merci. Ykhar m’avait déjà fait un topo, répondis-je en souriant.
Je remplissai donc la fiche d’inscription d’une mission qui me semblait intéressante à mener.Tapage Nocturne
Les gens des villages alentours se sont plaint plusieurs fois auprès de la garde que tous les jeudi après 0h53 d’étranges bruits de fête les dérangeaient jusqu’au matin. Cependant ils n'apercevaient aucune lumière. Voilà bien dix fois que l’on est venu nous voir, ce n’est pas une histoire ponctuelle, il est temps d’élucider et de régler le problème !
Sélénite partit vaquer à ses occupations. Je sortis donc de l’Arche des Mercenaires pour préparer ma première mission toute seule. Je mis de côté des affaires de rechange, préparait une liste de vivres à donner à Karuto pour le lendemain. Comme il n’était que cinq heures de l’après-midi, je décidai d’aller m’entraîner avec mon familier. Rien de tel qu’un bon entraînement pour se motiver!
Je frappai et esquivait un mannequin en bois depuis une bonne heure lorsque Orion arriva et m’interpella :
- Corn ! Je voudrais te parler.
Je m’arrêtai de frapper ce pauvre mannequin qui manquait de tomber en miette à la prochaine attaque et je me retournai vers mon frère d’arme.
- Oui ? qu’y-a-t-il ?
- Je peux te retrouver ce soir à la taverne, après le repas? demanda-t-il visiblement gêné.
Le rouge me monta aux joues, heureusement que je m’entraînais depuis une heure et que mon rougissement serait mis sur le compte de mon entraînement. Qu’avait-il soudain à me poser ce genre de question?
- heu,… Oui.. Bi..bien sûr, bégayais-je prise au dépourvu.
Orion me remercia, les yeux fixés sur un point au-dessus de ma tête et partit de la salle d’entraînement, droit comme un “i” Moi, penaude, j’attendais que mes neurones ne se remettent en place. Je venais d’arriver et voilà qu’Orion me donnait rendez-vous... Une gardienne arriva à ce moment-là et me regarda bizarrement. En effet, je restai au milieu de la salle à réfléchir. Je la saluai et partit me doucher et me préparer à ma future soirée avec Orion.
Le dîner passé, je remontai dans ma chambre y déposer mon arme et je me dirigea vers l’Epée Noyée, le repaire des obsidiennes.
Depuis une beuverie où j’avais un peu trop bu, il m’était interdit d’entrer dans la taverne avec ma double hache. J’avais voulu jouer aux fléchettes avec ma hache. Ayant failli décapiter une gardienne, j’avais été interdit de port d’arme dans la Taverne. Dorénavant, lorsque je riai trop fort et chantai faux, toutes les armes étaient cachées de mon champs de vision.
Ainsi arrivée à l’entrée de la taverne, je cherchais l’Ifrit du regard, pas longtemps car il vint me trouver. Nous nous dirigeâmes vers une table où se trouvait Nevra et Valkyon. Si la pensée d’une soirée romantique m’était venue à l’esprit, elle disparut aussi sec. Pas de plus si affinités.
Ce ‘rendez-vous’ n’en était pas un, c’était juste une soirée entre les trois garçons. Orion avait perdu un pari et devait ‘obéir’ à Nevra qui voulait que je sois son entremetteuse auprès des gardiennes pour que je fasse son éloge auprès d’elle.
Au début, je me sentis un peu vexée mais je passai tout de même une bonne soirée à rigoler et à boire. Au final, cela me permit de me changer les idées avant ma mission.
Je refusai de boire trop d’hydromel car j’avais une importante journée le lendemain et je me rappelai d’une anecdote juste après ma première mission avec Murthag, Elinri et Avayn.
Je venais de rentrer de ma première mission avec mes camarades Obsidiens et une Absynthe devenue amie, alors pour fêter ça nous étions allé.es à la taverne. Et nous avons bu et bu et bu en racontant notre périple. Entre temps, Orion nous avait rejoints pour nous féliciter et partager la bonne ambiance de la soirée. Il ne semblait ressentir aucune émotion mais semblait tout de même apprécier les soirées animés à la Taverne.
Alors qu’il était tranquillement en train de parler avec un gardien aux cornes de bouc, je m’étais avancée vers lui, bien éméchée. Ça faisait plusieurs minutes que l’hydromel me faisait dire n’importe quoi … Arrivée à sa hauteur, le faery cornu qui parlait avec l’Ifrit me regarda perplexe. Orion une chope à la main se retourna surpris d’être coupé dans sa conversation.
Sans réfléchir, je pris son verre des mains et l’ai bu d’une traite en baragouinant un Merchi… hips tentant de paraître sexy. Je fis demi-tour et … PAF par terre. Le verre de trop.
Le lendemain je m’étais retrouvée dans mon lit dans ma tenue sentant le feu de cheminée et l’hydromel. Je sus plus tard qu’un grand faery musclé m’avait ramené sur ses épaules jusque dans ma chambre. Malheureusement aucun de mes frères d'armes ne voulaient cracher le morceau sur l'identité de mon “sauveur”. Mes amis étaient trop ivre pour me ramener mais pas pour oublier la soirée. Alors que pour moi c’était le trou noir total.
Je rigolai en pensant à cette soirée mais je rentrai sobre dans ma chambre. Je m’endormis avec difficulté, ma mission me rendait anxieuse. Negi sentit mon stress et vola vers moi sous la couette. Je le serrai fort et je réussis à m’endormir bercée par les ronronnements et la respiration de mon valuret.
Mois 4 Jour 32
Le lendemain je me réveillai en pleine forme. Je fis un tour à la salle de bain commune, j’y croisai Menifael qui me souhaita chaleureusement une bonne chance. Nous discutions en rigolant des probables rencontres que je ferais.
- Imagine que ce soit juste un groupe de musique qui s’isole dans la forêt pour s’entraîner mais qu’avec un écho spéciale ça fasse des bruits bizarres qui effraient les habitants du village, s’écria Menifael en sortant la tête de son rideau de douche.
- Peut être ? Qui sait? lui répondis-je en poussant sa tête dans sa douche. Laisse moi me laver maintenant! Je dois partir tôt pour ne pas arriver trop tard dans la nuit.
Je l’entendis ronchonner mais elle se tut. Pour me faire pardonner, je lui demandai des nouvelles de son apprentissage. Elle me répondit en souriant:
- Comme toi j’ai trouvé mes armes de prédilections ! Ce sont deux épées courtes très maniables. Cela me permet de faire des mouvements fluides et rapides. Je ne vais pas tarder à mon tour à partir en mission.
Je promis de ramener un échantillon de la bière des villages que je visiterai. Je vétis mon armure complète et mon arme dans le dos indispensables pour la mission, puis je me dirigeai vers la cantine avec ma liste de vivres pour quelques jours. Karuto se plaigna des stocks qui se vidaient trop vite, mais il me donna tout de même ce dont j’avais besoin.
Afin de rejoindre le premier village victime des bruits de fêtes, je profitai du transport des réserves de nourriture pour faire le voyage, j'économisais deux heures de mon temps. Je saluai le chauffeur et montai sur sa carriole les pieds dans le vide. Même si ce chariot n’était pas confortable, j’étais bien contente de raccourcir mon trajet.
Petit à petit, le QG devient moins imposant, tenant dans une main, perdant ainsi de sa Suprême. J'aimais bien me rappeler que j'étais plus qu'une Gardienne. J'étais moi. J'étais Corn et c'était dans ces moments de pause que j'en prenais conscience.
Nous sortîmes assez rapidement de la Forêt d'Eel. La route commerciale avait été nettoyée de ses plantes invasives ainsi que des créatures dangereuses quelques jours auparavant.
Le chauffeur lança ensuite au trot ses rawists dans la longue plaine effrayant les potentiels menaces puis il prit la route de l'Est vers le Grand Bois Boisy longeant au loin les monts Gris.
Nous arrivâmes avant le coucher de soleil. Remerciant mon chauffeur, je me dirigeai vers l’auberge du village, la bâtisse la plus imposante du village. Les murs en pierre droite, le toit plat, les habitations suivaient la même architecture carrée.
Le peuple d’Eel n’aimait pas vraiment les étrangers et restaient plus entre locaux depuis la crise du cristal. Les habitants que je croisais me regardaient avec des yeux suspicieux. La plupart possédait des oreilles rondes comme le Becola, le nez humanoïde mais avec des couleurs variant du noir au marron. L’aubergiste ainsi que les clients m’accueillirent avec suspicion.
-Maneare ! Je me nomme Corn, gardienne Obsidienne. commençais je en présentant l'ordre de mission. Vous nous avez mandaté pour un problème de bruit suspects. Je suis là pour vous apporter mon aide ! me présentais-je en souriant.
En déclinant mon identité, l'expression du gérant changea son visage dévoila une rangée de dents blanches parfaites.
- Aaah commença t il dans une râle satisfait. [/b] Vous avez fait vite dis donc ! Nous sommes un village tranquille nous ne cherchons pas d'ennuis. Les créatures nous donnent assez de soucis comme ça. Et v'là qu'il y a ces sons...[/b]
Il m’expliqua la même chose que dans mon ordre de mission. Sur ce point là je n’eus pas de plus d’informations sur ces “satanés” bruits comme le disait si bien l’aubergiste. Il me souhaita une bonne soirée en me remettant les clés de ma chambre. Il m’indiqua aussi que le menu du jour était une escalope de BlackDog. Je le remerciais et montais dans ma chambre installer mes affaires. Les différents villages qui étaient dérangés par ces bruits étaient proche les uns des autres. J’avais réservé une chambre dans le village se situant au milieu des autres pour que je puisse me déplacer à pied sans faire trop de kilomètres.
Après avoirbdeposé mes affaires, je descendis manger dans la salle commune en compagnie des habitants du coin qui me posèrent beaucoup de questions sur la Garde. J’y répondais avec plaisir toute la soirée et même tard dans la nuit.
- Oui la Tour du QG se voyait à des kilomètres. D'un blanc hypnotique. A voir au moins une fois dans sa vie.. mon ressentis? Fierté. ... Hmm je ne suis que semi faery. Fille de commerçant d'armes et d'armures Valkyrie pour être plus précise mais je vous bats au bras de fer quand vous voulez ! ... Qu'est-ce que je vous avais dit?! HAhaha Rien ne vaut l'hydromel mais votre bière est succulente. Ma spécialité ? Le combat rapproché. Je ne vous conseile pas de toucher à ma hache, elle est quelque peu capricieuse... oui tout le monde peut se présenter comme Gardien. Un bon entraînement, des capacités, de la volonté sont indispensables pour passer les épreuves... Par l'Oracle ! Qui a forgé cette dague? Je suis sur que mon père serait intéressé par votre travail forgeron. Donnez moi votre nom. Voilà c'est noté. Je l'enverrai à mon père. Je vous avait que ma famille vendait des armes? Je radote... Cette bière. Un D-E-L-I-C-E.
Mois 4 JOUR 33
Volontairement ou non les villageois avaient accaparé ma soirée jusqu'à l'heure fatidique. 0h53 sonna à l'horloge l'aubergiste l’avait règle de sorte qu'elle sonne lors du boucan extérieur. Peu à peu les discussions cessèrent dans la salle. Tout le monde avait le regard tourné vers la pendule. Lorsque les aiguilles formèrent minuit cinquante trois, des bruits sourds retentirent loin du village. Je me levai brusquement et sortai en courant dehors. Les bruits venaient de l'ouest, au-delà de la forêt. Je restai debout sous les étoiles à essayer de trouver ce que ces bruits pouvaient être. Menifael avait sûrement raison les bruits ressemblaient à de la musique non accordée. Le boucan dura une demi heure avec quelques pauses au milieu. Je rentrai en fronçant les sourcils. Les villageois me demandèrent ce que j'en pensais.
- Il faut que j'aille voir demain où se situe exactement la source de ces bruits. Ça m'intrigue car ces sons ne semblent pas agressifs.
- Il y a eu une campagne d'organiser pour débusquer ces fauteurs de troubles mais dès qu'ils s'en approchaient les bruits cessaient, déclara un des clients.
- Il faudra que je parles à ces hommes alors. Mais nous ferons ça demain, la route m'a épuisé.
Les clients me saluèrent chaleureusement pendant que je montais dans ma chambre. Negi s’allongea directement sur l'un des oreillers. Je m'habillai pour la nuit et dormis comme un becola jusqu'au matin. Apres avoir mangé un bon petit déjeuner, je sortis voir les habitants qui avaient traqués ces intrus bruyants. Ils m’emmenèrent vers le lieu où ils les avaient entendu pour la dernière fois avant de disparaître jusqu'au lendemain soir. Ce lieu se situait dans un terrain déboisé mais aucun indice n'avait été trouvé, comme s'il n'y avait jamais eu personne. Je décidai de rester plus longtemps pour marcher le long de l'espace mystérieux et ainsi trouver un seul indice qui expliquerait cette disparition si soudaine.
Enfin je distinguai un rayonnement dans les buissons. Je me penchai et récupérai une fiole vide avec un liquide transparent encore présent à l'intérieur.
Je rattrapai mes compagnons et leur demandai où je pouvais trouver un alchimiste dans les villages aux alentours. Ils me conduisirent directement dans le village voisin. A la porte de l'alchimiste il me laissèrent entrer seule. On racontait que l'homme était un ancien absynthe qui avait été banni de la Garde à cause de ses diverses expériences dangereuses. Je poussai la porte et entrai dans un laboratoire sombre où je sentais les herbes séchées et les liquides chauffés. Un homme d'une cinquantaine d'années préparait ses ingrédients il avait un des bois sur le côté de son crâne ainsi que la peau légèrement verte. Il leva la tête à ma venue et me salua:
- Mae govannen jeune obsidienne.
- Maneäre. J'ai reçu une mission. Aider les villageois contre les étrangers qui font du bruit au milieu de la nuit. J'ai trouvé cette fiole sur les lieux de la “fête” pourriez vous me dire ce qu'il y a à l'intérieur ? Je lui tendis la fiole et repris. Je pense que c’est une potion d'invisibilité. On m'a raconté que les intrus disparaissait sans laisser de traces.
- Laissez moi inspecter cette substance.
L'alchimiste vida le contenu de la fiole dans un produit et y versa une sorte de poudre. Nous attendîmes que le liquide fasse effet. En effet, rapidement le produit devint bleu turquoise. Le vieil homme m'expliqua que le contenu de la fiole était bien une potion d'invisibilité. Il me proposa d’en préparer une afin de parer contre l'invisibilité des fauteurs de troubles. J'acceptai avec empressement. Il se mit de suite au travail. Pendant qu'il préparait la potion nous parlions de la garde d'Eel, de son passé et de son travail actuel. Il avait bien été banni de la Garde. Les rumeurs étaient bien fondées cependant l'homme se chagrinait de la réputation qu'il avait dans la région. Ce n'était pas un sorcier maléfique qui voulait causer du mal aux autres. Sa malheureuse expérience en tant qu’absynthe lui avait suffit.
- Je n'étais qu'un jeune alchimiste curieux. Trop sans doute. Le maana est note source de vie, notre énergie. Depuis que le cristal est brisé je n'ai eu de cesse de trouver un moyen d'en créer... j'ai honte aujourd'hui mais à l'époque... Il hésita.Les cristaux ont corrompus mon esprit. Je ne suis pas fier des expériences que j'ai mené... Aujourd'hui je vis dans ce village, mon esprit est apaisé, les villageois ont pardonné mes erreurs passées. J'ai tout fait pour, dit il en riant tristement.
Il me donna la potion terminée puis je me dirigeai vers la sortie. Avant de quitter son laboratoire il me remercia de l'avoir écouté. Je hochai la tête et lui souhaitai bonne chance pour la suite lui donnant également un sou pour la potion.
Ensuite je retrouvai mes compagnons de route qui me ramenèrent à l'auberge. Entourée de jeunes hommes et femmes je leur proposait mon plan.
- J'irai seule près de la clairière avant la première heure du matin et j'attendrai en silence leur venue. Vous de votre côté vous vous placerez tout autour de la clairière avec un échantillon de la potion anti-invisibilité ainsi que des filets pour attraper ces intrus. Lorsque qu'à 0h53 ils feront du bruit je leur lancerai la potion et vous essayerez de les attraper. Je vous en prie ne soyez pas violent. Il y a sûrement une explication logique à tout ce boucan.
Les hommes marmonnèrent des acquiescement et tout le monde partit se préparer. De mon côté je partageai la potion en plusieurs fioles. Je sortis ensuite me placer près de la clairière, assise, cachée entre des buissons à attendre jusqu’à l'heure fatidique.
***
Informations en plus
N'oubliez pas de faire des posts de 4-5 lignes
Pour toutes discussions/questions sur mon personnage, la fiction, ... n'hésitez surtout pas à demander
Ma fiction est la pour vous faire passer du bon temps, sans prise de tête !
Il s'agit de la vie de Corn au sein de la Garde composée en 2 parties :La première la plus longue de ses débuts jusqu'à 2 - 3 ans de loyaux services pour la Garde,
La seconde partie de 9 OS normalement composée de récits sur de l'exploration.
Bonne lecture à tous.tes
Dernière modification par Corn (Le 01-09-2021 à 23h12)